Roch Hachana : on commence par des prières dans une atmosphère sérieuse, un beau langage, on est très pointilleux sur le choix de nos mots, sur notre conduite. Les commentateurs du Choul'han Aroukh s'intéressent à ce sujet et préconisent de ne pas dire : La'haïm, comme si le sens visé était le contraire. Tout leur discours est une mise en garde, c'est une période de crainte du ciel et d'atmosphère sérieuse, plus qu'à l'ordinaire.
Je voudrais me focaliser sur un point. Il est écrit que nous nous plaçons devant l'Aron Hakodèch, l'arche sainte, pour apaiser, pour ainsi dire, la colère de Hachem envers nous. Nous devons méditer sur le fait qu'en cette période, à raison de trois jours, nous consacrons une grande partie de la journée – pour certains, c'est la majorité de la journée, et pour d'autres, toute la journée – à la synagogue. Ces trois jours, c'est Roch Hachana, pendant deux jours, et la sainte journée de Yom Kippour et de Sim'hat Torah. L'homme peut observer que ces trois jours-là, il se trouve majoritairement à la synagogue et presque pas à la maison. Tout est concentré en ce mois, le mois de Tichri.
À ce sujet, le pervers Bilam a exprimé sa jalousie, en déclarant : « Qu'elles sont belles tes tentes, Ya'acov, tes demeures, Israël » qui décrit les synagogues et les maisons d'étude. Nous sommes toujours à la synagogue, lorsque nous étudions, nous sommes à la synagogue pour la prière, mais nous y sommes pour de longues heures spécifiquement ces trois jours concentrés au mois de Tichri, qui est le septième mois. À ce mois est attachée une affection particulière, comme nos Maîtres l'indiquent : Kol Hachviim 'Havivim : tous les septièmes sont appréciés. Nous avons une affection, que nous transmettons à Hachem.
Rabbi Yossef Trani qui a vécu à l'époque du Beth Yossef à Tsfat, et surnommé le Maarit, relève une contradiction dans son livre Tsofnat Panéah. D'un côté, il est écrit que ce verset : « Qu'elles sont belles tes tentes, Ya'acov, tes demeures, Israël » décrit les synagogues et les Baté Midrach. D'un autre côté, il est écrit que cela fait référence aux entrées des maisons des enfants d'Israël aménagées de façon à ne pas se faire face, comme l'indique la Guémara. Il remarqua que le peuple d'Israël ne regarde pas chez son voisin, mais tourne son regard uniquement vers son propre foyer, et même si la porte est ouverte, il ne regarde pas chez l'autre.
Une blague circule sur une famille à Bné Brak, mais qui peut s'appliquer partout. Deux voisins habitaient l'un en face de l'autre. L'un des voisins fit un gâteau et avant d'ouvrir le four pour l'enfourner, son voisin frappa subitement et violemment à la porte. Notre homme lui dit : « Attends, laisse-moi mettre le gâteau au four et ensuite, je t'ouvre la porte », mais le voisin l'interrompit : « Non, c'est urgent, avant même que tu mettes le gâteau au four !» Il laissa le gâteau sur le comptoir et ouvrit la porte. Le voisin dit alors : « Je suis obligé de te dire, par souci de la Mitsva de Hachavat Avéda (restituer un objet perdu) : tu as oublié de mettre du sucre vanillé dans le gâteau ! » Cette histoire nous apprend que le voisin fixait constamment son regard dans la maison de son voisin et connaissait mieux la composition du gâteau que celui qui l'avait confectionné !
Mais le peuple d'Israël ne se conduit pas de cette façon. Ils ne regardent pas l'un chez l'autre. C'est l'explication de nos maîtres ; mais il y a ici une contradiction : qu'apprend-on de ce verset : « Qu'elles sont belles tes tentes, Ya'acov, tes demeures, Israël » ? D'un côté, on en déduit l'importance majeure des synagogues et d'un autre côté, on est renseigné sur la valeur du foyer juif.
Le Maharit nous apprend que les deux sont liés : la Chékhina, la Présence divine se trouve à la synagogue. Bilam voulut maudire, afin que cette Chékhina ne soit pas présente à la synagogue, mais il remarqua que le peuple d'Israël se conduisait à la maison avec sainteté, sans regarder dans la maison de son voisin. Ils ne prennent pas de microscope pour regarder chez les autres. Mieux encore : ils jugent favorablement leur prochain, en disant : c'est certainement un bon foyer et il va de soi que la Présence divine règne chez eux.
De ce fait, il n'a pas été en mesure de les maudire à ce sujet, car la Chékhina réside à la maison. La différence, c’est qu'à la synagogue, le niveau de la présence de la Chékhina est plus élevé. Et là, il a échoué dans sa mission : c'est ce qu'indique l'ouvrage du Maarit sur la Paracha de Balak.
Exploitons ces jours-ci et implorons D.ieu de nous accorder une bonne vie, une bonne année et toutes les Brakhot, et que tous nos vœux soient exaucés pour bénéficier de la bénédiction, Amen.
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