Notre Torah est extraordinaire, elle contient tous les secrets de la joie et du bonheur. Tout ce que les plus grands philosophes, psychiatres et autres penseurs recherchent encore, existe dans notre sagesse depuis presque 6000 ans. En cette veille de Souccot, qui est une période propice à la joie, découvrons les trésors que nous proposent nos Sages pour être et rester "Bessim’ha Tamid", toujours joyeux.
Qu'est ce qu'être joyeux ?
On peut décrire la joie comme un sentiment qu'éprouve l'homme, de bien-être intérieur et de satisfaction de sa condition. Cette définition comporte donc deux éléments :
- Le sentiment de bien-être intérieur : ce n'est pas un simple état d'âme, ou une "non tristesse", c'est une démarche active qui commence par la volonté. Décider d'être joyeux sans que cela dépende des éléments extérieurs. Le ‘Hazon Ich nous enseigne que " Le bonheur ne dépend pas des causes extérieures, il dépend de l’homme lui-même". Notre vie est marquée d’épreuves petites ou grandes dans les domaines de l'éducation, de la santé ou du travail. Les raisons qui justifieront notre tristesse et notre laisser-aller ne manqueront jamais. Or ce qu’Hachem attend de nous, c’est d’être satisfaits dans toutes les situations, de Le servir avec joie, quelque soit notre disposition du moment.
- La satisfaction de notre condition : observez un bébé, pourquoi est-il toujours joyeux ? On ne verra jamais un bébé se demander si le biberon du voisin est meilleur que le sien, il ne connaît pas ce concept du "c'est peut-être mieux ailleurs". Il est convaincu que la moindre chose qu’il possède ou qu’il reçoit, est la chose la plus importante et la plus parfaite au monde. Ce sentiment lui donne sa satisfaction et sa joie. Il en est de même pour les adultes, l'homme qui se sent bien dans la situation où il se trouve, ici et maintenant, sera joyeux. Il ne restera pas tourné vers le passé, ne craindra pas le futur et n'enviera pas les autres.
Pourquoi est-ce important ?
C’est le meilleur outil pour combattre le Yetser Hara , le mauvais penchant, qui utilise toujours la tristesse et le découragement pour nous faire fauter : "Tu n’es pas capable, c’est une catastrophe, tu n’y arriveras jamais…". C’est la Sim’ha qui nous donne la force de combattre ces pensées négatives et le courage de se relever après un échec ou une épreuve.
La joie est plus qu'une Mitsva, nos Sages la définissent comme une Mida, une qualité, un trait de caractère que chacun se doit de travailler. Elle doit faire partie intégrante de notre spiritualité et de notre quotidien.
Il y a deux parties dans le mérite de chaque Mitsva : celui qui provient de la Mitsva elle-même et celui qui est issu de la joie que nous ressentons dans l’accomplissement de cette Mitsva. Par exemple, chaque Chabbath que nous gardons avec Sim’ha, nous recevons un double "profit", le mérite du Chabbath en soi, et celui de la joie que nous mettons dans cette Mitsva. Nos Sages nous enseignent même que le deuxième est le plus important.
Comment atteindre une véritable Sim’ha ?
Voici quelques idées simples et concrètes pour atteindre une véritable Sim'ha :
- Se fixer des objectifs et les atteindre : notre journée est remplie de petites tâches que nous faisons de façon mécanique, ces actions font toujours partie d'un objectif plus grand. Plus nous prenons conscience de cet objectif et élargissons notre vision des choses, plus nous ressentons de la joie dans chacun de nos actes.
Par exemple : je prends le métro tous les jours/ pour travailler/ je travaille pour nourrir ma famille/pour prendre mes responsabilités et exprimer mon amour à ma famille, aider les autres avec cet argent... Si on intériorise cette idée, le fait de prendre le métro n'est plus un acte routinier, mais c'est une démarche beaucoup plus élevée qui sera inconsciemment associée à la joie.
- Utiliser les qualités et les capacités qu’Hachem nous a données : le fait de donner une réalité concrète à ses capacités est une grande source de Sim’ha. C’est valable pour le choix d’un métier, les loisirs ou encore au niveau social. Chacun a des domaines de prédilection et de réussite, il faudra les rechercher et s'y investir autant que possible.
- Réjouir les autres : cela peut paraître contradictoire et pourtant réjouir les autres nous rend joyeux. Il existe plusieurs façons d'apporter du bonheur : des mots gentils, les compliments, transmettre des bonnes nouvelles, sourire, donner du respect et des honneurs, faire preuve de bonté, écouter.
- Remercier : utiliser toutes les occasions pour dire merci, à son entourage, à Hachem pour tout ce qu’il nous donne chaque jour. Ouvrir les yeux sur tout le bien qui nous entoure et combattre l'habitude. On trouve normal de se lever le matin, d'être en bonne santé ou d'avoir une famille, des amis et cela devient même un dû. Personne ne nous doit rien, et si on vit en voyant chaque chose comme un cadeau, nous seront toujours joyeux.
- Etre dynamique et rester toujours dans l'action : puisque la paresse mène toujours à la tristesse, agir avec ferveur mène à la joie. C’est un moyen extérieur qui agit sur notre intériorité et permet de réveiller le "moteur" de la Sim’ha. La joie est toujours le résultat d’une action et la tristesse d’une immobilité.
Il existe un mécanisme psychologique chez l'homme, qui associe toujours inconsciemment un acte à un sentiment. Il en résulte que si nous commençons à mettre de la joie dans chacune de nos actions quotidiennes, elle deviendra une habitude de vie. De plus, une véritable Sim'ha est un des moyens les plus sûrs pour ouvrir toutes les portes des bénédictions.