Nos Sages nous apprennent que certains moments étant particulièrement propices à la colère, il faut se montrer deux fois plus prudent pour ne pas s’emporter. Parlons cette fois des fêtes juives...

Roch Hachana

Il faut veiller à ne pas s’emporter le jour de Roch Hachana car, outre la grave interdiction de se mettre en colère toute l’année, l’emportement n’est pas un signe favorable pour l’homme en ce jour de jugement. Certes, la femme doit dresser rapidement la table et la couvrir d’une belle nappe avant le retour de son mari de la synagogue. Ainsi, lorsqu’il arrivera, il trouvera la table mise, ce qui est un signe favorable. Mais si le maître de maison arrive chez lui et que la table n’est pas mise, qu’il ne se dispute pas avec son épouse et ne se mette pas en colère car l’emportement est un très mauvais signe. Il doit rester patient et ne pas se fâcher, même intérieurement. (Ben Ich ’Haï, Parachat Nitsavim, 1 ère année)

 

Les Jours Redoutables

Lors des jours de préparation à Roch Hachana et Yom Kippour, il est recommandable de corriger ses traits de caractère et notamment de s’habituer à ne pas se mettre en colère et à ne pas perdre patience. Pendant les Jours de Jugement particulièrement, il ne faut pas tomber dans le piège ! « Quiconque ne cède pas à ses inclinations, on passe sur toutes ses fautes », disent nos Sages (Roch Hachana 17a). Se préparer, oui. Faire des efforts, oui mais sans tristesse ni nervosité ! Eloignons-nous de l’affolement et de l’agitation qui saisissent chacun la veille de Roch Hachana et armons-nous de joie à la rencontre de notre D. : « Heureux le peuple qui connaît le son du chofar ! D., ils iront à la lumière de Ta face. Ils se réjouiront tout le jour en Ton Nom et par Ta charité ils seront élevés. Car Tu es la splendeur de leur force, et par Ta volonté Tu élèveras notre gloire ». (Alei Chour 1, page 47)

Souccot

Il ne faut absolument pas s’emporter dans la soucca et il est bon d’accroître la paix au foyer. (Moed Lekhol ’Haï de Rabbi ’Haïm Palagi)

Pessa’h

Après la prière du soir, on rentrera chez soi en arborant un sourire radieux. Le maître et la maîtresse de maison se conduiront comme un roi et une reine, et leurs enfants comme des princes, à la mesure des moyens que D. leur aura donnés.

C’est une mitsva de se conduire avec dignité la nuit de Pessa’h, et cela fera expiation pour toutes les fois où l’on s’est conduit avec orgueil et fierté pendant l’année passée… En cherchant une amélioration, il faut veiller à ne pas causer une détérioration, en particulier dans le domaine de la colère : il ne faut surtout pas s’irriter. S’il faut veiller à garder son calme à tout moment, il le faut d’autant plus la nuit du Sédère… C’est peut-être ce que voulaient nous faire comprendre nos Sages en disant que l’homme doit se purifier pendant la fête : se purifier, c’est-à-dire ne pas s’emporter (’Haïm Laroch, Hagada chel Pessa’h, Rabbi ’Haïm Palagi). Voir, à ce sujet, l’histoire à propos de la patience dans le chapitre « Anecdotes tirées de la vie des tsaddikim » du présent ouvrage.

La Sefirat Haomer

Il est rapporté dans le siddour Ich Matslia’h : « Pendant les jours du compte du Omer, il faut prier davantage, notamment au moment du compte, et éviter à tout prix la colère, les disputes et les controverses, chez soi comme à l’extérieur. Il faut faire preuve d’amitié et d’affection envers les membres de sa famille et tous ses prochains ».

Les jeûnes

Les jours de jeûne, il faut éviter les écueils et les pensées de commettre une faute afin que l’effort de purification ne soit pas accompagné de transgressions… Il faut, en particulier, éviter la colère car, les jours de jeûne, l’homme court davantage le risque de s’emporter pour n’importe quelle raison. Sa colère le rend semblable à un idolâtre, si bien que, s’il se met en colère, il a davantage perdu qu’il n’a gagné. (Pélé Yoets)

A l’issue du chabbat

Le Beth Yossef écrit : « Dès qu’on entend Barékhou (au début de la prière du soir), les femmes ont coutume d’aller puiser de l’eau après le chabbat. Il est dit dans la Aggada que le puits de Miriam, [qui suivait les enfants d’Israël dans le désert,] se trouve à présent dans le lac de Tibériade et que, chaque samedi soir, il fait le tour de tous les puits et de toutes les sources. Tout malade qui découvre cette eau et la boit guérit immédiatement même si son corps est couvert de furoncles. L’épouse d’un homme malade, couvert d’abcès, est allée puiser de l’eau à l’issue du chabbat et s’est attardée. Elle a rempli sa cruche d’eau sans savoir qu’elle provenait du puits de Miriam. Lorsqu’elle rentra chez elle, son mari s’emporta [à cause de son retard]. Du fait de sa colère, la cruche qu’elle tenait sur l’épaule tomba et le récipient se brisa, éclaboussant une partie de son corps. A chaque endroit où quelques gouttes d’eau tombèrent, les furoncles disparurent.

Cet homme a gâché une occasion unique de guérir s’il ne s’était pas emporté et avait bu de cette eau. Nos Sages disent de cette opportunité perdue : ‘Le coléreux n’a rien obtenu d’autre que [d’exprimer] sa colère’...

Réfléchissons ! Qu’a gagné cet homme coléreux de son accès de rage ? S’il ne s’était pas emporté, il aurait bu cette eau miraculeuse et serait guéri des pieds à la tête. Comme seules quelques gouttes avaient giclé sur lui, il ne guérit qu’en quelques endroits. Comme sont justes les paroles de Kohélet/Ecclésiaste : « Ecarte la colère de ton cœur et tu éloigneras le mal de ta chair » ! (Ora’h ’Haïm 299 ; Kaf Ha’Haïm de Rabbi ’Haïm Palagi 31)