Le danger de propagation du Coronavirus a eu comme conséquence le confinement de la population chez elle : pas d’école, pas de travail, pas de sortie, pas même de synagogue et de Beth Hamidrach (lieu d’étude de la Torah). Nous nous trouvons cloitrés chez nous pendant de très longues heures toute la famille ensemble et ces journées pesantes se poursuivent sans laisser entrevoir la fin de ce "cauchemar".
Pour beaucoup d’entre nous, il s’agit bien d’un cauchemar car la vraie vie se trouve à l’extérieur, avec les amis, les collègues, les contacts (même les plus imprévisibles ?), le principal étant de s’oublier. A la maison, on se connait, c’est le même traintrain, les mêmes remarques, les mêmes plaisanteries et parfois aussi… les mêmes disputes.
Cela fait longtemps que le couple n’échange plus, car chacun reste sur ses positions dans les innombrables différends qui les séparent. Les rapports parents-enfants, surtout avec les adolescents, sont noués, chacun campe sur sa rive du fossé des générations, persuadé que toute tentative de pourparler est ingérable. Lorsqu’en plus, les membres de la fratrie ne s’entendent pas, ça devient vraiment l’enfer. Acculé, on peut soit continuer à souffrir à petit feu, jusqu'à ne plus trouver goût à la vie, soit prendre en main une situation qui a été longuement négligée et, courageusement, essayer d’y trouver des solutions. Peut-être que là où les conseillers matrimoniaux et pédagogiques ont échoué, étonnement, le Coronavirus va réussir.
En fait, le "méchant" Coronavirus nous donne plusieurs leçons et l’une d’elles est de mettre à profit ces journées d’inaction pour réfléchir et trouver des solutions aux problèmes qui les réclament. De plus, la course de la vie nous accapare et nous empêche d’apprecier les petits détails de l’existence qui constituent le bonheur. Nous avons un toit, de quoi nous nourrir, nous vêtir, un conjoint, des enfants, des amis, de la famille, une communauté, une synagogue, un travail, des jambes, des bras, des yeux,… Tellement de choses évidentes dont l’absence est ressentie douloureusement pour celui à qui elles font défaut.
La société de consommation, la publicité et les medias nous inventent des besoins et nous persuadent que sans les assouvir, notre existence est vide. "Grâce" au Corona, nous sommes à même d’apprécier une bonne soupe faite maison, le sourire d’un enfant, un mot affectueux du conjoint, une maison chauffée, une conversation téléphonique avec nos parents, la possibilité de faire quelques pas pour se décontracter.
N’oublions pas aussi que ces jours chômés peuvent être exploités pour l’étude de la Torah et réfléchir au sens de notre existence en approfondissant par exemple un livre de Moussar. Nous pouvons aussi parler sincèrement à D.ieu sans être obligatoirement dans un cadre de prière collective. D’ailleurs, on remarquera que le mot "Bidoud" en hébreu (isolement, confinement) a la même valeur numérique (Guématria) que le Tétragramme, le saint Nom de D.ieu (26).
En conclusion, nous espérons que pour les fêtes de Pessa’h, nous soyons après cette terrible épreuve. En attendant, prenons notre mal en patience et positivons ces événements. Le processus de la Délivrance finale est peut être enclenché et les dernières douleurs de l’enfantement vont, Bé’ezrat Hachem, bientôt arriver à leur terme.
‘Hag Samé’ah !
La rédaction Torah-Box Magazine