"Or, voici comment tu procéderas à leur égard, pour les consacrer à mon sacerdoce: prends un jeune taureau et deux béliers sans défaut;
Prends (leqa‘h)
Le mot leqa‘h équivaut à qa‘h (« prends »). Ce sont deux racines de verbes dont la signification est identique
Un taureau
Pour faire expiation du péché du veau d’or, qui était un bovin
29,2
puis des pains azymes, des gâteaux azymes pétris avec de l'huile et des galettes azymes ointes d'huile; tu les feras de la plus pure farine de froment.
Et du pain de matsoth et des gâteaux de matsoth […] et des galettes de matsoth
Ce qui fait trois variétés : des pains pétris à l’eau chaude (Mena‘hoth 78a), des gâteaux et des galettes. Le « pain de matsoth », c’est ce qui sera appelé plus loin un « gâteau de pain à l’huile » (verset 23), ainsi nommé parce qu’on mettait dans la pâte pétrie à l’eau chaude autant d’huile que dans les « gâteaux » et les « galettes » réunis. De chaque variété on apportait dix pièces (Mena‘hoth 76a)
Pétris à l’huile
Quant ils étaient encore à l’état de farine, on y versait de l’huile et on les pétrissait (Mena‘hoth 74b)
Ointes d’huile
On les arrosait après cuisson en y dessinant comme un khi grec, lequel ressemble à notre noun
29,3
Tu les mettras dans une même corbeille et les présenteras dans cette corbeille, en même temps que le taureau et les deux béliers.
Tu les approcheras
Du parvis du tabernacle, le jour où on le dressera
29,4
Tu feras avancer Aaron et ses fils à l'entrée de la Tente d'assignation et tu les feras baigner.
Tu laveras
En plongeant le corps entier dans l’eau
29,5
Tu prendras les vêtements sacrés; tu feras endosser à Aaron la tunique, la robe de l'éphod, l'éphod et le pectoral et tu le ceindras de la ceinture de l'éphod.
Tu ceindras
Mets-le-lui comme ornement, et arrange la ceinture et le « tablier » autour de lui
29,6
Puis tu placeras la tiare sur sa tête et tu assujettiras le saint diadème sur la tiare.
Le diadème de sainteté
Il s’agit de la plaque (supra 28, 36)
Sur la tiare
Comme je l’ai expliqué plus haut (28, 37) : Au moyen du cordon du milieu et des deux cordons qui sont au bout, attachés tous les trois par-derrière la nuque. Il fixait la plaque sur la tiare à la manière d’un casque
29,7
Tu prendras alors l'huile d'onction, que tu répandras sur sa tète, lui donnant ainsi l'onction.
Tu l’oindras
Cette onction-là aussi se faisait sous la forme d’un khi grec. On lui mettait de l’huile sur la tête et entre les sourcils, et on l’étalait avec le doigt (Torath kohanim)
29,8
Puis tu feras approcher ses fils et tu les revêtiras de tuniques;
29,9
tu les ceindras de l'écharpe, Aaron et ses fils; tu coifferas ceux-ci de turbans et le sacerdoce leur appartiendra à titre perpétuel; c'est ainsi que tu investiras Aaron et ses fils.
Sera à eux
Ce « remplissage des mains » sera pour eux un statut perpétuel
Tu empliras
Par l’ensemble de ces gestes
La main de Aharon et la main de ses fils
Dans l’investiture et la charge du sacerdoce
29,10
Tu amèneras le taureau devant la Tente d'assignation; Aaron et ses fils imposeront leurs mains sur la tête du taureau."
29,11
Puis tu l'immoleras devant le Seigneur, à l'entrée de la Tente d'assignation;
A l’entrée de la tente d’assignation
Dans le parvis du tabernacle, qui est devant l’entrée
29,12
tu prendras de son sang, que tu appliqueras sur les cornes de l'autel avec ton doigt; et le reste du sang, tu le répandras dans le réceptacle de l'autel.
Sur les cornes
Véritablement au-dessus des cornes (Zeva‘him 53a)
Et tout le sang
Ce qui restera du sang
Vers la base de l’autel
On y avait ménagé comme une sorte de réceptacle en saillie, tout autour, à hauteur d’une coudée au-dessus du sol (Souka 45a)
29,13
Tu prendras alors toute la graisse qui tapisse les entrailles, la membrane du foie, les deux rognons avec leur graisse et tu feras fumer le tout sur l'autel.
Le suif qui tapisse les entrailles
C’est la membrane qui couvre la panse, appelée en français médiéval : « teile »
Et la membrane
C’est le diaphragme, appelé en français médiéval : « ebdes »
Sur le foie
On prendra du foie « en même temps » que la membrane (Torath kohanim)
29,14
Pour la chair du taureau, sa peau et sa fiente, tu les consumeras par le feu, hors du camp; c'est un expiatoire.
Tu incinéreras dans le feu
Nous ne trouvons aucun autre sacrifice expiatoire qui fût brûlé hors du camp, hormis celui-ci
29,15
Tu prendras ensuite l'un des béliers; Aaron et ses fils imposeront leurs mains sur sa tête.
29,16
Tu immoleras ce bélier; tu prendras son sang, dont tu aspergeras le tour de l'autel.
Tu aspergeras
Avec un récipient. Il tenait en main un bassin et aspergeait le sang contre l’angle de l’autel, de manière qu’on le voie des deux côtés. Aucun sacrifice autre que le sacrifice expiatoire n’exigeait que l’on mît du sang avec le doigt. Les autres sacrifices ne nécessitaient ni « corne » [de l’autel] ni « doigt », car on n’en aspergeait le sang qu’à partir de la mi-hauteur de l’autel et au-dessous. On n’avait donc pas à monter sur la rampe, mais on faisait l’aspersion depuis le sol
Autour (saviv)
Voici ce qui est enseigné dans le traité relatif à l’égorgement des sacrifices (Zeva‘him 53b) : Le mot saviv (« autour ») ne sert à rien d’autre qu’à prescrire deux aspersions, lesquelles en formaient en fait quatre : l’une à un angle, l’autre à l’angle qui lui était opposé en diagonale. Chaque aspersion était visible sur les deux côtés de l’angle, d’un côté comme de l’autre. Le sang se trouvait donc avoir été projeté sur les quatre côtés, tout « autour ». D’où l’emploi du mot saviv
29,17
Le bélier, tu le dépèceras par quartiers; tu laveras ses intestins et ses jambes, que tu poseras sur les quartiers et sur la tète
Sur ses quartiers
C’est-à-dire « avec » ses quartiers, ajouté aux autres quartiers
29,18
et tu feras fumer le bélier tout entier sur l'autel: c'est un holocauste au Seigneur; ce sera une odeur agréable, comme sacrifice à l'Éternel.
Une odeur agréable
Une satisfaction d’esprit pour moi, car j’ai parlé et ma volonté a été faite
Un sacrifice par le feu (ichè)
Le mot ichè est apparenté à éch (« feu ») : C’est l’incinération des membres de l’animal qu’on a placés sur le feu
29,19
Alors tu prendras le second bélier; Aaron et ses fils imposeront leurs mains sur sa tête.
29,20
Tu immoleras ce bélier. ; tu prendras de son sang, que tu appliqueras sur le lobe de l'oreille droite d'Aaron et de celle de ses fils, sur le pouce de leur main droite et sur l'orteil de leur pied droit; tu aspergeras aussi, avec le sang, le tour de l'autel.
Le lobe
C’est le cartilage intérieur qui est dans l’oreille, appelé en français médiéval : « tendrus » (Torath kohanim parachath Tsaw)
Le pouce de leur main
Tel est le sens du mot bohén. Il s’agit de la phalange intérieure [du pouce]
29,21
Tu prendras de ce même sang resté près de l'autel, puis de l'huile d'onction; tu en feras aspersion sur Aaron et sur ses vêtements, sur ses fils et sur leurs vêtements de même; il se trouvera ainsi consacré lui et ses vêtements, ainsi que ses fils et leurs vêtements.
29,22
Tu extrairas du bélier le suif, la queue, la graisse qui tapisse les entrailles, la membrane du foie, les deux rognons avec leur graisse et la cuisse droite; car c'est un bélier d'installation.
Le suif
Il s’agit du suif des intestins, ou bien de l’estomac (‘Houlin 49b)
Et la queue
A partir des hanches et au-dessous, comme expliqué dans Wayiqra (3, 9), où il est écrit : « … qu’on enlèvera tout entière à la hauteur de la croupe (hé‘atsè) », c’est-à-dire « à l’endroit où les reins “tiennent conseil” (yo‘atsoth) ». Pour les morceaux du taureau que l’on offre, il n’est pas question de la queue, car la seule queue que l’on offrait était celle d’un mouton, d’une brebis ou d’un bélier, tandis que l’offrande de la queue n’était pas exigée pour le bœuf et la chèvre
Et la cuisse droite
Nous ne trouvons nulle part ailleurs qu’ici l’offrande de la cuisse droite associée aux autres morceaux
Car c’est le bélier d’investiture
C’est une offrande de chelamim (« rémunératoires »), qui signifie : « perfection », car elle doit être parfaite en tous points. Le texte nous apprend ici que les sacrifices d’investiture sont des rémunératoires, car ils procurent le chalom, la « paix » à l’autel, à celui qui officie et au propriétaire de l’animal offert. C’est pourquoi [Hachem] demande que la poitrine soit attribuée, comme étant sa part, à celui qui a officié, à savoir à Mochè qui a dirigé la cérémonie de consécration. Le reste, c’est Aharon et ses fils qui le mangeront, car ils sont les « propriétaires », comme il sera expliqué plus loin (verset 24)
29,23
Tu prendras encore un des pains, un des gâteaux à l'huile et une galette, dans la corbeille d'azymes placée devant le Seigneur;
Et une miche de pain
Prise sur les gâteaux
Et un gâteau de pain à l’huile
De la pâte pétrie à l’eau chaude (Torath kohanim)
Et une galette
Une parmi les dix que l’on avait faites dans chaque variété (Mena‘hoth 75a). Et nous ne trouvons nulle part ailleurs qu’ici une offrande de pain devant accompagner une offrande consumée. Car l’offrande des pains du sacrifice de reconnaissance et ceux du bélier du nazir revenait aux kohanim, en même temps que la poitrine et la cuisse. Tandis qu’ici seule la poitrine est revenue à Mochè comme étant sa part
29,24
tu poseras le tout sur les mains d'Aaron et sur celles de ses fils et tu le balanceras devant le Seigneur;
Sur les paumes de Aharon… tu balanceras
Tous deux étaient occupés à faire balancer : le propriétaire et le kohen. Comment cela ? Le kohen mettait sa main sous celle du propriétaire et il « balançait » (Mena‘hoth 21b). Ici, c’est Aharon et ses fils qui étaient les « propriétaires », et Mochè le kohen
Balancement (tenoufa)
En allant et en venant : On présentait l’offrande en direction des quatre points cardinaux, en pensée vers Celui à qui ils appartiennent, comme si l’on voulait par cette tenoufa arrêter les mauvais vents qui soufflent depuis ces quatre points. Puis on l’élevait (terouma) et on l’abaissait, en pensée vers Celui à qui appartiennent les cieux et la terre, pour refouler les rosées nuisibles (Mena‘hoth 62a)
29,25
puis tu le reprendras de leurs mains et le feras brûler sur l'autel, à la suite de l'holocauste: parfum agréable à l'Éternel, combustion faite en son honneur.
Sur l’holocauste
En plus du premier bélier que tu avais offert en sacrifice
Comme odeur agréable
Une satisfaction d’esprit pour Celui qui a parlé et dont la volonté a été faite
Sacrifice par le feu
Mis au feu
A Hachem
A l’intention du Nom du Tout-Puissant
29,26
Tu prendras la poitrine du bélier d'installation destiné à Aaron et tu la balanceras devant le Seigneur et elle deviendra ta portion.
Balancement
Expression d’allée et de venue. En français médiéval : « venteler »
29,27
Tu consacreras ainsi cette poitrine balancée et cette cuisse prélevée (balancée et prélevée séparément du bélier d'installation destiné à Aaron et à ses fils),
Tu sanctifieras la poitrine qui aura été balancée et la cuisse qui aura été prélevée …
Consacre-les pour les générations à venir, pour qu’on leur fasse un « prélèvement » (terouma) en haut et en bas, et un « balancement » (tenoufa) comme la poitrine et la cuisse des rémunératoires, mais sans les incinérer. Elles reviendront, en revanche, à Aharon et à ses descendants pour qu’ils les mangent
Eté prélevée
Expression voulant dire : « faire monter » et : « faire descendre »
29,28
afin qu'elles appartiennent à Aaron et à ses fils comme redevance constante de la part des Israélites, car c'est une chose prélevée; ce sera l'offrande que les Israélites auront à prélever, sur leurs sacrifices rémunératoires, en l'honneur de l'Éternel.
Comme statut pour toujours de la part des fils d’Israël
En ce que les sacrifices rémunératoires reviennent aux propriétaires, lesquels donneront la poitrine et l’épaule au kohen
Car c’est une offrande prélevée
Cette poitrine et cette épaule
29,29
Le costume sacré d'Aaron sera celui de ses fils après lui; c'est sous ce costume qu'on doit les oindre et les investir de leurs fonctions,
Pour ses fils après lui
A celui de ses fils qui lui succédera dans ses hautes fonctions
Pour oindre (lemoch‘ha)
Pour s’élever par eux dans ses hautes fonctions, le verbe macho‘h (« oindre ») désignant parfois la détention de l’autorité, comme dans : « Je te les ai données “pour onction” (en tant que marque distinctive de tes fonctions) » (Bamidbar 18, 8), ou dans : « Ne touchez pas à “mes oints” (en tant que représentants de mon autorité) » (Tehilim 105, 15)
Et pour en emplir leur main
Il se revêt, par ces habits, de la grande prêtrise (Yoma 5a)
29,30
Sept jours durant, ces vêtements seront portés par celui de ses fils son successeur dans le sacerdoce qui entrera dans la Tente d'assignation pour le saint ministère.
Sept jours
Consécutifs
Les revêtira celui qui exerce le pontificat
Celui de ses fils qui lui succédera comme kohen gadol, et que l’on aura nommé à cette fonction
Et qui entrera vers la tente d’assignation
Ce même kohen, celui ayant vocation à entrer tout à l’intérieur le jour de Yom Kippour, c’est-à-dire le kohen gadol, et sans la présence duquel le culte de Yom Kippour n’est pas valable (Yoma 73a)
A sa place parmi ses fils
Ce qui nous apprend que si le kohen gadol a un fils apte à occuper ses fonctions, c’est lui qui devra être nommé « à sa place » (Yoma 72b)
Celui qui exerce le pontificat à sa place parmi ses fils
Nous avons la preuve à partir d’ici que le mot kohen est toujours un participe, dont la signification est : celui qui assure effectivement le service. C’est pourquoi le signe de cantilation tevir le rattache au mot qui suit
29,31
Puis, tu prendras le bélier d'installation, dont tu feras cuire la chair en lieu saint;
En lieu saint
Dans le parvis de la tente d’assignation, car ces rémunératoires faisaient partie des sacrifices porteurs d’une « sainteté majeure »
29,32
et Aaron et ses fils mangeront la chair du bélier, ainsi que le pain qui est dans la corbeille, à l'entrée de la Tente d'assignation.
A l’entrée de la tente d’assignation
C’est tout le parvis qui est appelé ainsi
29,33
Ils les mangeront ces mêmes offrandes qui les auront purifiés pour que s'accomplisse leur installation, pour qu'ils soient consacrés; un profane n'en pourra manger, car elles sont une chose sainte.
Ils les mangeront
Aharon et ses fils, puisqu’ils en sont les « propriétaires »
Ceux par lesquels il aura été pardonné
Pour tout ce qui est « étranger » à leur fonction et indésirable
Pour emplir leur main
Par ce bélier et par ce pain
Pour les consacrer
Par cette cérémonie de consécration, leurs mains ont été « remplies » et ils ont été consacrés pour le sacerdoce
Car ils sont chose sainte
D’une « sainteté majeure ». D’où nous apprenons l’interdiction pour un « étranger » de manger de ce qui est d’une « sainteté majeure », le texte en donnant la raison, à savoir qu’ils « sont saints » (Makoth 18b)
29,34
S'il reste quelque chose de la chair de la victime ou des pains jusqu'au lendemain, tu consumeras ce reste par le feu; il ne sera point mangé, car c'est une chose sainte.
29,35
Tu agiras à l'égard d'Aaron et de ses fils, exactement comme je te l'ai prescrit; tu emploieras sept jours à leur installation.
Tu feras pour Aharon et pour ses fils ainsi
Le texte se répète et revient une nouvelle fois pour stipuler une exigence catégorique. S’il manque une seule chose de ce qui a été dit dans ce chapitre, leur consécration en tant que kohanim ne sera pas acquise et leur service ne sera pas valable
[J’ai ordonné] à toi (othakha)
Equivalent de othkha
Sept jours tu empliras
De cette manière, et avec ces sacrifices, chaque jour
29,36
Tu immoleras aussi, chaque jour, un taureau expiatoire en sus des expiatoires précédents et tu purifieras l'autel au moyen de cette expiation; puis tu l'oindras pour le consacrer.
Sur les pardons
En vue des pardons. Pour faire expiation sur l’autel pour toute chose « étrangère » et indésirable. Car de ce qu’avait dit le texte : « pendant sept jours tu empliras leur main » (verset 35), je ne déduisais que ce qui les concernait eux, comme les béliers et le pain. Pour ce qui est de l’autel, en revanche, comme par exemple le bœuf destiné à le purifier, nous ne le savions pas. D’où la nécessité du présent verset. Quant au midrach Torath kohanim, il indique que l’expiation pour l’autel était nécessaire dans le cas où l’on aurait offert, pour le travail de la construction du tabernacle ou de l’autel, un objet volé
Tu purifieras (we‘hitétha)
C’est ainsi que le rend le Targoum Onqelos. Le geste consistant à mettre du sang sur l’autel à l’aide du doigt s’appelle ‘hitouï
Tu l’oindras
Avec de l’huile d’onction. Toutes les onctions se faisaient sous la forme d’un khi grec
29,37
Sept jours durant, tu purifieras ainsi l'autel et le consacreras; alors l'autel sera une chose éminemment sainte , tout ce qui touchera à l'autel deviendra saint.
L’autel sera saint
Et en quoi sa sainteté consiste-t-elle ? « Tout ce qui touche à l’autel sera saint. » Même si l’on offre un sacrifice non valable, l’autel le rend saint. Il le rend valable, en ce sens qu’il n’est plus permis de le retirer. De ce qu’il est écrit ici : « Tout ce qui touche à l’autel sera saint », je déduis que cela s’applique tant à ce qui est valable qu’à ce qui ne l’est pas, par exemple à la cause d’invalidation qui ne s’est pas produite après l’arrivée dans le sanctuaire, tel un animal mâle ou femelle qui aura été accouplé à un être humain, ou qui avait été destiné à une idole, ou qui avait été lui-même l’objet d’un culte idolâtre, ou qui est impropre à la consommation, ou tout autre cas identique. D’où la précision supplémentaire : « Et ceci est ce que tu feras sur l’autel… » (verset 38), signifiant que, de même que l’holocauste (du verset 42) doit être valable, de même ne s’agit-il que de ce qui reste valable (Zeva‘him 83b), c’est-à-dire qui était valable antérieurement, mais qui a subi une cause d’invalidation après l’arrivée dans le sanctuaire (Torath kohanim parachath Tsaw). Il en est ainsi de ce qui a passé la nuit sans avoir été placé sur l’autel, ou de ce qui a été porté hors de l’enceinte sacrée, ou de ce qui est devenu impur, ou de ce qui a été égorgé avec l’intention préalable d’accomplir les rites hors du temps ou du lieu prescrits, ou tout autre cas identique
29,38
"Or, voici ce que tu offriras sur cet autel: des agneaux de première année, deux par jour, constamment.
29,39
L'un des agneaux tu l'offriras le matin et tu offriras le second vers le soir;
29,40
plus, un dixième de fleur de farine pétrie avec un quart de vin d'huile vierge et une libation d'un quart de vin de vin, pour ce premier agneau.
Et un dixième de fine farine
Le dixième d’un éfa, soit le volume de quarante-trois « œufs » et un cinquième
Dans de l’huile concassée
Le mot : « concassée » est employé ici, non pas pour en faire une obligation, mais pour indiquer qu’une telle huile est utilisable. Car il est écrit : « … une huile pure d’olive concassée pour le luminaire » (supra 27, 20), ce qui veut dire : « pour le luminaire », et non : « pour les oblations ». J’aurais donc pu penser qu’elle n’était pas utilisable pour les oblations. D’où la précision, dans le présent verset, fournie par le mot : « concassée », sans qu’il soit écrit : « concassée pour le luminaire », et ce pour exclure les oblations en ce qu’elles n’exigent pas une huile concassée, celle qui est obtenue par passage au pressoir étant également utilisable (Mena‘hoth 86a)
Un quart de hin
Trois log
Et une libation
Pour les coupes, comme nous l’enseigne le traité Souka (48a). Il y avait deux coupes d’argent au sommet de l’autel, percées de trous comme deux fines narines. On y mettait le vin, qui s’écoulait en sortant par cette « narine » et retombait sur le dessus de l’autel, et de là, dans le Temple, dans un trou ménagé sous l’autel. Ou bien depuis l’autel de cuivre du tabernacle, il retombait de l’autel sur le sol
29,41
Le second agneau, tu l'offriras vers le soir; tu y joindras une oblation et une libation semblables à celles du matin, sacrifice d'odeur agréable à l'Éternel.
En odeur agréable
Il s’agit de l’oblation, car l’oblation accompagnée des libations était entièrement consumée. Voici l’ordre dans lequel on les offrait : D’abord les morceaux de l’animal, puis la libation, comme il est écrit : « un holocauste et une oblation » (Wayiqra 23, 37)
29,42
Tel sera l'holocauste perpétuel, offert par vos générations à l'entrée de la Tente d'assignation, devant l'Éternel, là où je vous donnerai rendez-vous, où je m'entretiendrai avec toi.
Perpétuel
Jour après jour, sans un seul jour d’interruption
Là où je vous rencontrerai
Quand je fixerai un lieu de rencontre pour te parler, c’est là que je le fixerai pour y venir. Certains de nos maîtres apprennent à partir d’ici que c’est du dessus de l’autel de cuivre que le Saint béni soit-Il parlait à Mochè après que le tabernacle a été construit. D’autres disent que c’est du dessus du propitiatoire, comme il est écrit : « … je te déclarerai de sur le propitiatoire » (supra 25, 22), l’expression du présent verset : « là où je vous rencontrerai » ne s’appliquant pas à l’autel, mais à la tente d’assignation elle-même, dont il est question dans ce verset
29,43
C'est là que je me mettrai en rapport avec les enfants d'Israël et ce lieu sera consacré par ma majesté.
Là je rencontrerai
Je me fixerai une rencontre avec eux pour leur parler, à la manière d’un roi qui fixe un lieu de rencontre pour y parler avec ses sujets
Il sera sanctifié
Le tabernacle
Par mon honneur (bikhvodi)
Car ma chekhina y résidera. Quant à l’interprétation midrachique, elle est la suivante : Il ne faut pas lire : bikhvodi (« par mon honneur »), mais : bimekhoubadaï (« par mes honorés »), allusion à la mort des fils de Aharon qui aura lieu le jour où l’on dressera le tabernacle (Zeva‘him 115b). C’est ce que dira Mochè : « C’est là ce que déclara Hachem en disant : “Je serai consacré en ceux qui me sont proches” » (Wayiqra 10, 3). Et où l’avait-t-Il déclaré ? « Il sera sanctifié par mon honneur »
29,44
Oui, je sanctifierai la Tente d'assignation et l'autel; Aaron et ses fils, je les sanctifierai aussi, pour qu'ils exercent mon ministère.
29,45
Et je résiderai au milieu des enfants d'Israël et je serai leur Divinité.
29,46
Et ils sauront que moi, l'Éternel, je suis leur Dieu, qui les ai tirés du pays d'Égypte pour résider au milieu d'eux; moi-même, l'Éternel, leur Dieu!
Le mot leqa‘h équivaut à qa‘h (« prends »). Ce sont deux racines de verbes dont la signification est identique