Israël s'établit à Chittîm. Là, le peuple se livra à la débauche avec les filles de Moab.
À Chitim
C’est son nom
De se prostituer vers les filles de Moav
Par suite du conseil donné par Bil‘am, comme enseigné dans le traité Sanhèdrin (106a)
25,2
Elles convièrent le peuple à leurs festins idolâtres; et le peuple mangea, et il se prosterna devant leurs dieux.
Il se prosterna vers leurs dieux
Au plus fort de son désir, quand il disait à la fille : « Satisfais-moi ! », elle sortait de son sein une image de Pe‘or et elle lui disait : « Prosterne-toi devant elle !
25,3
Israël se prostitua à Baal-Peor et le courroux du Seigneur s'alluma contre Israël.
Pe‘or
Ainsi nommé parce qu’on se déshabillait (po‘arin) devant lui et que l’on déféquait. C’est en cela que consistait le culte qu’on lui rendait
La colère de Hachem s’enflamma contre Israël
Il a envoyé contre eux un fléau
25,4
Et le Seigneur dit à Moïse: "Prends tous les chefs du peuple et fais-les pendre au nom du Seigneur, à la face du soleil, pour que la colère divine se détourne d'Israël."
Prends tous les chefs du peuple
Pour juger ceux qui adoraient Pe‘or (Sanhèdrin 35a)
Et fais-les pendre (wehoqa’)
Les adorateurs. Le mot hoqa’ contient une connotation de « pendaison », comme dans : « nous les pendrons (wehoqa’noum) devant Hachem » (II Chemouel 21, 6), à propos des fils de Chaoul. Il y a lieu à pendaison en matière de crime d’idolâtrie, car la peine prévue est celle de la lapidation, et les lapidés sont toujours pendus (Sanhèdrin 45b)
À la face du soleil
À la vue de tous. Quant à l’explication midrachique, elle consiste à dire que le soleil révélait les pécheurs : La nuée se repliait de devant lui et le soleil dardait sur lui ses rayons (Midrach Tan‘houma)
25,5
Et Moïse dit aux juges d'Israël: "Que chacun de vous immole ceux des siens qui se sont livrés à Baal-Peor!
Que chaque homme tue ses hommes
Chacun des juges d’Israël tua deux hommes, et les juges d’Israël étaient au nombre de quatre-vingt-huit mille, comme expliqué dans le traité Sanhèdrin (18a)
25,6
Cependant, quelqu'un des Israélites s'avança, amenant parmi ses frères la Madianite, à la vue de Moïse, à la vue de toute la communauté des enfants d'Israël, qui pleuraient au seuil de la tente d'assignation.
Et voici
La tribu de Chim‘on s’est rassemblée chez Zimri qui en était le prince et ils lui ont dit : « Nous sommes passibles de la peine de mort, et toi tu es assis là… », comme expliqué dans le traité Sanhèdrin (82a)
La Midyanith
Kozbi, fille de Tsour
Aux yeux de Mochè
Ils lui ont dit : « Mochè ! Cette femme est-elle interdite ou permise ? Et si tu réponds qu’elle est interdite, qui t’a permis la fille de Yithro ? »…, comme expliqué dans le même passage de Sanhèdrin
Et eux pleuraient
La règle à appliquer, laquelle stipule que « celui qui s’accouple avec une Aramith, que ceux qui manifestent du zèle le frappent à mort ! », leur avait échappé, de sorte qu’ils soupiraient tous en pleurant. Lors de l’affaire du veau d’or, Mochè avait dû affronter six cent mille hommes, ainsi qu’il est écrit : « il le moulut jusqu’à ce qu’il fût en poudre… » (Chemoth 32, 20), tandis qu’ici ses mains se sont affaiblies. Mais c’était pour que Pin‘has vienne prendre la part qui lui était due (Midrach Tan‘houma)
25,7
A cette vue, Phinéas, fils d'Eléazar, fils d'Aaron le pontife, se leva du milieu de la communauté, arma sa main d'une lance,
Vit Pin‘has
Il a vu ce qui se passait et il s’est souvenu de la règle à appliquer. Il a dit à Mochè : « J’ai reçu de toi l’enseignement que « celui qui s’accouple avec une Aramith, que ceux qui manifestent du zèle le frappent à mort ! ». Il lui a répondu : « Celui qui a lu le message, qu’il en soit l’exécutant ! » Il prit aussitôt une lance dans sa main… (Sanhèdrin 82a)
25,8
entra, sur les pas de l'Israélite, dans la tente, et les perça tous deux, l'Israélite ainsi que cette femme, qu'il frappa au flanc; et le fléau cessa de sévir parmi les enfants d'Israël.
Vers l’alcôve
Vers la tente
Vers son bas-ventre (qovatha)
Comme « les mâchoires et l’estomac (wehaqeiva) » (Devarim 18, 3). Il a visé le sexe de Zimri et celui de la femme de sorte que tous ont pu voir qu’il ne les tuait pas inutilement. Et beaucoup de miracles ont été accomplis en cette circonstance, comme expliqué dans le même passage de Sanhèdrin (82b)
25,9
Ceux qui avaient péri par suite du fléau étaient au nombre de vingt-quatre mille.
25,10
L'Éternel parla ainsi à Moïse:
25,11
"Phinéas, fils d'Eléazar, fils d'Aaron le pontife, a détourné ma colère de dessus les enfants d'Israël, en se montrant jaloux de ma cause au milieu d'eux, en sorte que je n'ai pas anéanti les enfants d'Israël, dans mon indignation.
Pin‘has fils d’El‘azar fils de Aharon le pontife
Étant donné que les tribus se moquaient de lui : « Avez-vous vu ce fils de Pouti, celui dont le grand-père maternel, [Yithro], engraissait (pitém) des veaux pour l’idolâtrie, tuer le prince d’une tribu d’Israël ! », le texte retrace ici sa généalogie depuis Aharon (Sanhèdrin 82b
En étant jaloux de ma jalousie
En assouvissant ma vengeance, en assumant la colère que j’aurais dû manifester moi-même. Toutes les fois que le texte parle de « jalousie », il s’agit d’être « enflammé de passion pour venger une cause », en français médiéval : « enprenment »
25,12
C'est pourquoi, tu annonceras que je lui accorde mon alliance amicale.
Mon alliance de paix
Qu’elle lui soit une alliance de paix ! De même que l’on témoigne sa reconnaissance à quelqu’un qui nous a fait du bien, de même le Saint béni soit-Il lui offre ici Sa paix
25,13
Lui et sa postérité après lui posséderont, comme gage d'alliance, le sacerdoce à perpétuité; parce qu'il a pris parti pour son Dieu et procuré expiation aux enfants d'Israël."
Ce sera pour lui
Mon alliance que voilà
Une alliance de pontificat à jamais
Il est vrai que le pontificat avait déjà été conféré à la descendance de Aharon, mais il ne l’avait été qu’à Aharon et à ses fils qui avaient reçu l’onction avec lui et à leurs descendances nées postérieurement à leur consécration. Pin‘has, en revanche, qui était né antérieurement à celle-ci et qui n’avait pas reçu l’onction, n’appartenait pas jusque là à la prêtrise. C’est ce que nous apprenons dans le traité Zeva‘him (101b) : Pin‘has n’est devenu kohen qu’après avoir tué Zimri
Pour son Eloqim
Pour la cause de son Eloqim, comme dans : « Es-tu jaloux pour moi ? » (supra 11, 29), « Je suis jaloux pour Sion » (Zekhariya 8, 2) – à cause de Sion
25,14
Or, le nom de l'Israélite frappé par lui, qui avait péri avec la Madianite, était Zimri, fils de Salou, chef d'une famille paternelle des Siméonites;
Et le nom de l’homme d’Israël…
Là même où le texte rappelle les origines familiales du juste pour en dresser l’éloge, il cite celles de l’impie pour lui faire honte (Midrach Tan‘houma)
Prince de la maison paternelle du Chim‘oni
De l’une des cinq maisons paternelles qui formaient la tribu de Chim‘on. Autre explication : Le texte brosse ici l’éloge de Pin‘has en ce que, bien que Zimri fût prince, il ne s’est pas retenu de venger la profanation du Nom divin. Voilà pourquoi le texte fournit l’identité de celui qui a été tué
25,15
et la femme qui avait été frappée, la Madianite, se nommait Kozbi, fille de Cour, qui était chef des peuplades d'une famille paternelle de Madian.
Et le nom de la femme frappée…
Pour t’apprendre la haine que leur vouaient les Midyanis, qui ont prostitué la fille d’un roi à seule fin d’entraîner Israël au péché (Midrach Tan‘houma)
Chef de peuples
Un des cinq rois de Midyan : « Ewi et Rèqèm, et Tsour et ‘Hour et Rèva’, cinq rois de Midyan » (infra 31, 8). C’était lui le plus renommé de tous, puisqu’il est écrit : « chef de peuples ». Étant donné toutefois qu’il s’est déshonoré en prostituant sa fille, il ne figure ici qu’en troisième place (Midrach Tan‘houma)
D’une maison paternelle
Midyan comptait cinq maisons paternelles : « ‘Eifa, et ‘Éfèr, et ‘Hanokh, et Avida’ et Elda’a » (Beréchith 25, 4), et celui-là régnait sur l’une d’elles
25,16
L'Éternel parla ainsi à Moïse:
25,17
"Attaquez les Madianites et taillez-les en pièces!
Harcèle (tseror)
Le verbe est à la forme préquentative, comme : « Souviens-toi ! (zakhor) » (Chemoth 20, 8), ou : « Garde ! (chamor) » (Devarim 5, 12). Il vous incombe de les traiter en ennemis
25,18
Car ils vous ont attaqués eux-mêmes, par les ruses qu'ils ont machinées contre vous au moyen de Peor, et au moyen de Kozbi, la fille du prince madianite, leur sœur, qui a été frappée, le jour de la mortalité, à cause de Peor."
Car ils vous harcèlent […] en raison de Pe‘or
En prostituant leurs filles afin de vous attirer vers le culte de Pe‘or. Mais Il n’a pas ordonné d’exterminer Moav, et ce à cause de Ruth qui en serait un jour issue, comme expliqué dans le traité Baba Qama (38b)
C’est son nom