Dans le cadre d’une étude visant à démasquer les comportements douteux de certains aide- soignants, une caméra fut cachée dans la chambre de quelques patients. Dans l’un des cas, le malade s’était endormi sur son lit, le téléphone à côté de son oreiller. Lorsque « l’aide-soignant » pénétra dans la pièce, il remarqua le téléphone dernier cri posé là, sans surveillance… D’un rapide mouvement, il le fit glisser dans sa blouse et le tour était joué ! Des comportements de ce type, il y en a des milliers par jour, si ce n’est plus…
D’après vous, si ces personnes se savaient observées, agiraient-elles de la sorte ?
Nous constatons que le comportement des individus diffère radicalement, suivant qu’ils se savent ou non observés. Le problème commence lorsque l’homme soumet son comportement uniquement à son propre jugement.
Or, selon la Torah, l’homme est toujours soumis au regard de D.ieu, que ce soit dans le huis clos de sa chambre ou dans le bruyant marché aux Puces. Un regard est toujours posé sur lui, considérant ses bonnes actions. Que ce soit lorsqu’il ramasse la pièce tombée de la poche d’un passant au coin de la rue ou lorsque, dans sa maison, il arrange la tringle du rideau pour éviter que le soleil ne réveille sa femme de bonne heure, quelqu’un observe son acte.
Chacun des actes de l’homme a de la valeur aux yeux de D.ieu. Lorsque l’homme intègre en lui le concept de la Providence, il change. La crainte du Ciel l’enveloppe et le suit partout. C’est un homme en qui l’on peut se fier : même seul, il ne faillira pas à ses obligations.
Comment D.ieu dans son infinie grandeur s’intéresse à nous ?
Dans le livre du Khouzari, le roi des Khazars attaque le Sage juif avec qui il débat sur les fondements de la foi, sur la question suivante : « Comment pouvez-vous croire, vous les Juifs, que D.ieu infiniment grand, s’intéresse à notre comportement ?! » En d’autres mots, le roi des Khazars avançait l’argument des philosophes grecques : il n’est pas convenable de prêter à D.ieu des intentions futiles. Créer l’Univers est tout à Son honneur, mais dire qu’Il s’intéresse aux hommes, c’est Le rabaisser…
Et pourtant, la Torah le dit clairement : « L’Eternel est élevé au-dessus de tous les peuples, sa gloire dépasse les Cieux. Qui, comme l’Eternel, notre Dieu, réside dans les hauteurs, abaisse ses regards sur le Ciel et sur la Terre? » (Psaume 113)
Essayons de comprendre l’erreur des philosophes grecs.
Nous savons que nous sommes créés dans un espace-temps, à l’intérieur d’un Univers qui n’a pas toujours été là. Si grand soit l’Univers, il a eu son point de départ. Depuis 1965, c’est dorénavant une vérité scientifique révélée tout d’abord par le jeune astronome Edwin Hubble (1924), puis confirmé par les prix Nobel Arno Penzias et Robert Wilson. Le fameux Big-Bang.
L’Univers est donc le produit d’une Création.* Or, pour créer LA matière et ses limites, il faut être affranchi des contingences de celles-ci. C’est-à-dire être illimité. Etre affranchi de la matière signifie aussi être affranchi des lois du temps qui sont dépendantes de la matière (Albert Einstein, loi de la relativité). Ce qui veut dire que D.ieu est infini et omniprésent, en tous temps et en tous lieux. Lorsque nous abordons le concept de l’infini, les notions de « grand » ou « petit » n’ont pas de sens. Pour D.ieu, rien n’est « grand » ni « petit »…
Pour illustrer la notion, imaginez deux coureurs se livrant une bataille sans merci, sur une piste… infinie. Dira-t-on que celui qui a devancé son ami de cent mètres à réellement pris l’avantage ? Absolument pas, car ils sont tous deux au même point, concernant la piste infinie sur laquelle ils se trouvent. Il en va de même pour le Tout-Puissant, Béni soit-Il : l’immensité de l’Univers n’est pas plus proche de Lui, que la petitesse humaine ! Au contraire, ce serait abaisser Sa grandeur incommensurable, que de concevoir une quelconque proximité.
Le Rav Saadia Gaon dit que c’est justement de par Son caractère absolu et infini que D.ieu est totalement présent dans nos vies avec une minutie extrême.
L’effet de la Providence
Cette notion, une fois intégrée, est la garante le salut de l’homme. L’homme n’est jamais seul. Quelqu’un comptabilise toutes ses bonnes actions, guide ses pas, veille sur lui. Aucune des inconnues de son existence n’entrave sa sérénité, car il sait que D.ieu est bienveillant envers lui, et que rien n’échappe à Son regard. Mais c’est aussi le salut pour la société toute entière, avoir confiance en l’autre, sans suspecter ses comportements une fois entre quatre murs...
Puisse Hachem ouvrir nos cœurs afin que nous sachions que nous ne sommes pas seuls…
*Voir articles « Darwin : la théorie de l’illusion » « Quand la biologie moléculaire prouve l’existence de D.ieu ».