Il existe plus d’une centaine d’espèces de fourmis communément appelées par les chercheurs scientifiques "fourmis agricoles". Leurs fourmilières contiennent une grande quantité de résidus de plantes, qui constituent en fait un substitut d’engrais idéal pour la pousse de champignons.

Les fourmis ouvrières de cette espèce de fourmis se déplacent dans la fourmilière dans de longs tunnels vers les arbres ou les arbustes. Elles escaladent les arbres puis mâchent les meilleures feuilles. Les autres fourmis récupèrent les feuilles qui tombent au sol et les découpent en petits morceaux afin de les transporter vers la fourmilière. Les petits morceaux sont ensuite acheminés sur le dos des fourmis comme un défilé de porteurs de drapeaux.

Les fourmis agricoles peuvent dépouiller un arbre de ses feuilles en une seule nuit, c’est pourquoi elles sont considérées comme les plus destructrices dans la plupart des zones du globe terrestre.

Ces fourmis ne mangent pas les feuilles. Elles les mâchent jusqu'à former une pâte d’humus qui sera entreposée dans les compartiments de la fourmilière. Il se forme alors rapidement une série de champignons sur la pâte. Les fourmis cueillent ces champignons qui seront ensuite rangés dans des sortes de "placards" alimentaires.

Les grandes habitations des fourmis agricoles peuvent parfois s’étendre sur une surface allant jusqu'à 100 m². Une fourmilière de plusieurs années compte plus de 1000 entrées. Chacune de ces entrées se dirige sur un dédain de couloirs qui peuvent atteindre parfois jusqu’à 5 mètres de long, en dessous de la terre. A l’issue de chaque couloir, se trouvent des compartiments d’environ 1 mètre de long sur 30 cm de hauteur et de largeur.

Sur la surface du sol de chacun de ces compartiments pousse une fabuleuse flore : un tapis épais de feuilles mâchées, parsemé de nombreux champignons. Les "fourmis ouvrières" qui ont pour travail d’assurer l’agriculture au sein de la fourmilière circulent en permanence par des allers-retours dans ce petit jardin. Les autres fourmis ont pour mission de nourrir les vers et c’est pour cette raison qu’elles les déplacent sur des plates bandes fertiles. Seules les "grandes ouvrières" s’aventurent en-dehors de la fourmilière pour amener de nouvelles feuilles fraiches.

Les chercheurs scientifiques s’intéressent à la salive de ces fourmis qui est mélangée aux feuilles, car elle contient une substance antibiotique, qui empêche la pousse de champignons de manière définitive.

Les fourmis qui reçoivent la meilleure note dans ce domaine sont les "fourmis bergères". Elles produisent leur nourriture à base de petits vers qui se nourrissent de la sève des tiges, des feuilles, ou des racines des plantes. Cette vermine suce la sève des plantes en profusion et en rejette donc une partie. Les fourmis raffolent de cette sève sucrée. Elles retiennent donc ces vers et les nourrissent de sèves afin qu’ils rejettent le précieux nectar. Cette situation est bien entendu agréable aux fourmis mais également aux vers qui bénéficient d’une protection rapprochée d’un bataillon de fourmis.

Les fourmis réunissent des tas de vers, et parfois les déplacent à l’aide de leurs mâchoires dans d’autres "pâturages", c'est-à-dire vers d’autres plantes plus juteuses, puis les ramènent dans la fourmilière. Une partie de ces fourmis construisent même des abris à base d’argile ou de résidus de plantes autour des petits vers, afin de les protéger des autres insectes. A plusieurs reprises, les chercheurs ont découvert que les fourmis construisent même des abris ombragés afin de protéger le "troupeau" du soleil.
 

Tout ce travail minutieux des fourmis force notre admiration. Il est établi selon des principes logiques. Est-ce possible que tout ce processus soit le fruit du hasard ? La réponse saute aux yeux de toute personne sincère qui observe les choses de manière correcte et sans ambigüité…