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Torah écrite (pentateuque) » Lévitique (Vayikra)

Chapitre 24

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24,1
L'Éternel parla à Moïse en ces termes:
24,2
"Ordonne aux enfants d'Israël de te choisir une huile pure d'olives concassées, pour le luminaire, afin d'alimenter les lampes en permanence.
Ordonne aux fils d’Israël

Il s’agit ici du texte relatif à la mitswa des lumières. Quant au passage similaire contenu dans la sidra Tetsawè (Chemoth 27, 20), il n’a été dit qu’à l’occasion des prescriptions concernant la construction du tabernacle, pour expliciter la fonction de la menora. Ainsi faut-il comprendre : « Et toi », un jour viendra où tu ordonneras cela aux enfants d’Israël

Une huile pure d’olive

L’olive produit trois sortes d’huiles, dont la première est appelée « pure », comme expliqué au traité Mena‘hoth (86a)

Perpétuelle

Renouvelée nuit après nuit, comme la ‘ola perpétuelle que l’on renouvelle jour après jour

24,3
C'est en dehors du voile qui abrite le Statut, dans la Tente d'assignation, qu'Aaron les entretiendra depuis le soir jusqu'au matin, devant l'Éternel, constamment: règle perpétuelle pour vos générations.
Voile du témoignage (‘édouth)

Qui se trouve devant l’arche, appelée ‘édouth (« témoignage »). Nos maîtres ont expliqué que la lumière située à l’ouest « témoigne » pour tous les hommes que la chekhina réside en Israël. Car on y mettait la même quantité d’huile que dans les autres et pourtant, alors qu’on l’allumait en premier, on finissait par elle (Chabath 22b)

Aharon la disposera du soir jusqu’au matin

Il la « disposera » en l’alimentant d’une quantité apte à suffire pour toute la nuit. Les Sages ont évalué cette quantité à un demi-log par flamme (Mena‘hoth 89a), cette quantité, qui convient même pour les nuits de tévéth, ayant été retenue pour elles

24,4
C'est sur le candélabre d'or pur qu'il entretiendra ces lampes, devant l'Éternel, constamment.
Sur la menora pure

Qui est en or pur. Autre explication : après purification de la menora, préalablement purifiée et débarrassée de la cendre

24,5
Tu prendras aussi de la fleur de farine, et tu en cuiras douze gâteaux, chaque gâteau contenant deux dixièmes.
24,6
Tu les disposeras en deux rangées, six par rangée, sur la table d'or pur, devant l'Éternel.
Six la rangée

Six gâteaux pour chaque rangée

La table pure

D’or pur. Autre explication : Sur la pureté de la table [à savoir sur la table elle-même]. Les piliers ne soulèveront pas le pain au-dessus de la table (Mena‘hoth 96b)

24,7
Tu mettras sur chaque rangée de l'encens pur, qui servira de mémorial aux pains, pour être brûlé en l'honneur de l'Éternel.
Tu donneras sur la rangée

Il y avait sur chacune des deux rangées deux coupes d’oliban, remplies chacune d’une poignée

Il sera

Cet oliban-là

Pour le pain un mémorial

Car aucune partie du pain n’est destinée au ciel, tandis que l’oliban est consumé lorsqu’on retire le pain chaque Chabath. Et cela sert de mémorial au pain, car il est ainsi commémoré devant le Très-Haut, de même que la poignée [de farine] est le mémorial de la min‘ha (supra 2, 2)

24,8
Régulièrement chaque jour de sabbat, on les disposera devant l'Éternel, en permanence, de la part des enfants d'Israël: c'est une alliance perpétuelle.
24,9
Ce pain appartiendra à Aaron et à ses fils, qui le mangeront en lieu saint; car c'est une chose éminemment sainte, qui lui revient sur les offrandes de l'Éternel, comme portion invariable."
Elle sera

Cette min‘ha-là. Car tout ce qui provient de céréales est compris dans le concept de min‘ha

Ils le mangeront

Il s’agit du pain, qui est du genre masculin

24,10
Il arriva que le fils d'une femme israélite, lequel avait pour père un Egyptien, était allé se mêler aux enfants d'Israël; une querelle s'éleva dans le camp, entre ce fils d'une Israélite et un homme d'Israël.
Un fils d’une femme yisraélite sortit

D’où est-il sorti ? Rabi Léwi a enseigné : Il est sorti de son monde [futur]. Rabi Berèkhya a enseigné : Il est « sorti » du paragraphe précédent. Il se mit à railler et à dire : « “Au jour du Chabath, il les disposera…” (verset 8). Il est d’usage pour un roi de consommer chaque jour du pain frais. L’habitude serait-elle ici d’un pain vieux de neuf jours ? » Une barayetha nous apprend : Il est sorti condamné du tribunal de Mochè. Il avait voulu planter sa tente au sein de la tribu de Dan. Ils lui ont dit : « De quel droit disposes-tu ici ? » Il a répondu : « Je fais partie des enfants de Dan ! » Ils lui ont rétorqué : « Il est écrit : “Chaque homme sur son drapeau, selon les signes de la maison ‘de leur père’ camperont les fils d’Israël” (Bamidbar 2, 2). » C’est alors qu’il s’est rendu au tribunal de Mochè et que, étant sorti débouté, il s’est dressé et a blasphémé

Le fils d’un homme égyptien

C’est l’Egyptien qu’avait tué Mochè (Chemoth 2, 12)

Au milieu des fils d’Israël

Cela nous apprend qu’il s’était converti

Ils se querellèrent dans le camp

Sur des sujets relatifs au camp

Et l’homme yisraéli

Son adversaire qui l’avait empêché de dresser sa tente

24,11
Le fils de la femme israélite proféra, en blasphémant, le Nom sacré; on le conduisit devant Moïse. Le nom de sa mère était Chelomith, fille de Dibri, de la tribu de Dan.
Il blasphéma

Comme le rend le Targoum Onqelos : « il proféra ». Il proféra le Nom ineffable et blasphéma. Il s’agit du Nom ineffable qu’il avait entendu au Sinaï

Et le nom de sa mère était Chelomith

La révélation de son nom est à l’éloge d’Israël, pour bien marquer qu’elle a été la seule à se prostituer

Chelomith

Elle était jacassante : « Chalom à toi ! Chalom à toi ! Chalom à vous ! » Elle jacassait et interpellait tout le monde

Fille de Divri

Elle était bavarde (davranith). Elle bavardait avec tout un chacun, et c’est ce qui l’a perdue

De la tribu de Dan

Cela nous apprend que le dépravé se fait honte à lui-même, fait honte à son père, fait honte à sa tribu. À rapprocher de : « Aholiav, fils de A‘hisamakh, de la tribu de Dan » (Chemoth 31, 6) – éloge de lui-même, éloge de son père, éloge de sa tribu

24,12
On le mit en lieu sûr, jusqu'à ce qu'une décision intervînt de la part de l'Éternel.
Ils le mirent

Lui seul, et non avec le « ramasseur de bois » (Bamidbar 15, 32). Tous les deux ont agi au même moment. On savait que le « ramasseur » était passible de la peine de mort, comme il est écrit : « Celui qui le profanera, mourir, il sera mis à mort » (Chemoth 31, 14). Ce qui n’était pas précisé, c’était le mode d’exécution de la peine. Aussi est-il écrit : « … parce qu’il n’était pas expliqué ce qui lui sera fait » (Bamidbar 15, 34). En revanche, dans le cas du blasphémateur, il est écrit : « pour interpréter pour eux », car ils ne savaient pas s’il était ou non passible de la peine de mort

24,13
Et l'Éternel parla ainsi à Moïse:
24,14
"Qu'on emmène le blasphémateur hors du camp; que tous ceux qui l'ont entendu imposent leurs mains sur sa tête, et que toute la communauté le lapide.
Ceux qui ont entendu

À savoir les témoins

Tous

Y compris les juges

Leurs mains

On lui dit : « Ton sang retombe sur ta tête, et nous ne serons pas punis pour t’avoir mis à mort, car c’est toi qui en est la cause ! 

Toute la communauté

En présence de toute la communauté. Nous apprenons d’ici que le mandataire de quelqu’un est comme le mandant lui-même (Qiddouchin 41b)

24,15
Parle aussi aux enfants d'Israël en ces termes: quiconque outrage son Dieu portera la peine de son crime.
Il portera son péché

Par kareth, lorsqu’il n’y a pas eu d’avertissement préalable

24,16
Pour celui qui blasphème nominativement l'Éternel, il doit être mis à mort, toute la communauté devra le lapider; étranger comme indigène, s'il a blasphémé nominativement, il sera puni de mort.
Et qui blasphème le Nom

N’est coupable que celui qui a prononcé le Nom lui-même, et non celui qui maudit en employant un qualificatif

Et qui blasphème (wenoqév)

Le mot wenoqév exprime l’idée de malédiction, comme dans (Bamidbar 23, 8) : « Comment maudirai-je (èqov)… » (Sanhèdrin 56a)

24,17
Si quelqu'un fait périr une créature humaine, il sera mis à mort.
Et un homme

Étant donné qu’il est écrit : « Qui frappe un homme et qu’il meure, mourir, il sera mis à mort » (Chemoth 21, 12), il n’est ici question que de celui qui a tué un homme. D’où sait-on qu’il en est de même pour une femme et un enfant ? De ce qu’il est écrit : « toute âme d’homme »

24,18
S'il fait périr un animal, il le paiera, corps pour corps.
24,19
Et si quelqu'un fait une blessure à son prochain, comme il a agi lui-même on agira à son égard:
24,20
fracture pour fracture, œil pour œil, dent pour dent; selon la lésion qu'il aura faite à autrui, ainsi lui sera-t-il fait.
Ainsi lui sera-t-il donné

Nos maîtres ont expliqué qu’il ne s’agit pas vraiment d’une mutilation entraînant un défaut corporel, mais d’une indemnisation en argent après évaluation comme celle à laquelle il est procédé pour le serviteur. D’où l’emploi ici du verbe « donner » : une chose que l’on donne de la main à la main (Baba Qama 84a)

24,21
Qui tue un animal doit le payer, et qui tue un homme doit mourir.
Et qui frappe un animal le payera

Il était question plus haut (verset 18) de celui qui tue un animal, et ici de celui qui lui inflige une blessure

Et qui frappe un homme sera mis à mort

Même s’il ne l’a pas tué, mais seulement blessé, car le texte ne parle pas ici de « l’âme ». Il est question ici de celui qui frappe son père et sa mère, et l’on compare son cas à celui du coup porté à un animal. De même que, dans le cas du coup porté à un animal, celui-ci doit être en vie, de même, dans celui de coups portés au père ou à la mère, ceux-ci doivent-ils être en vie, à l’exclusion de coups portés après la mort. Car étant donné que celui qui maudit ses parents après leur mort est coupable (supra 20, 9), il fallait préciser que celui qui les frappe après leur mort échappe à tout châtiment. Et de la même manière que, pour un animal, il faut qu’il y ait blessure, à défaut de quoi il n’y a pas d’indemnisation, de même pour les parents n’est-on coupable de les avoir frappés que s’il y a eu meurtrissure

24,22
Même législation vous régira, étrangers comme nationaux; car je suis l'Éternel, votre Dieu à tous."
Je suis Hachem

Le Éloqim de vous tous. De même que j’attache mon Nom à vous, de même l’attaché-je aux convertis

24,23
Moïse le redit aux enfants d'Israël. On emmena le blasphémateur hors du camp, et on le tua à coups de pierres; et les enfants d'Israël firent comme l'Éternel avait ordonné à Moïse.
Et les fils d’Israël firent

Toutes les mitswoth mentionnées ailleurs à propos de la lapidation : celle consistant à projeter le condamné depuis une éminence (Sanhèdrin 45a), à le lapider (supra 20, 27) et à le pendre (Devarim 21, 22)

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