La Rabbanite Cohen a accumulé des connaissances astronomiques dans le Tanakh, la morale et la pensée juive. Elle donne des conférences à des publics différents. Elle est reconnue comme une enseignante chevronnée et talentueuse.
Elle se demandait si elle pouvait continuer à s’enrichir, en abordant le Talmud. Elle posa la question à un Grand de la génération qui lui dit :
« Vous pouvez, à condition que personne n’en sache rien. »
Encouragée, elle se mit à feuilleter les pages du Talmud. Elle se plongea dans les controverses d’Abayé et de Rava. Au bout d’un certain temps, elle s’arrêta d’elle-même.
Cette étude ne lui convenait pas, elle exigeait une faculté d’analyse et de réflexion très poussée.
Forte de cette expérience, elle n’oublie jamais, dans ses conférences, de mettre en valeur les hommes qui approfondissent le Talmud quotidiennement.
Autrefois, les filles d’Israël vivaient dans leur maison, sans s’instruire. Elles étaient expertes en couture, elles étaient de fins cordons bleus, sans savoir ni lire ni écrire.
Aujourd’hui, elles sont douées dans une quantité de domaines.
Toute « Echet ’Haïl » acquiert des connaissances en Tanakh, en pensée juive. Elle boit avidement les paroles de nos Sages, souvent plus que le mari, qui consacre tout son temps au Talmud et à ses discussions.
Ce savoir risque de la tromper, en lui faisant croire qu’elle est plus instruite en Torah que son époux.
Quelle erreur de vouloir s’approprier des couronnes qui ne lui appartiennent pas ! Au lieu de reconsidérer son rôle, de prodiguer à son mari le respect qui lui est dû et de préserver son statut, elle le méprise !
Eva, le visage décomposé, s’approche de Ra’hel, son professeur.
Ra’hel en a le souffle coupé. Il n’y a que deux mois qu’Eva s’est mariée et elle semble être bouleversée.
- « Tout va bien ? » lui dit-elle, avec un sourire gêné.
L’expression figée d’Eva prouve tout le contraire…
- « Qu’y a-t-il ? » Ra’hel tente de la dérider.
- « J’ai épousé l’un des meilleurs jeunes hommes de la Yéchiva, mais je crois avoir commis une terrible erreur… Il ne connaît même pas les lois les plus élémentaires ! » lui réplique-t-elle, sous l’emprise d’une colère incontrôlable.
« Il transgresse à tout bout de champ des lois connues de Chabbath et de médisance… C’est inouï ! C’est ce à quoi ressemble un homme de Torah ? »
Ra’hel pose une main sur l’épaule de son élève pour la réconforter.
Après ce flot de paroles, des larmes coulent le long des joues d’Eva :
- « Ce n’est pas uniquement pour moi, je pense au foyer que l’on va bâtir… aux générations futures… »
- « Calme-toi Eva, tu n’es pas la première à éprouver ces sentiments, tu fais fausse route… » la rassure Ra’hel d’un œil bienveillant.
Devant l’ignorance partielle de son mari, la femme doit comprendre qu’en fait, il n’a jamais traité ces sujets. Ce manque de connaissances n’est pas une tare dans sa personnalité.
Au fil du temps, lorsqu’il enrichira son savoir et élargira ses domaines d’études, il en saura de plus en plus.
Elle pourra le vérifier lorsqu’ils se mettront à apprendre ensemble.
Très vite, elle découvrira l’écart qui les sépare, lui l’expert en la matière, réussit beaucoup mieux à appréhender, capter et analyser les différentes notions.