La fête de ‘Hanouka vient nous remémorer la victoire des ‘Hachmonaïm (Kohanim en service dans le Temple) face à l’immense et redoutable armée grecque, événement qui n’a aucune explication rationnelle et qui a été suivi par un autre miracle : la fiole d’huile pure qui ne pouvait servir que pour l’allumage de la Menora un jour, permit l’éclairage pendant 8 jours. Rappelons qu’à cette époque, les Grecs avaient institué des décrets en Israël contre l’application de Mitsvot fondamentales (Chabbath, Brit-Mila, fixation du début du mois dont dépendent les fêtes juives), et si ce n’est la rébellion de cette poignée de Juifs contre les envahisseurs, il ne serait rien resté du judaïsme dans l’Histoire.
A priori, on pourrait penser que les ‘Hachmonaïm se sont lancés dans une guerre kamikaze, un geste de désespoir qui n’avait pas la moindre chance de réussir, mais que D.ieu dans toute Sa bonté a réalisé un Ness (miracle) et leur a accordé une victoire éclatante... Mais la vraie explication est toute autre : les ‘Hachmonaïm savaient pertinemment que jamais le Klal Israël ne s'éteindrait et que les braises du Mont Sinaï seraient toujours ardentes jusqu'à la fin des temps. Cependant, face à des décrets qui menaçaient d’étouffer à tout jamais le judaïsme, les ‘Hachmonaïm comprirent qu’il fallait impérativement réagir en se révoltant contre les Grecs, car en vérité D.ieu attendait un réveil qui vient d’en bas, de ce monde, et qu’après suivrait le réveil d’En-haut.
En d’autres termes, la lutte n’était pas vraiment contre ces soldats grecs armés et cuirassés, mais contre eux-mêmes, contre le doute qui s’insinuait en eux, contre leurs convictions qui s’effritaient, contre leur foi mise à l'épreuve, leur défaitisme et leur découragement face à ces données stratégiques qui ne leur donnaient aucune chance de perpétuer la flamme juive. Les ‘Hachmonaïm ont relevé le défi et leur mérite est inscrit à jamais dans l’histoire juive.
On peut se permettre de faire une certaine analogie entre ces faits qui remontent à plus de 2000 ans, et notre époque. Depuis quelques dizaines d’années, nous sommes témoins d’un phénomène qui n’a pas son pareil depuis l’époque d’Ezra : des centaines de milliers de Juifs reviennent au judaïsme partout dans le monde, toutes tendances confondues. Le manque total de valeurs et d’idéaux de la société occidentale, ainsi qu’une soif grandissante de spiritualité contribuent à ce retour. Il suffit parfois d’un cours de Torah, d’une discussion ou même d’une rencontre opportune, et déjà un réveil à la Téchouva éclot.
Mais malheureusement certains reculent : comment opérer de si gigantesques changements dans son mode de vie ? Comment arrêter de fumer Chabbath, changer sa cuisine pour la Cacheroute, se séparer de son conjoint non-juif, changer de “métier” entièrement basé sur de la tromperie, s’habiller Tsni’out, etc. ? Le Ba’al Téchouva se trouve devant une montagne et risque de se décourager. A ce moment, la suprême difficulté, comme chez les ‘Hachmonaïm, se situe face à l’esprit et à l’imagination qui essayent d’amplifier les obstacles pour les présenter comme insurmontables.
En réalité, et l’expérience de toutes les personnes qui ont fait le pas le prouve, pour peu que le Yéhoudi s’arme de courage et décide d’opérer ce changement ici-bas, dans sa vie, les portes du Ciel s’ouvrent largement comme elles se sont ouvertes lors de la lutte contre les Grecs. Les obstacles qui se dressaient sur le chemin de la Téchouva et qui semblaient insurmontables disparaissent l’un après les autres. Une fois cette guerre gagnée, on pourra découvrir la fiole d’huile pure, la Néchama (l'âme) pure qui brûlera pour l'éternité.
‘Hanouka Saméa’h !