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Torah écrite (pentateuque) » Genèse (Berechit)

Chapitre 47 (Vayehi)

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47,1
Joseph vint annoncer la nouvelle à Pharaon, en disant "Mon père et mes frères, avec leur menu et leur gros bétail et tout ce qu'ils possèdent, sont venus du pays de Canaan; et ils se trouvent dans la province de Gessen."
47,2
Puis il prit une partie de ses frères, cinq hommes et il les mit en présence de Pharaon.
Et d’entre (oumiqtsé – littéralement : « une extrémité ») ses frères

Les moins robustes, ceux qui n’avaient pas l’air forts. Car si Pharaon les avait trouvés robustes, il en aurait fait des soldats. Les moins robustes étaient Reouven, Chim‘on, Léwi, Yissakhar et Binyamin, ceux dont Mochè ne répétera pas les noms lorsqu’il les bénira (Devarim 33), tandis qu’il mentionnera deux fois les noms des plus forts : « Ceci pour “Yehouda”, il dit : Ecoute, Hachem, la voix de “Yehouda” » (Devarim 33, 7), « Et pour “Gad”, il dit : béni soit Celui qui élargit “Gad” ! » (Devarim 33, 20), « Et pour “Naftali”, il dit : “Naftali”... ». (Devarim 33, 23), « Et pour “Dan”, il dit : “Dan”... ». (Devarim 33, 22). De même pour Zevouloun, de même pour Achér. Telle est la version de Beréchith raba (95, 4), qui est une hagada d’Erets Israël. Mais dans le Talmud de Babylone, qui est le nôtre, nous pouvons lire que ceux dont Mochè a répété le nom étaient les plus faibles, et c’est eux que Yossef a présentés à Pharaon (Baba Qama 92a), sauf Yehouda dont la répétition du nom n’est pas à attribuer à sa moindre vigueur physique, mais à une autre raison, que l’on peut trouver dans le traité Baba Qama (ibid.). La barayetha du Sifri propose, dans son commentaire sur la sidra Wezoth haberakhah, la même version que notre Talmud

47,3
Pharaon dit à ses frères: "Quelles sont vos occupations?" Ils répondirent à Pharaon: "Tes serviteurs sont une famille de bergers, de père en fils."
47,4
Et ils dirent à Pharaon: "Nous sommes venus émigrer dans ce pays, parce que le pâturage manque aux troupeaux de tes serviteurs, la disette étant grande dans le pays de Canaan. Donc, permets à tes serviteurs d'habiter dans la province de Gessen."
47,5
Pharaon dit à Joseph: "Ton père et tes frères sont venus auprès de toi.
47,6
Le pays d'Égypte est mis à ta disposition; établis, dans sa meilleure province, ton père et tes frères. Qu'ils habitent la terre de Gessen et si tu reconnais qu'il y ait parmi eux des hommes de mérite, nomme-les inspecteurs des bestiaux de mon domaine."
Des hommes de mérite

Compétents dans l’art de l’élevage

Sur ce qui est à moi

Sur mes troupeaux

47,7
Joseph introduisit Jacob son père et le présenta à Pharaon; et Jacob rendit hommage à Pharaon.
Ya’aqov bénit

C’est un salut de paix, comme en adressent tous ceux qui sont admis occasionnellement devant les rois. En français médiéval : « saluder 

47,8
Pharaon dit à Jacob: "Quel est le nombre des années de ta vie?"
47,9
Et Jacob répondit à Pharaon: "Le nombre des années de mes pérégrinations, cent trente ans. II a été court et malheureux, le temps des années de ma vie et il ne vaut pas les années de la vie de mes pères, les jours de leurs pérégrinations."
Les années de mes pérégrinations

Les années de mon état d’étranger (guér). Toute ma vie, j’ai été étranger sur terre

Et ils n’ont pas atteint

En bonheur

47,10
Jacob salua Pharaon et se retira de devant lui.
Ya’aqov bénit Pharaon

Comme il est d’usage quand on prend congé d’une haute personnalité : on la bénit et on lui demande la permission de se retirer. Et quelle bénédiction lui a-t-il transmise ? Que les eaux du Nil montent à ses pieds, car l’Egypte ne reçoit pas d’eau de pluie. C’est le Nil qui l’arrose grâce à ses crues. A partir du moment où il a été ainsi béni, toutes les fois que Pharaon est venu se placer au bord du Nil, ses eaux sont montées à sa rencontre et ont irrigué le pays (Midrach tan‘houma Nasso 26)

47,11
Joseph établit son père et ses frères et leur donna droit de propriété dans le pays d'Égypte, dans le meilleur territoire, celui de Ramsès, comme l'avait ordonné Pharaon.
Dans le pays de Ra‘amsés

Qui fait partie du pays de Gochèn

47,12
Joseph nourrit son père, ses frères et toute la maison de son père, donnant des vivres selon les besoins de chaque famille.
Selon le nombre d’enfants

Selon ce qui était nécessaire aux membres de chaque famille

47,13
Or, le pain manqua dans toute la contrée, tant la disette était grande; et le pays d'Égypte et le pays de Canaan étaient accablés par la famine.
Et il n’y avait pas de pain dans tout le pays

On revient au premier sujet, [c’est-à-dire à la situation d’avant l’arrivée de Ya‘aqov (voir Rachi verset 19)], au commencement des années de famine

Etaient accablés (watéla)

Le mot watéla est écrit sans alèf et correspond à l’idée de fatigue, comme le traduit le Targoum. A rapprocher de : « comme se fatigue (kemithelahléha) celui qui lance des flèches » (Michlei 26, 18)

47,14
Joseph recueillit tout l'argent qui se trouvait dans le pays d'Égypte et dans celui de Canaan, en échange du blé qu'ils achetaient et il fit entrer cet argent dans la maison de Pharaon.
Pour le blé qu’on achetait

On lui donnait de l’argent

47,15
Quand l'argent fut épuisé dans le pays d'Égypte et dans celui de Canaan, tous les Égyptiens s'adressèrent à Joseph, disant: "Donne-nous du pain; pourquoi péririons-nous sous tes yeux, faute d’argent?"
Il n’y a pas (afès)

Ainsi que le traduit le Targoum : « est arrivé à une fin »

47,16
Joseph répondit: "Livrez vos bestiaux, je veux vous en fournir contre vos bestiaux, si l’argent manque."
47,17
Ils amenèrent leur bétail à Joseph et Joseph leur donna du pain en échange des chevaux, du menu bétail, du gros bétail et des ânes; ils les sustenta de nourriture, pour tout leur bétail, cette année-là.
Il les sustenta (wayenahalém – littéralement : « il les conduisit »)

Tel est le sens du mot, comme dans : « elle n’a pas de conducteur (menahél) » (Yecha’ya 51, 18), « sur des eaux paisibles Il me conduira (yanahaléni) » (Tehilim 23, 2)

47,18
Cette année écoulée, ils vinrent à lui l'année suivante et lui dirent: "Nous ne pouvons dissimuler à mon seigneur que, l'argent et le bétail ayant entièrement passé à mon seigneur, il ne nous reste à lui offrir que nos corps et nos terres.
Dans la deuxième année

La deuxième des années de famine

Que (ki im) l’argent est épuisé

A comprendre comme : ki achèr (« il est un fait que »). Argent et bétail, tout est passé aux mains de mon maître

Sauf nos corps

Comme s’il était écrit : « si ce n’est nos corps »

47,19
Pourquoi péririons-nous à ta vue, nous et nos terres? Deviens notre possesseur et celui de nos terres, moyennant des vivres: nous et nos terres serons serfs de Pharaon; tu nous donneras de la semence et nous vivrons au lieu de périr et la terre ne sera pas désolée."
Et donne de la semence

Pour ensemencer la terre. Il est vrai que Yossef avait annoncé : « et encore durant cinq années, il n’y aura ni labour ni moisson » (supra 45, 6). Mais avec l’arrivée de Ya‘aqov en Egypte est venue la bénédiction. On a recommencé de semer, et la famine a cessé. C’est ce que nous enseigne la Tossefta de Sota (10, 8)

Ne sera pas désolée

Traduction du Targoum : comme un champ en friche, qui n’est pas labouré (Péa 2, 1)

47,20
Joseph acquit tout le sol de l'Égypte au profit de Pharaon, les Égyptiens ayant vendu chacun leurs champs, contraints qu'ils étaient par la famine: ainsi la contrée appartint à Pharaon.
La terre fut à Pharaon

Elle devint sa propriété

47,21
A l'égard du peuple, il le transféra d'une ville dans l'autre, dans toute l'étendue du territoire égyptien.
Et le peuple

Yossef a déplacé le peuple d’une ville à l’autre, afin de bien marquer qu’il n’avait plus part à la terre. Il a donc installé la population de chaque ville dans une autre ville. Si la Tora mentionne ce déplacement de populations, c’est pour faire l’éloge de Yossef : Il a ainsi épargné à ses frères la honte d’être appelés des « immigrés », [étant donné que les Egyptiens étaient eux-mêmes des « immigrés » dans les villes où ils avaient été transférés] (‘Houlin 60b)

D’une extrémité des frontières de l’Egypte à l’autre

Il a ainsi agi pour toutes les villes d’Egypte, d’une extrémité à l’autre du territoire, [et non par transfert des populations d’une extrémité du pays à une autre]

47,22
Toutefois, le domaine des prêtres, il ne l'acquit point. Car les prêtres recevaient de Pharaon une portion fixe et ils consommaient la portion que leur allouait Pharaon, de sorte qu'ils ne vendirent pas leur domaine.
Les prêtres (kohanim)

Les prêtres païens. Le mot kohén désigne le serviteur d’une divinité, sauf là où il marque une idée de grandeur, comme dans : « prêtre de Midyan » (Chemoth 2, 16), « prêtre d’On » (supra 41, 45)

Une portion fixe

Une règle instituant une quantité fixe par jour

47,23
Et Joseph dit au peuple: "Donc, je vous ai acheté aujourd'hui vous et vos terres pour Pharaon. Voici pour vous des grains, ensemencez la terre;
Voici (hé)

Le mot hé a le même sens que hiné (« voici »), comme dans : « voici (hé), je fais retomber ta conduite sur ta tête » (Ye‘hezqel 16, 43)

47,24
puis, à l'époque des produits, vous donnerez un cinquième à Pharaon; les quatre autres parts vous serviront à ensemencer les champs et à vous nourrir ainsi que vos gens et vos familles."
Pour l’ensemencement du champ

L’ensemencement annuel

Et pour ceux qui sont dans vos maisons

Pour la nourriture des serviteurs et des servantes qui sont dans vos maisons

De vos enfants

De vos jeunes enfants

47,25
Ils répondirent: "Tu nous rends la vie! Puissions-nous trouver grâce aux yeux de mon seigneur et nous resterons serfs de Pharaon."
Puissions-nous trouver grâce

Pour que tu agisses envers nous comme tu l’as dit

Et nous serons serviteurs de Pharaon

En tant que nous lui paierons chaque année ce tribut, [et non en tant que ses serfs, car cela a déjà été indiqué au verset 19]

47,26
Joseph imposa au sol de l'Égypte cette contribution, qui subsiste encore, d'un cinquième pour Pharaon. Le domaine des prêtres seuls était excepté, il ne relevait point de Pharaon.
Comme loi

Qui ne sera jamais abolie

47,27
Israël s'établit donc dans le pays d'Égypte, dans la province de Gessen; ils en demeurèrent possesseurs, y crûrent et y multiplièrent prodigieusement.
Israël s’installa dans le pays d’Egypte

Et où ? Dans le pays de Gochèn, qui appartient à l’Egypte

Ils s’y fixèrent (wayéa‘hazou)

Le mot a le sens d’une prise de possession (a‘houza) (Pessiqta zoutretha)

47,28
Jacob vécut dans le pays d'Égypte dix sept ans; la durée de la vie de Jacob fut donc de cent quarante-sept années.
Ya’aqov vécut

Pourquoi ce récit est-il « fermé » [c’est-à-dire non séparé du paragraphe précédent par un alinéa] ? C’est parce qu’il contient le récit de la mort de Ya‘aqov, laquelle a marqué le début de la souffrance de l’esclavage, et donc de la « fermeture » des yeux et des cœurs d’Israël. Autre explication : Ya‘aqov voulait livrer à ses fils le secret de la fin des temps (voir Rachi infra 49, 1), mais sa vision a été « fermée » (Beréchith raba 96, 1)

47,29
Les jours d'Israël approchant de leur terme, il manda son fils Joseph et lui dit: "Si tu as quelque affection pour moi, mets, je te prie, ta main sous ma hanche pour attester que tu agiras envers moi avec bonté et fidélité, en ne m'ensevelissant point en Egypte.
Les jours d’Israël s’approchèrent de la mort

Lorsque la Tora dit de quelqu’un qu’il « approche de la mort », c’est qu’il n’atteindra pas l’âge de ses pères (Beréchith raba 96, 3). Yits‘haq a vécu cent quatre-vingts ans, et Ya‘aqov seulement cent quarante-sept. De même est-il écrit chez Dawid que « ses jours approchaient de mourir » (I Melakhim 2, 1). Or, il n’a vécu que soixante-dix ans, alors que son père en a vécu quatre-vingts

Mets

Et jure

Bonté et vérité

La bonté que l’on témoigne aux morts est une « bonté de vérité », car on n’en attend rien en retour (Beréchith raba 96, 5)

Ne m’enterre pas

Car sa terre sera un jour vermine, qui s’agiterait sous mon corps. De plus, les morts ensevelis hors d’Erets Israël « vivent » dans la souffrance des migrations souterraines. Je ne veux pas, enfin, que les Egyptiens me rendent un culte idolâtre

47,30
Quand je dormirai avec mes pères, tu me transporteras hors de l'Égypte et tu m'enseveliras dans leur sépulcre." Il répondit: "Je ferai selon ta parole."
Je serai couché (wechakhavti) avec mes pères

La conjonction we (« et ») relie ce verset au début de celui qui précède : « mets, je te prie, ta main sous ma hanche », et jure-moi, et alors « je serai couché avec mes pères, tu me transporteras hors de l’Egypte. ». Il ne faut pas interpréter les mots : « je serai couché avec mes pères » comme voulant dire : « fais-moi reposer avec mes pères », dans la même tombe, car il est écrit ensuite : « tu me transporteras hors de l’Egypte, et tu m’enterreras dans leur sépulture ». L’expression « être couché avec ses pères » signifie, d’ailleurs, « mourir », et non « être enterré », comme dans : « Dawid fut couché avec ses pères... ». suivi de : « ... et il fut enterré dans la ville de Dawid » (I Melakhim 2, 10)

47,31
Il reprit: "Jure-le-moi" et il le lui jura; et Israël s’inclina sur le chevet du lit.
Israël se prosterna

Incline-toi, [comme dit le dicton], vers le renard en son heure [de puissance, même si c’est au lion qu’appartient la dignité royale] (Meguila 16b)

A la tête du lit

Il s’est tourné vers la chekhina. D’où l’on apprend que la chekhina se trouve au-dessus de la tête d’un malade (Nedarim 40b). Autre explication de « à la tête du lit » : Sa « couche » était parfaite, en ce qu’il ne s’y trouvait pas d’impie. Car Yossef, qui était devenu roi après avoir été emmené en captivité parmi les païens, s’était néanmoins maintenu dans sa piété (Sifri Waeth‘hanan 31)

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