Scientifiquement parlant, le son est une vibration se propageant dans l’air que nos oreilles perçoivent. A certaines fréquences, le son ne peut être entendu, et à d’autres, oui. Il est généralement produit lorsque des objets vibrent ou bougent, ou lorsque deux objets au moins entrent au contact l’un de l’autre. Cette vibration crée des ondes sonores, qui utilisent des particules dans l’air pour se propager (c’est pourquoi il n’y a pas de son dans l’espace, c’est un vacuum dénué d’air).
Les ondes sonores peuvent être absorbées par des objets mous comme des oreillers, c’est pourquoi les studios d’enregistrement possèdent des murs matelassés et des microphones, pour absorber le son ambiant. Plus la pièce contient d’objets, en particulier mous et moelleux, plus il est difficile de percevoir les sons, comme des conversations. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi il est plus facile d’entendre des gens dans des pièces totalement vides ? Pourquoi les sons semblent-ils parfois étouffés lorsque les sols sont recouverts de moquette plutôt que de parquet ou de dalles ? Pourquoi est-il plus difficile d’entendre votre interlocuteur lorsque quelqu’un d’autre parle ?
« Ok, dites-vous, ça ressemble à une leçon de science, mais quel rapport avec moi ? »
Eh bien, si je vous dis que nous nous trouvons dans une pièce avec Hachem ?
Lorsqu’un enseignant tente d’attirer l’attention d’une classe particulièrement turbulente, il fait parfois tomber au sol un manuel dans l’espoir que le « bang » fasse taire les élèves, n’est-ce pas ?
En fait, c’est la conduite d’Hachem. Sauf qu’Il n’a pas recours à un manuel scolaire, non… Il utilise une table. Il fait tomber cette table de si haut que le « Boum » qui en résulte doit percuter nos tympans. Il crie à notre attention pour que nous prêtions attention à Lui, Il hurle pour attirer notre attention avec chaque battement de notre cœur, chaque piaillement d’oiseau de l’extérieur, chaque clic sur notre clavier, chaque pas sur le trottoir, Il nous dit : « Regardez ! Je suis là ! Je suis juste là ! »
Mais la plupart du temps, nous refusons de L’écouter. Nous sommes comme des petits enfants recevant des nouvelles qui ne nous plaisent pas, plaçant nos doigts sur nos oreilles pour chanter des bêtises à tue-tête pour éviter de L’entendre. Et les lieux où nous vivons sont pleins à craquer de livres, d’habits et d’objets qui nous distraient, de téléphones, ordinateurs, télévisions, et tous les objets que la société, ou nous-mêmes, introduisons pour tenter de nous distraire de Ses appels, et nous laissons faire. Nous nous autorisons à cesser de L’écouter, car nous sommes effrayés du résultat si nous nous autorisions à tendre l’oreille.
Mais, d’après vous, que se passerait-il si, pour une minute seulement, nous dégagions la pièce ? Si nous déchirions le tapis du sol, jetions tout dehors et cessions de hurler au-dessus de Sa voix et retirions nos doigts de nos oreilles ? Pouvez-vous imaginer si pour une seconde seulement, nous gardions le silence ?
Alors je ne dis pas que la technologie est le fléau de l’existence. Elle peut être très positive, si on l’utilise à bon escient. Des objets peuvent étouffer le bruit, c’est vrai, mais également l’amplifier. Et que se passerait-il si nous prenions nos téléphones et nos ordinateurs, et, plutôt que de leur permettre d’étouffer le bruit, nous les transformions en microphones et haut-parleurs, et tournions les émetteurs dans Sa direction ? Et pourquoi ne pas transformer les objets de nos chambres en moyens de L’entendre plus distinctement ? Les téléphones et ordinateurs sont de merveilleuses avancées technologiques qui ont amélioré notre niveau de vie. Ils sont souvent employés comme distractions, mais nous pourrions les mettre à profit à des fins louables. Nous avons accès à un système de communication qui nous permet de contacter des rabbins sur des questions halakhiques et parler à de la famille vivant à des centaines de kilomètres de là. Nous pouvons chercher les références pour réciter les bénédictions appropriées lorsqu’on entend du tonnerre, et des passages de Téhilim lorsque nous sommes en route. Nous pouvons écouter des podcasts des esprits les plus brillants de notre génération et des générations précédentes. Pourquoi ne pas laisser nos écrans devenir les moyens de nous rapprocher d’Hachem, plutôt que le moyen de Le laisser à l’écart ?
Et si, pour un instant seulement, nous retenions notre souffle, cessions de hurler et tournions le volume au plus haut pour nous contenter d’écouter ?
Et si nous prenions tous la peine d’écouter ?
Elissa Simanowitz