Cette histoire se passe à Jérusalem. David est Avrekh (un homme marié qui étudie la Torah à plein temps) et s’apprête à marier sa fille avec un brillant étudiant en Yéchiva. David est tellement heureux d’un tel parti qu’il s’engage à apporter 60 000 $ en dot, une somme faramineuse pour lui.
Cet argent doit permettre au jeune couple d’acheter un petit appartement, et donc au jeune homme de s’adonner à l’étude de la Torah sans se soucier des moyens de subsistance. La somme doit être versée le jour du mariage.
Malheureusement, David est sans le sou et en général, il subvient aux besoins de sa famille avec beaucoup de difficultés.
La plupart de gens ne peuvent pas comprendre comme il est possible de s’engager à payer une telle somme alors qu’on n’a rien devant soi… Mais pour des juifs qui vivent dans une proximité intense avec Hachem en qui ils ont une totale confiance, c’est un acte tout à fait légitime. Pour eux, les paroles des Sages invitant un juif à placer toute sa confiance en D.ieu s’appliquent au jour le jour, et leur vision de la vie est complètement différente de celle des autres hommes.
Lorsque Sarah, la femme de David, prend connaissance de l’engagement de son mari, elle ne peut s’empêcher de lui dire :
- Tu sais bien que nous avons à peine de quoi couvrir les frais minimums du mariage, sans parler des difficultés que nous avons à faire face à nos propres dépenses. Où vas-tu trouver une somme pareille ? Tu as l’intention d’arrêter d’étudier et d’aller mendier ?
Sereinement, David répond :
- Que D.ieu m’en préserve ! Si nous avons à peine de quoi vivre chaque jour et que nous voyons au quotidien combien nous dépendons directement de D.ieu, pourquoi ne pas aussi avoir confiance en Lui concernant l’argent qu’il nous faut pour notre fille ? Si nous méritons qu’Hachem subvienne chaque jour à nos besoins, et bien nous devons avoir autant confiance pour la dot, car cela fait aussi partie de nos besoins ! N’oublie pas que tout est décidé du Ciel…
Ces paroles trouvent grâce aux yeux de Sarah et elle se met elle aussi à espérer comme son mari, même si elle n’est pas encore complètement rassurée.
Les jours et les semaines passent, mais toujours rien à l’horizon qui puisse rassurer Sarah alors que le jour du mariage approche à grand pas.
Voyant que David n’est pas du tout angoissé par la situation, et qu’il n’a pas l’intention de faire la moindre démarche pour trouver les 60 000$, Sarah décide de se rendre chez la Rabbanit Eliashiv pour lui demander de soumettre le problème à son mari, le Rav Yossef Chalom Eliashiv. Puisque David vient souvent visiter le Rav, peut-être qu’il pourrait l’inciter à faire quelque chose… La Rabbanit accepte avec joie.
Quelques jours plus tard, David rend effectivement visite au Rav Eliashiv. Au cours de la conversation, le Rav lui demande de faire une démarche afin de trouver l’argent de la dot en lui disant :
- Tourne-toi vers un ami proche et demande-lui de t’aider.
A peine sorti de chez le Rav, David applique son conseil afin d’accomplir le commandement d’écouter la voix des Sages. Il s’empresse d’aller chez son ami Chimon qui est directeur d’une importante institution. David lui expose toutes les données du problème, mais malheureusement, Chimon lui annonce qu’il ne peut rien faire pour lui. Mais afin de ne pas le rejeter complètement, il lui propose quand même une alternative :
- Je vais te donner le nom et l’adresse de l’un de mes donateurs. En général, il n’est pas très généreux, mais peut-être que dans ton cas, il fera une exception.
Ce que David ne sait pas, c’est que ce donateur a l’habitude d’envoyer à chaque institution la somme de 15$... par an !
David rentre chez lui, écrit son histoire et l’envoie au donateur. Après avoir accompli son devoir de faire une démarche, comme l’a exigé Rav Eliashiv, il retourne tranquillement à son étude, certain qu’Hachem lui viendrait en aide.
La semaine du mariage arrive, mais toujours pas le moindre dollar en vue. Même deux jours avant le jour J, David est toujours aussi confiant. C’est alors que l’impossible se produit : Sarah ouvre la boîte aux lettres et trouve une lettre de l’étranger. Elle l’ouvre et manque de s’évanouir lorsqu’elle découvre un chèque de 60 000$ !
La lettre provient du fameux donateur auquel son mari a écrit. Il est impossible de décrire la surprise et la joie de cette famille qui a vu directement la Providence divine agir en leur faveur. De son coté, David remercie chaleureusement son ami Chimon qui lui a permis de connaître ce généreux donateur.
En entendant la somme que David a reçue, Chimon n’en revient pas et reste bouche bée. Comment un donateur qui a l’habitude de ne donner que 15$ par an a-t-il pu offrir une telle somme à un simple Avrekh qu’il ne connaît même pas ? Ne pouvant retenir sa curiosité, Chimon décide de voyager immédiatement afin de rencontrer ce donateur.
Lorsqu’il arrive chez lui, il voit immédiatement que cet homme ne roule pas sur l’or. Au contraire, il vit même dans un cadre assez modeste. Après avoir un peu discuté, Chimon lui pose la question qui lui brûle les lèvres :
- Comment avez-vous pu donner 60 000$ à mon ami ?
Le donateur lui raconte alors son histoire :
- Il y a 4 ans, j’ai eu une petite fille. Avec ma femme, nous avons longtemps attendu avant de connaître un tel bonheur. Il y a quelques semaines de cela, on m’a appelé au téléphone en m’annonçant le pire : un très grave accident venait de se produire. Notre fille se trouvait déjà à l’hôpital et ses jours étaient en danger. Lorsque nous sommes arrivés là-bas, le docteur nous a dit qu’il fallait tenter une opération dont les chances de réussite étaient extrêmement faibles…
Nous n’arrêtions pas de pleurer, de prier et de supplier Hachem pour qu’Il ait pitié de notre enfant. A ce moment-là, j’ai fait le vœu de faire don de la moitié de mes économies pour celui qui en aurait grandement besoin. Grâce à D.ieu, l’opération a réussi et notre fille est maintenant hors de danger.
Le même jour, je suis allé à la banque et j’ai vu que la somme que j’avais mise de côté était de 120 000$.
Le lendemain, j’ai reçu la lettre de cet Avrekh qui se trouvait en difficulté pour le mariage de sa fille. Lorsque j’ai vu qu’il demandait précisément le montant que je m’étais engagé à donner, je me suis dit que c’était un signe du Ciel, et je lui ai immédiatement envoyé un chèque de 60 000$...