À l'occasion de la Hiloula (jour anniversaire de décès) aujourd'hui de notre maître Rav Ména'hem Mendel Schneerson, l'équipe Torah-Box est heureuse de vous faire découvrir très brièvement son parcours de vie. Celui qui parle du Tsadik le jour de sa Hiloula, celui-ci priera pour lui ! Allumez une bougie et dites "Likhvod Harabbi, zékhouto taguèn 'alénou" puis priez. Que son mérite protège tout le Klal Israël, Amen !
Rabbi Ména'hem Mendel Schneerson est le septième maître de la dynastie de Loubavitch. Sa personnalité phénoménale fera de lui celui que des millions de gens appelleront tout simplement le Rabbi , « Mon Maître ». Pour ses milliers d'élèves bien sûr, mais aussi pour des millions de personnes, il sera le maître par excellence, celui qui a réussi à réveiller les consciences et pousser chacun à se dépasser pour la plus grande gloire du Nom de D.ieu.
En 1902, dans la ville russe de Nikolaiev, naquit le futur Rabbi dans une famille d'ascendance illustre. Son père Rabbi Lévi Its'hak est une autorité reconnue et un Kabbaliste vénéré. Le Rabbi tient son prénom Ména'hem Mendel du Tsema'h Tsedek troisième Rabbi de Loubavitch dont il descend par sa mère, la Rabbanite 'Hanna au courage légendaire. Suivant son mari en exil au Kazakhstan, elle ira jusqu'à fabriquer de l'encre pour lui permettre d’écrire ses commentaires de Torah.
Jeune enfant, Rabbi Ména'hem Mendel montre déjà une personnalité hors du commun. Lors d'un pogrom, cachés dans un abri, les enfants hurlent de terreur et menacent toute la famille. Alors âgé de trois ans, ce sera Ména'hem Mendel qui saura les rassurer. À l'âge de neuf ans, il plonge dans les eaux tumultueuses et glaciales d'un fleuve pour sauver un enfant qui se noie. Son affection pour les enfants du Klal Israël ne se démentira jamais. En 1980, il fondera le mouvement mondial des Tsivot Hachem, qui par ses activités, ses camps d'été, ses centres aérés feront de nos enfants les vecteurs de la délivrance.
En parallèle, le Rabbi étudie sans relâche et, très rapidement, devient un véritable Ilouï, un enfant prodige. À l'âge de 11 ans, son maître Rav Zalman Vilenkin considère qu'il n'a plus rien à lui apprendre, et c'est donc le père du Rabbi qui poursuivra sa formation halakhique et kabbalistique.
À 17 ans, il maîtrise parfaitement le Talmud tout entier. Il recevra par la suite les ordinations rabbiniques du Rogatchover Gaon, Rav Yossef Rosen et de Rav Yéchiel Ya'akov Weinberg, auteur du Sridé Ech.
Suite à l'avènement du communisme, la répression contre les institutions religieuses juives s'accentue. L'actuel Rabbi de Loubavitch, Rabbi Yossef Its'hak qui se bat pour protéger l'étincelle juive des vents nouveaux, est exilé à Riga.
Rabbi Ména'hem Mendel le suivra et en 1928, se mariera avec sa fille la Rabbanite 'Haya Mouchka à Varsovie. Rabbi Yossef Its'hak est particulièrement fier de l'érudition exceptionnelle de son gendre. Le mariage sera un événement pour le judaïsme d'Europe de l'Est. Il se fera pourtant sans les parents du marié qui n'ont pu obtenir de permis de sortie et qui le célébreront de leur côté depuis leur maison "sans les mariés" !
Après son mariage, le jeune couple, chargé de responsabilités communautaires, s'installe à Berlin où le futur Rabbi écrit des centaines de pages de ses propres discours originaux de la Torah, étudie les mathématiques, la physique et la philosophie à l'Université de Berlin et continue d'œuvrer pour les Juifs russes.
En 1933, la montée au pouvoir du nazisme les fait quitter Berlin pour Paris. Le Rav y assure un cours quotidien à l'oratoire du 17, rue des Rosiers et soutient les nombreux réfugiés tout en fréquentant la Sorbonne et l'École spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l'industrie (ESTP).
Fuyant les hordes nazies, suite à de nombreuses tribulations, le couple embarquera à Lisbonne dans le dernier bateau à partir et qui accostera à New York le 23 juin 1941 où il retrouvera Rabbi Yossef Its'hak, père de la Rabbanite.
Peu de temps après son arrivée, son beau-père place Rabbi Ména'hem Mendel à la tête des réseaux d'édition et des services éducatifs et sociaux du mouvement Loubavitch. En 1943, il publiera son premier ouvrage le Hayom Yom, livre de poche proposant une pensée 'Hassidique illuminant chaque jour de l'année.
Ce livre est le premier de plus de 200 tomes d'une œuvre traitant de tous les domaines de la Torah. Les notes des profonds discours de plusieurs heures du Rabbi lors des Hitvaadouyot constitue une grande part de cette production monumentale.
En 1950, disparaît le sixième Rabbi de Loubavitch, Rabbi Yossef Its'hak. Des milliers de demandes du monde entier l'appellent à prendre sa suite, mais Rabbi Ména'hem Mendel surnommé alors le RAMACH, refuse.
Ce n'est qu'un an plus tard, à l'occasion du premier anniversaire du décès de son beau-père, qu'il deviendra officiellement le Rabbi en prononçant un discours 'Hassidique, connu sous le nom de « Maamar Bati legani » où il exige que chaque individu s'efforce d'avancer spirituellement et ne compte pas sur le Rabbi pour le faire pour lui !
Son approche révolutionnaire est exprimée dans le mot « Oufaratsta » : « Et tu t'étendras », encourageant ainsi la diffusion de la Torah et de ses valeurs vers tous les horizons juifs qu'elles n'ont pas encore atteints. Les Chlou'him, les Envoyés du Rabbi, sillonnent le monde jusqu'aux contrées les plus reculées des cinq continents. Du New Jersey à la Floride aux USA, de Kiryat Chmona à Eilat en Israël, de Paris à Marseille en France, à Vladivostok en Russie, à Katmandou au Népal ou Bogota en Colombie, les Chlou'him du Rabbi rivalisent de créativité et de générosité pour aider les Juifs et diffuser la Torah.
L'approche du Rabbi à la technologie est révolutionnaire. Il encourage en 1960 la création d'un cours retransmis à la station radio WEVD, une première ! En 1970, les 'Hassidim organisent une connexion téléphonique avec Israël et Melbourne. En 1980, Les grands Farbrenguens commencent à être retransmis à la télévision. Le Rabbi déclare : « Le but ultime pour lequel ces nouvelles technologies ont été développées est qu'elles soient utilisées à des fins saintes... D.ieu, demande et accorde la capacité "vous choisirez la vie". »
Dans ce foisonnement d'enseignements, une profession de foi : le refus de relativiser le moindre aspect d'une Torah divine, servi par un désir effréné d'asseoir chaque enseignement dans le monde du concret.
En 1974, apparaîtront dans les rues des Mitsva Tanks : des minibus parcourent Manhattan puis le monde entier pour proposer aux Juifs de mettre les Téfilin ou de distribuer des bougies de Chabbath et répondre à tout besoin juif.
Les campagnes géantes, appelées Mivtsaïm, se succèdent : Téfilin pour tous, campagnes d'étude de la Torah pour tous et plus particulièrement les soldats d'Israël, une Mézouza à toutes nos portes, une Tsédaka dans chaque maison, une maison remplie de livres saints incitant chacun à posséder des livres juifs, allumage des bougies de Chabbath, Cacheroute où sera subventionné tout Juif qui voudra rendre sa cuisine Cachère. Les effets sont fulgurants et changent la face du monde juif.
Les femmes prennent une part active dans le mouvement : distribution de bougies de Chabbath dans les écoles et les hôpitaux, activités organisées par les femmes des Chlou'him. Les « Neché Habad » donnent toute leur importance au rôle de la femme tout en respectant sa spécificité.
Le Rabbi reçoit aussi énormément, en grande partie au 770 Eastern Parkway à Brooklyn qui est le centre névralgique des institutions Habad. Pendant plus de trois décennies, il écoute et conseille ceux qui auront sollicité une entrevue. Du Juif le plus simple aux hommes politiques et dirigeants du monde entier : Ména'hem Begin, Binyamin Netanyahou, ou encore Zalman Shazar, alors président de l’État d'Israël. Aux États-Unis, le président Jimmy Carter a proclamé le 76ème anniversaire du Rabbi comme Journée de l’éducation. Cette Journée de l'éducation est depuis devenue une tradition annuelle dans le pays. Le président Ronald Reagan désignera le 80ème anniversaire du Rabbi comme « Journée nationale de réflexion ».
Chacun est inspiré par la sagesse insondable, l'énergie inépuisable d'un maître qui réchauffe le cœur par un amour infini. À chacun d'eux à partir de 1986, le Rabbi a donné un billet d'un dollar, en le nommant son agent personnel (Chalia'h) pour le donner à l'organisme de bienfaisance de leur choix.
L'idée était que quand deux personnes se rencontrent, elles doivent penser au bien qu'elles pourraient faire à une tierce personne.
En 1967, Israël et le monde juif tremblent alors que les dirigeants arabes promettent de rayer l'État juif de la carte. Le Rabbi rassure : D.ieu protège Son peuple, tout particulièrement en Israël. Et c'est la victoire, inespérée et miraculeuse, de la Guerre des Six Jours…
Promesse renouvelée en 1991 lors de la guerre du Golfe : « La Terre d'Israël est l'endroit le plus sûr au monde ». Les Scuds tomberont mais ne feront miraculeusement pas de victimes. Le Rabbi s'opposera d’ailleurs toujours à toute cession de territoires de la terre d'Israël.
En 1971, lors de ses 70 ans, certains suggèrent au Rabbi de prendre sa retraite. Sa réaction ne se fait pas attendre : il s'engage à ouvrir 71 institutions dans l'année à travers le monde !
Le début des années 1980 voit encore le mouvement s'accélérer. Le Rabbi annonce que la Rédemption n'est plus lointaine mais se rapproche de plus en plus. Il proclame que pour hâter la venue du Messie, il faut la réclamer et ce, à toutes les occasions possibles. C'est le célèbre slogan "Nous voulons Machia'h (le messie) maintenant".
Cet effort messianique s'étend à toute l'humanité. En 1983, le Rabbi se tourne vers les non-juifs en les encourageant à respecter les 7 lois noahides. La Torah est un guide universel qui, à travers ces lois de base, crée une société meilleure.
Le 12 avril 1991, il admoneste ses 'Hassidim en affirmant avoir accompli le travail qui relevait de sa tâche et que le reste appartient désormais à ceux qui l'écoutent.
Histoire racontée par le Rav Its’hak David Grossman
Le professeur Eliézer Greenwald, un expert de renom en ophtalmologie, reçoit beaucoup de patients dans sa clinique aux États-Unis et, grâce à D.ieu, il leur apporte remède et guérison.
En suivant le conseil d'un ami, je me suis présenté dans sa clinique magnifique et j'ai patiemment attendu mon tour. Lorsque le médecin me reçut, je lui fis part de la douleur dont je souffrais ces derniers mois. Ma fille âgée de 17 ans était revenue de l'école un soir, avec l’œil très enflé. Toutes nos tentatives entreprises pour découvrir les causes de ce gonflement, ainsi que celles des médecins vers lesquels nous nous sommes tournés, n'aboutirent à aucun résultat. Mis à part le gonflement de l'œil, une sérieuse infection s'était déclarée et rien ne put la faire disparaître. Pendant sept mois, nous passions d'un centre médical à un autre, d'une clinique à une autre… l’œil restait couvert, pansé, enflé et infecté.
Certains médecins pensaient qu'il y avait un problème au niveau de la rétine, tandis que d’autres prétendaient plutôt que c'était la peau qui était à l'origine de cette infection. Quoi qu'il en soit, ils n'avaient aucune solution concrète. Le professeur tendit une oreille attentive à mes propos, puis il demanda à voir ma fille. Je l'ai alors informé qu'elle se trouvait en Israël et que j'allais tout faire pour la faire voyager. Et il me fixa un rendez-vous pour le lendemain matin à huit heures. J'ai alors appelé chez moi, à Migdal Haémék et j'ai demandé à ce que ma fille prenne le premier vol à destination des États-Unis. Ce n'est pas tous les jours qu'un si grand professeur accepte de recevoir un patient immédiatement. Ma fille a atterri à 6h du matin à l'aéroport de Kennedy, et deux heures plus tard, nous étions déjà installés en salle d'attente de la clinique.
Le professeur Greenwald effectua un bilan complet des composants de l’œil, puis il nous assura qu'il nous communiquerait les résultats trois jours plus tard. Nous nous sommes mis à lire des chapitres de Téhilim en attendant les résultats.
Tous les jours, à dix heures du matin, le Rabbi de Loubavitch avait l'habitude de se rendre à son Beth Hamidrach situé sur l'Avenue Eastern Parkway. Ce jour-là, je me dépêchai de me rendre chez le Rabbi, à son adresse célèbre, « au 770 ». Dehors, il y avait déjà deux files d'attente, l'une à droite et l'autre à gauche. Je me suis ajouté à la queue de droite, du côté des hommes, et ma fille se tenait en face, du côté des femmes. Le Rabbi, dans toute sa splendeur, descendit de son véhicule et remit une pièce à l'enfant qui tenait en main une boîte de Tsédaka. Ensuite, il écoutait les requêtes personnelles de tous ceux qui se trouvaient là et il les bénissait. Puis, à l'image d'un père qui éprouve de la pitié envers sa fille, j'ai compris que mon heure avait sonné. J'ai surgi du milieu de la file d’attente et je me suis tenu face au Rabbi qui m'a lancé un regard bienveillant comme s'il tentait de comprendre l’origine de cette tourmente. Et, en guise de réponse, j'ai pointé du doigt ma fille et je me suis exclamé : « Rabbi, c'est elle ma fille qui souffre de l'œil ». Le Rabbi connaissait déjà notre histoire à travers les nombreuses lettres que je lui avais envoyées tout au long de cette période.
Le Rabbi me fixa du regard et déclara : « Il faut vérifier les Mézouzot ! », puis il poursuivit : « Je lui souhaite un bon rétablissement et je vous souhaite de la conduire sous la ‘Houppa et de l’élever dans le chemin des Mitsvot et des bonnes actions ! » Je répondis Amen à voix haute et je m’empressai de prendre contact avec la Rabbanite.
Je lui transmis le message du Rabbi et lui demandai de faire vérifier les Mézouzot de notre maison ainsi que celle de la chambre d’internat où dormait notre fille. La Rabbanite avait une grande Émouna dans la parole des Tsadikim et elle donna à vérifier toutes les Mézouzot.
Une erreur fut découverte dans la Mézouza de la chambre d’internat. Le mot « Einékha » (« tes yeux ») avait été effacé.
Incroyable ! De si loin, les yeux du Rabbi avaient perçu la faille. Un scribe craignant D.ieu se dépêcha de corriger la Mézouza. Moins d’une journée ne s’était écoulée et le gonflement de l’œil commençait progressivement à se réduire. Chabbath, j’avais assisté à la réunion chez le Rabbi. Au moment où l’on distribuait les verres de vin, le Rabbi se tourna vers moi et s’exclama : « C’est sur la bonne voie ! »
Effectivement, deux jours plus tard, le gonflement de l’œil, qui avait duré 7 mois, avait totalement disparu, comme s’il n’avait jamais existé. Un vrai miracle ! Et nous étions encore dans l’attente des résultats de Dr Greenwald.
Lundi matin, le cœur battant, nous nous sommes rendus à la clinique. L’illustre Professeur, au visage sévère s’installa et nous lança un regard sérieux. Son front plissé annonçait de mauvais résultats. Soudain, il leva les yeux et demanda : « Où est la jeune fille ? » « La voici », je lui montrai ma fille qui était assise à mes côtés. « Non, pas elle, s'exclama-t-il avec le souffle coupé, celle dont l’œil est enflé ».
« C'est elle, Professeur », répondis-je fermement.
« Mais ses yeux n'ont rien. »
Et là, ce fut au tour du grand professeur, auquel des patients du monde s'adressent, de reconnaître que lorsque le Tsadik décrète, Hachem accomplit.
Et cette histoire a une suite qui n'est d'ailleurs pas moins impressionnante et qui nous illustre jusqu'où arrivait la force du Rabbi de Loubavitch qui réussissait à atteindre même les plus égarés.
De longues années après le décès du Rabbi de Loubavitch, je me trouvais à la communauté Tink du New-Jersey, et voilà que Chabbath matin, alors que j'entrais à la synagogue, un Juif se mit à courir vers moi… Il était enveloppé de son Talith et se mit à pleurer comme un jeune enfant.
« Qui êtes-vous ? », lui demandai-je.
« Je suis le Professeur Eliézer Greenwald. Depuis le jour où vous étiez chez moi, ma vie a pris un nouveau tournant : j'ai découvert Hachem et j'ai fait Téchouva. »
Le 2 mars 1992, alors qu'il se trouve sur la sépulture de son beau-père, une violente attaque cérébrale le laisse hémiplégique mais toujours actif et énergique.
Le 12 juin 1994, 3 Tamouz, le Rabbi décède et laisse un monde sous le choc de la nouvelle. Plus de 100.000 personnes participent à l'enterrement de ce maître parmi les maîtres. Le Daily News et le New York Post titrent leur Une : « Un océan de deuil ». Lui est décernée à titre posthume la médaille d'or du Congrès, une des plus prestigieuses décorations américaines.
Le Rabbi n'a pas eu d'enfants mais a légué plus de 4 600 institutions à travers le monde, une pensée qui remplit des ouvrages de plus de 300.000 pages et une œuvre qui a changé la face du monde juif.
Que son mérite nous protège, ainsi que tout le peuple d'Israël, Amen !
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