La paix est une condition nécessaire à la Guéoula, la Délivrance du peuple d’Israël. La paix est l’outil qui accélérera la Guéoula. Tant qu’il n’y a pas de paix, tant que des Juifs sont en conflit les uns avec les autres, tant que la séparation et la haine règnent entre l’homme et son prochain, la Guéoula ne peut arriver. Le mauvais penchant de la discorde et de la haine retarde la venue de la Guéoula ! Notre Père au Ciel veut nous délivrer. Il nous demande uniquement d’intensifier la paix et de vivre en paix. Cédons et respectons autrui, soyons agréables avec notre entourage et ne restons pas campés sur nos positions. Multiplions la paix dans le monde et la Guéoula viendra rapidement et de nos jours !
L’histoire suivante, relatée par l’enseignant, Rabbi Acher Kovalsky chlita, nous dévoile la grandeur de la paix, et les conséquences surprenantes qui adviennent dans son sillage. Cette histoire s’est déroulée il y a environ deux semaines, dans la rue Rav Melzer à Bné Brak. Dans la salle de fête Wagshall, le célèbre Rav, Rabbi ‘Haïm Zaïd chlita, entra pour participer au mariage d’un proche de sa famille. Dès son arrivée, il s’approcha de la boîte à cadeaux et y inséra une enveloppe d’un montant de 500 shékels, mais il découvrit bientôt qu’il ne s’agissait pas du mariage de son proche ! Après avoir pris des renseignements, il découvrit que le mariage où il devait se rendre se déroulait dans la salle Hékhalé Hapéer et non dans la salle Wagshall, où il se trouvait et où il avait déposé le précieux cadeau…
En dépit de la gêne occasionnée, il n’y avait pas d’autre solution que d’appeler le père du marié pour lui demander d’ouvrir le coffre-fort pour y récupérer la précieuse enveloppe. Le Rav avança dans la salle, et soudain, le père du marié s’avança vers lui - il le connaissait par l’un de ses nombreux cours - et se précipita vers le Rav avec effusion, empli de joie et d’allégresse : « Comme j’admire le Rav d’être venu à mon mariage même sans invitation ! Bravo ! Je ne voulais pas déranger le Rav en l’invitant au mariage, comme je ne suis pas assez proche de lui, mais grâce à D.ieu, j’ai eu ce mérite ! » Le Rav Zaïd voulut rectifier son erreur, mais il comprit rapidement que c’était impossible. La musique était forte, la salle est remplie de monde et le père était heureux de la venue impromptue de cet invité d’honneur. Dommage d’essayer de lui expliquer…Tout en réfléchissant à la manière d’agir, le ‘Hatan lui-même s’approcha de lui et rapidement, le Rav se retrouva à danser au centre avec le marié, à un mariage où il n’avait absolument pas été invité, et où il était arrivé par erreur. Après de longues minutes de présence dans la salle et de danses, le Rav Zaïd se pressa en direction de la salle Hékhalé Hapéer, vers le mariage où il comptait se rendre dès le départ…
Le lendemain, le téléphone sonna au domicile du Rav Zaïd. Le père du marié était en ligne, qui avait été si surpris de la venue du Rav au mariage, sans même avoir reçu d’invitation. Il voulait raconter au Rav un incident important : « Voyez, Kavod Harav », relata le père tout ému. « Lorsque j’aperçus le Rav entrer dans la salle où était célébré le mariage de mon fils, sans même avoir été invité, j’ai eu soudain des sentiments de regret. Il y a quelques années, j’avais un ami proche pour lequel je m’étais beaucoup dévoué, au point de lui trouver un emploi. Cet ami avait marié son fils et n’avait pas pris la peine de m’envoyer une invitation. Depuis, je suis en conflit avec lui…Mais lorsque je vis le Rav participer au mariage même sans invitation, je compris que moi aussi j’étais peut-être fautif, j’aurais peut-être pu me rendre au mariage de mon ami, même sans invitation. Je téléphonai à cet ami et je brisai la glace qui s’était installée entre nous pendant cinq ans en lui relatant que le Rav était venu au mariage de mon fils même sans invitation. Et de là, j’ai appris que j’aurais dû venir à son mariage même sans y avoir été invité… au terme de cinq ans de coupure douloureuse et d’un long conflit, nous avons brisé la glace et nous nous sommes parlés !
Qu’y a-t-il de plus surprenant dans l’histoire ? Cet ami me raconta qu’en réalité, il m’avait envoyé une invitation au mariage, mais elle n’était pas arrivée en raison de problèmes à la poste. Je l’ai ignoré pendant tout ce temps, car j’étais en colère contre lui de ne pas avoir été invité. Et lui, de son côté, était en colère contre moi de n’être pas venu ! Nous étions en conflit pendant cinq ans sur une telle broutille… Nous avons écarté la haine et nous sommes réconciliés, et tout ceci, grâce à la visite du Rav au mariage de mon fils, sans invitation ! »
Le Rav Zaid s’émut. Il n’aurait pas imaginé que la paix serait rétablie entre deux amis en conséquence de ses actions, et il a eu le privilège de constater que son erreur a conduit à une paix historique entre deux amis, qui pendant cinq ans, n’avaient pas échangé un mot entre eux ! Il pensa qu’il avait valu la peine d’investir 500 shékels pour la paix. Le père du ‘Hatan poursuivit et demanda au Rav : « C’est peut-être un moment propice de faveur divine ? Peut-être que l’instauration de la paix est une Ségoula puissante pour me sauver présentement ? J’ai en effet à la maison un garçon âgé de plus de quatre ans que le ‘Hatan qui s’est marié hier soir, et il attend de trouver son âme sœur… » Sa voix se brisa et il fondit en larmes. « Je peux peut-être réaliser un prodige pour lui ? » demanda l’homme. Une pointe d’espoir transparaissait dans sa voix… « Bien sûr ! » répondit le Rav Zaïd. « Oui, vous avez aujourd’hui réussi à faire la paix, et il n’y a pas de réceptacle plus important que la paix. Vous avez à votre disposition un moment prodigieux du Ciel pour demander ce que vous avez sur le cœur ! Implorez Hachem, par le mérite de la paix, mais juste, n’oubliez pas de m’envoyer une invitation au mariage ! » ajouta le Rav avec affection…
Quelques jours passèrent et le Rav Zaïd marche dans une rue de Bné Brak, attendant au feu à l’intersection des rues Rabbi Akiva et Rachi. Soudain, un inconnu s’approche de lui et lui demande : « Kavod Rav Zaïd ? » « C’est bien moi, je l’admets ! » répondit le Rav en souriant. « Mais qui êtes-vous ? » reprit-il. « Enchanté », dit-il. « Bravo. Les démarches du Rav clôturent mes dossiers…Pendant cinq ans, j’ai été en conflit avec un ami, un ami très proche. Un conflit stupide, sur une bêtise. Il y a quelques jours, cet ami m’a soudain téléphoné et m’a expliqué qu’il avait été blessé de n’avoir pas reçu d’invitation au mariage de mon fils. Mais après avoir vu le Rav à son mariage sans invitation, il décida de se réconcilier avec moi. C’est le moment de remercier le Rav ! » « Oui, en effet, votre ami m’a raconté cette histoire », dit le Rav Zaïd. « J’ai été ému d’avoir le mérite de résoudre un conflit ancien et inutile entre deux amis. Je vais vous dévoiler ce que je lui ai dit : l’instauration de la paix est un moment favorable au Ciel. Il n’est pas trop tard pour exploiter ce mérite immense et de réaliser des prodiges, il n’est pas trop tard pour se servir de cette clé ! » « Extraordinaire ! » se réjouit son interlocuteur. « Je vais demander une Brakha au Rav pour ma fille qui attend de se marier déjà depuis longtemps…et dont la délivrance ne semble pas se profiler à l’horizon. Puisse le Rav la bénir afin qu’elle trouve très rapidement un conjoint ! »
« Puisse Hachem vous l’accorder et puisse-t-Il vous ajouter beaucoup de joies ! » bénit le Rav sincèrement. « Prévenez-moi rapidement d’une bonne nouvelle pour votre fille ! » Le Rav lui serra la main et le quitta amicalement. Puis il pensa dès l’instant suivant : peut-être que le fils du marié, son ami, serait adapté à sa fille ? Un Chiddoukh pourrait peut-être se concrétiser ici ? Rav Zaïd rentra chez lui et se dirigea de suite vers le téléphone. Il prit des renseignements sur le fils ainsi que sur la jeune fille. Le jour même, il fit la proposition aux deux parties et à la bonne heure, il y a quelques jours, une assiette a été brisée et les deux jeunes gens se sont fiancés. Les deux amis qui s’étaient disputés pour rien et s’étaient réconciliés étaient désormais liés par le mariage de leurs enfants. Le fils du papa qui venait d’achever les Chéva Brakhot de son fils se fiança à la fille âgée de son ami avec lequel il s’était réconcilié !
Cette histoire, relatée par le Rav Zaïd en personne, témoigne de ceci : En tout premier lieu, retenons que la majorité des discordes et des disputes commencent par des sottises, des choses absurdes qui prennent des proportions démesurées. Lorsqu’on médite sur le contenu de la dispute ou de la haine, on découvre immédiatement que la source du conflit provient d’un petit malentendu, d’une gêne, ou d’un petit dérapage technique insignifiant.
Deuxièmement : grâce à des démarches assez faciles, on peut créer une révolution de paix. Voyons le personnage du Rav Zaïd entrer dans une salle de fête par erreur. Malgré tout, même s’il y est entré par inadvertance, son geste a conduit à une paix historique entre deux amis qui étaient devenus adversaires. A plus forte raison, si l’effort est commun, l’action est condensée, si on y adjoint une bonne volonté et une action concrète - il est en notre pouvoir de créer un changement désiré et béni et de multiplier la paix dans le monde.
Troisièmement : le pouvoir de la paix est si immense et si puissant. Deux adversaires qui ont fait la paix ont eu le privilège de célébrer une occasion joyeuse commune. C’est la paix qui les a sauvés. Et c’est la discorde qui les avait séparés et éloignés l’un de l’autre. Et le plus douloureux, c’est qu’ils avaient été éloignés tous deux de la célébration d’une occasion joyeuse. La paix a la faculté d’introduire des bénédictions et des délivrances dans le monde. Eloignons-nous tous de toutes les discordes et multiplions la paix, pour mériter ainsi une vie de paix et de sérénité, une vie heureuse et joyeuse !
A l’approche de Yom Kippour, chacun d’entre nous ira trouver un ami avec lequel il ne s’entend pas très bien, il lui tendra la main en geste de paix, en dépit de la difficulté, il brisera la barrière de l’honneur et de la honte, aura des pensées de repentir et dira : « Mon Père au Ciel, c’est pour Toi ! » Et le D.ieu de bonté qui siège dans les hauteurs célestes sera extrêmement heureux et dira : « Israël, c’est par toi que Je me couvre de gloire ! »