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Torah écrite (pentateuque) » Exode (Chemot)

Chapitre 8

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8,1
L’Éternel dit à Moïse: "Parle ainsi à Aaron: ‘Dirige ta main, avec ta verge, sur les fleuves, sur les canaux, sur les lacs; et suscite les grenouilles sur le pays d'Égypte.’ "
8,2
Aaron dirigea sa main sur les eaux de l'Égypte; les grenouilles montèrent et envahirent le pays d'Égypte.
Monta la grenouille

Il y avait eu une seule grenouille. Ils l’avaient frappée et elle s’était alors transformée en une abondante multitude. Voilà pour le midrach (voir Sanhèdrin 67b). Quant au sens littéral, il exprime l’idée d’un singulier collectif venant désigner une multitude de grenouilles, comme dans : kinam [« la vermine », au singulier (verset 14)], à savoir un fourmillement d’insectes. En français médiéval : « pedulier » (« une multitude de poux »). De même ici : « la grenouille », en français médiéval : « grenouillerie »

8,3
Autant en firent les devins par leurs enchantements ils suscitèrent des grenouilles sur le pays d'Égypte.
8,4
Pharaon manda Moïse et Aaron et leur dit: "Sollicitez l'Éternel, pour qu'il écarte les grenouilles de moi et de mon peuple; je laisserai partir le peuple hébreu, pour qu'il sacrifie à l'Éternel."
8,5
Moïse répondit à Pharaon: "Prends cet avantage sur moi, de me dire quand je dois demander pour toi, tes serviteurs et ton peuple, que les grenouilles se retirent de toi et de tes demeures, qu'elles restent seulement dans le fleuve."
Glorifie-toi sur moi

Comme dans : « la hache se glorifie-t-elle sur celui qui s’en sert pour fendre ? » (Yecha’ya 10, 15), c’est-à-dire : « se vante-t-elle en disant : je suis plus grande que toi ? ». En français : « vanter ». De même ici : « glorifie-toi sur moi » – « vante-toi d’être assez astucieux pour pouvoir me demander quelque chose de grand en te disant que je ne parviendrai pas à le faire »

Pour quand (lemathaï) j’implorerai pour toi

Lorsque je te supplierai aujourd’hui afin que disparaissent les grenouilles, quand désires-tu qu’elles disparaissent ? Tu verras ainsi si je tiens parole à l’heure exacte que tu m’auras fixée ! Si le texte avait porté mathaï (« quand »), cela aurait voulu dire : « Quand dois-je implorer ? » Mais puisqu’il est écrit : « pour quand », cela veut dire : « Je vais supplier pour toi aujourd’hui, pour que les grenouilles disparaissent au moment que tu m’auras fixé. Dis-moi le jour où tu veux qu’elles disparaissent ! Les mots a‘tir (« j’implorerai »), a‘tirou (« implorez », verset 4) et weha‘tarti (« j’implorerai », au verset 25) [sont tous au hif‘il], et le texte n’indique pas : a‘tér, ‘itrou, weha‘tharti [à la forme qal]. La racine ‘ayin-taw-réch implique toujours une multiplication des supplications, comme lorsque l’on dit : harbou (« augmentez »), arbè (« j’augmenterai »), ou wehirbéthi (« et j’augmenterai ») qui sont des formes factitives. De même ici pour a‘tir, a‘tirou et weha‘tarti. L’exemple-type est : « vous avez multiplié (weha’tartem) vos paroles contre moi » (Ye‘hezqel 35, 13), c’est-à-dire : « vous en avez dit beaucoup » (voir Rachi Beréchith 25, 21)

8,6
Il repartit: "Dès demain." Moïse reprit: "Soit fait selon ta parole, afin que tu saches que nul n'égale l'Éternel notre Dieu.
Il dit : Pour demain

Prie aujourd’hui, pour qu’elles disparaissent demain

8,7
Oui, les grenouilles se retireront de toi et de tes demeures, de tes serviteurs et de ton peuple: elles seront reléguées dans, le fleuve."
8,8
Moïse et Aaron étant sortis de chez Pharaon, Moïse implora le Seigneur au sujet des grenouilles qu'il avait envoyées contre Pharaon
Mochè sortit… cria

Immédiatement, pour qu’elles disparaissent le lendemain

8,9
et le Seigneur agit selon la parole de Moïse: les grenouilles périrent dans les maisons, dans les fermes et dans les champs.
8,10
On les entassa par monceaux; le pays en était infecté.
Monceaux sur monceaux

Comme le rend le Targoum Onqelos : « des tas »

8,11
Mais Pharaon, se voyant de nouveau à l'aise, appesantit son cœur et ne leur obéit point, ainsi que l'avait prédit l'Éternel.
Il alourdit (wehakhbéd) son cœur

Le verbe en hébreu est à l’infinitif, comme dans : « allant (halokh) et se déplaçant vers le sud » (Beréchith 12, 9) ; « en frappant (wehakoth) Moav » (II Melakhim 3, 24) ; « en consultant (wechaol) Eloqim pour lui » (I Chemouel 22, 13) ; « frappant et blessant (oufatso‘a) » (I Melakhim 20, 37) [tous ces verbes étant à l’infinitif]

Comme a parlé Hachem

Et où l’avait-Il dit ? « Et Pharaon ne vous écoutera pas » (supra 7, 4)

8,12
L'Éternel dit à Moïse "Parle ainsi à Aaron: ‘Étends ta verge et frappe la poussière de la terre, elle se changera en vermine dans tout le pays d'Égypte.’ "
Dis à Aharon

Il ne convenait pas que la poussière fût frappée par Mochè, car elle l’avait protégé quand il avait tué l’Egyptien : « Il le cacha dans le sable » (supra 2, 12). Aussi est-ce Aharon qui l’a frappée

8,13
Ils obéirent: Aaron étendit sa main armée de la verge, frappa la poussière de la terre et la vermine couvrit hommes et bêtes; toute la poussière de la terre se transforma en vermine, par tout le pays d'Égypte.
Et la vermine fut

Un pullulement. En français médiéval : « pedulier » (« une multitude de poux »)

8,14
Les devins essayèrent à leur tour, par leurs enchantements, de faire disparaître la vermine, mais ils ne purent: la vermine resta sur les hommes et sur le bétail.
Pour faire sortir les poux

Pour les créer en les « faisant sortir » [c’est-à-dire : en en faisant surgir] d’un autre endroit

Et ils ne purent

Car le démon est sans pouvoir sur une créature d’une taille inférieure à celle d’un grain d’orge (Sanhèdrin 67b)

8,15
Les devins dirent à Pharaon: "Le doigt de Dieu est là!" Mais le cœur de Pharaon persista et il ne les écouta point, ainsi que l'avait dit l'Éternel.
C’est le doigt de Eloqim

Cette plaie n’est pas l’œuvre de la sorcellerie, mais elle vient de Hachem (Chemoth raba)

Comme a parlé Hachem

Quand il avait dit :] « Et Pharaon ne vous écoutera pas » (supra 7, 4)

8,16
L'Éternel dit à Moïse: "Demain, de bon matin, présente-toi devant Pharaon, car il se dirigera vers les eaux et dis-lui: ‘Ainsi parle l'Éternel: Renvoie mon peuple pour qu'il m'adore!
8,17
Que si tu ne renvoies pas mon peuple, moi je susciterai contre toi et tes serviteurs et ton peuple et tes maisons, les animaux malfaisants; les maisons des Égyptiens seront envahies par eux, comme aussi la contrée où ils demeurent.
Moi j’enverrai

Je vais lâcher contre toi. De même : « *… et j’enverrai contre eux la dent des animaux » (Devarim 32, 24), le mot [« envoyer »] exprimant l’idée d’une « excitation ». En français : « inciter »

Les bêtes sauvages (hè‘arov)

Toutes sortes de bêtes malfaisantes, ainsi qu’une variété [‘arbouvia, même racine que ‘arov] de serpents et de scorpions, et ils les anéantiront. Le midrach fournit une raison au recours à chacune des plaies en particulier : Hachem a employé les mêmes tactiques que celles des rois lorsqu’ils assiègent une ville. Ils commencent par détruire les points d’eau, puis ils font grand tapage à coups de trompettes pour effrayer [les assiégés] et semer l’épouvante. C’est ainsi que les grenouilles coassaient et faisaient du bruit… comme expliqué dans le Midrach de rabi Tan‘houma

8,18
Je distinguerai, en cette occurrence, la province de Gessen où réside mon peuple, en ce qu'il n'y paraîtra point d'animaux malfaisants afin que tu saches que moi, l'Éternel, je suis au milieu de cette province.
Je distinguerai

Je mettrai à part, comme dans : « Hachem distinguera entre le bétail d’Israël et entre le bétail d’Egypte » (infra 9, 4) ; « elle n’est pas mystérieuse pour toi » (Devarim 30, 11), c’est-à-dire : elle n’est pas séparée ni tenue à l’écart de toi

Afin que tu saches que je suis Hachem au milieu de la terre

Même si ma chekhina est dans le ciel, ma décision est à exécuter dans les mondes inférieurs

8,19
Oui, je ferai une séparation salutaire entre mon peuple et le tien; c'est à demain qu'est réservé ce prodige.’ "
Je placerai une séparation

Qui opérera une distinction « entre mon peuple et ton peuple »

8,20
Ainsi fit l'Éternel. Un formidable essaim d'animaux pénétra dans la demeure de Pharaon et dans celles de ses serviteurs; dans tout le pays d'Égypte, la terre était infestée par eux.
Le pays fut détruit (ticha‘héth)

La forme verbale employée ici signifie que le pays était « en train d’être détruit ». Telle est également la manière de traduire du Targoum Onqelos : hith‘habalath

8,21
Pharaon manda Moïse et Aaron et dit: "Allez sacrifier à votre Dieu dans le pays."
Sacrifiez à votre Eloqim dans le pays

A l’endroit où vous êtes, sans aller dans le désert

8,22
Moïse répondit: "Il ne convient pas d'agir ainsi, car c'est la terreur de l'Égypte que nous devons immoler à l'Éternel notre Dieu. Or, nous immolerions sous leurs yeux la terreur des Égyptiens et ils ne nous lapideraient point!
L’abomination de l’Egypte

L’objet de vénération des Egyptiens, comme dans : « et pour Milkom, l’abomination des fils de Ammon » (II Melakhim 23, 13). Par rapport à Israël, on appelle cela une « abomination ». On peut aussi expliquer ce terme d’une autre manière : « L’abomination des Egyptiens » signifie que les Egyptiens ont en horreur que nous allions offrir en sacrifice ce qui constitue pour eux un objet de vénération

Et ils ne nous lapideront pas

C’est une question

8,23
C'est à trois journées de chemin dans le désert que nous voulons aller et nous y sacrifierons à l'Éternel notre Dieu selon ce qu'il nous enjoindra."
8,24
Pharaon reprit: "Je vous laisserai partir, pour sacrifier à l'Éternel votre Dieu dans le désert; toutefois, gardez vous d'aller trop loin. Intercédez pour moi."
8,25
Moïse répondit: "Sitôt que je t'aurai quitté, je vais intercéder auprès de l'Éternel et les animaux malfaisants se retireront de Pharaon, de ses serviteurs et de son peuple, dès demain. Du moins, que Pharaon cesse de se jouer de nous, en ne laissant pas le peuple partir pour sacrifier à l'Éternel."
Se moquer

Comme s’il y avait : « “de” se moquer » [avec le préfixe le (« de »)]

8,26
Sorti de chez Pharaon, Moïse implora le Seigneur.
Il implora (wayè‘tar) vers Hachem

[Le verbe est au qal et veut dire :] « il a mis toutes ses forces dans sa prière ». Si le texte avait employé [le verbe au hif‘il] (waya‘tir), il aurait pu le faire, et cela aurait voulu dire : « il a insisté dans la prière ». Mais comme il est au qal, il signifie : « il a beaucoup prié »

8,27
Le Seigneur accomplit la parole de Moïse et il éloigna les animaux malfaisants de Pharaon, de ses serviteurs et de son peuple; il n'en demeura pas un.
Il retira les bêtes sauvages

Mais elles ne sont pas mortes, comme étaient mortes les grenouilles. Car si elles avaient péri, les Egyptiens auraient pu tirer un profit de leurs peaux (Chemoth raba)

8,28
Mais Pharaon s'opiniâtra cette fois encore et il ne laissa point, partir le peuple.
Aussi cette fois-là

Bien qu’il leur eût dit : « Moi, je vous renverrai » (verset 24), il n’a pas tenu parole

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