"Si un débat s'élève entre des individus, ils se présenteront devant le tribunal et on les jugera; on déclarera innocent l'innocent, et coupable celui qui a tort.
Quand il y aura une querelle
Ils finiront par « s’avancer vers la justice ». En conséquence, la paix ne peut pas résulter d’une querelle. Quelle a été la cause de la séparation de Lot d’avec Avraham ? Une querelle
Ils condamneront le méchant
J’aurais pu penser que tous ceux que la justice déclare coupables doivent subir la peine de malqouth. Aussi est-il écrit : « ce sera, si le méchant est passible de coups… », [ce qui veut dire] qu’il peut arriver qu’on lui inflige la peine de malqouth et qu’il peut arriver qu’on ne la lui inflige pas. Et à qui inflige-t-on la peine de malqouth ? On l’apprend de la suite du contexte : « Tu ne muselleras pas un bovin dans son foulage » (verset 4), à savoir pour une interdiction non associée à un commandement actif
25,2
Or, si le coupable a mérité la flagellation, le juge le fera coucher par terre et battre, en sa présence, d'un nombre de coups proportionné à son délit.
Le juge le fera tomber
Cela nous apprend qu’on ne reçoit malqouth ni debout ni assis, mais penché (Makoth 22b)
Devant lui
Et « derrière lui » [c’est-à-dire sur le dos] pour deux [tiers de sa faute]. D’où l’on a enseigné qu’on lui inflige la peine de malqouth à raison de deux tiers sur le dos et d’un tiers de face (Makoth 23a)
En nombre (bemispar)
La lettre beith de ce mot n’étant pas ponctuée d’un pata‘h (bamispar), cela nous apprend qu’il s’agit d’un cas construit : « vers le nombre de quarante » (verset suivant), et non : quarante « complets ». Il faut que ce soit un nombre qui fasse quarante après addition, à savoir quarante moins un (Makoth 22a)
25,3
Il lui en infligera quarante, sans plus; autrement, en dépassant ce nombre, on lui infligerait trop de coups, et ton frère serait avili à tes yeux.
Il n’ajoutera pas
D’où l’on apprend qu’il est interdit de frapper son prochain (Sanhèdrin 85a)
Et ton frère sera humilié
Appelle-le « méchant » toute cette journée durant, mais appelle-le : « ton frère » après qu’on lui infligé la peine de malqouth
25,4
Ne muselle point le bœuf pendant qu'il foule le grain.
Tu ne muselleras pas un bovin dans son foulage
Le texte parle des situations les plus fréquentes (Baba Metsi‘a 88b). La règle est la même pour tout animal, qu’il soit domestique ou sauvage, ou pour un oiseau que l’on fait travailler en contact avec un produit alimentaire. Dans ce cas, pourquoi le texte parle-t-il d’un « bovin » ? Pour exclure l’homme (Baba Metsi‘a 88b)
Dans son foulage
J’aurais pu penser que l’on pût le museler hors [de l’aire de foulage]. Aussi est-il écrit : « Tu ne muselleras pas un bovin » – en aucun cas (Baba Metsi‘a 90b). Et pourquoi le texte parle-t-il de foulage ? De même que le foulage a ceci de spécifique qu’il ne parachève pas le travail [au point que l’on puisse prélever] le ma‘assér et la ‘halla, et qu’il porte sur un produit de la terre, de même en est-il de tous les cas analogues, et donc à l’exclusion de celui qui trait, qui fabrique du fromage ou du beurre, ne s’agissant pas de produits de la terre. A l’exclusion [aussi] de celui qui pétrit ou qui humecte la pâte, car son travail est parachevé [en vue du prélèvement] de la ‘halla. A l’exclusion [encore] de celui qui trie les dattes et les figues, car son travail est parachevé [en vue du prélèvement] du ma‘assér (Baba Metsi‘a 89a)
25,5
Si des frères demeurent ensemble et que l'un d'eux vienne à mourir sans postérité, la veuve ne pourra se marier au dehors à un étranger; c'est son beau-frère qui doit s'unir à elle. Il la prendra donc pour femme, exerçant le lévirat à son égard.
Quand demeureront des frères ensemble
Il faut qu’ils aient fait la même « demeure » dans le monde, à l’exclusion de la femme du frère qui n’a pas vécu en même temps (Yevamoth 17b)
Ensemble
Ayant vocation au même héritage, à l’exclusion du frère utérin (Yevamoth 24a)
Et il n’a pas de fils
Regarde bien [qu’il n’en ait pas] : fils ou fille, fils du fils ou fille du fils, fils de la fille ou fille de la fille (Yevamoth 22b)
25,6
Et le premier fils qu'elle enfantera sera désigné par le nom du frère mort, afin que ce nom ne périsse pas en Israël.
Ce sera le premier-né
C’est le plus âgé des frères qui accomplira le yiboum (Yevamoth 24a)
Qu’elle enfantera
A l’exclusion de la femme stérile, qui est inapte à enfanter (Yevamoth 12a)
Sera investi du nom de son frère
Celui qui a accompli le yiboum avec sa belle-sœur recueillera l’héritage du mort parmi les biens de son père
Et son nom ne sera pas effacé
A l’exclusion de la femme d’un eunuque, son nom étant « effacé » (Yevamoth 24a)
25,7
Que s'il déplaît à l'homme d'épouser sa belle-sœur, celle-ci montera au tribunal, par-devant les anciens, et dira: "Mon beau-frère refuse de relever en Israël le nom de son frère, il ne veut pas m'accorder le lévirat."
A la porte
Comme le rend le Targoum Onqelos : « à la porte du tribunal »
25,8
Alors les anciens de sa ville le manderont et l'interpelleront; et lui, debout, dira: "II ne me plaît point de l'épouser."
Il se tiendra
Debout
Il dira
En « langue sacrée ». Ce qu’elle dira sera aussi en « langue sacrée » (Yevamoth 106b, Sota 32a)
25,9
Et sa belle-sœur s'avancera vers lui à la vue des anciens, lui ôtera sa chaussure du pied, crachera devant lui et dira à haute voix: "Ainsi est traité l'homme qui ne veut pas édifier la maison de son frère!"
Elle crachera à sa figure
Sur le sol (Yevamoth 106b)
Qui ne construira pas
D’où l’on apprend que celui qui a accompli la ‘halitsa ne peut plus accomplir le yiboum. Car il n’est pas écrit : « qui n’a pas construit », mais : « qui ne construira pas ». Puisqu’il ne l’a pas construite, il ne pourra plus la construire (Yevamoth 10b)
25,10
Et la sienne sera surnommée, en Israël, la maison du déchaussé.
Et sera appelé son nom…
C’est une mitswa pour tous ceux qui se tiennent là de proclamer : « Retiré de la sandale ! » (Yevamoth 106b)
25,11
Si des individus ont une rixe ensemble, un homme avec un autre, et que la femme de l'un, intervenant pour soustraire son mari à celui qui le frappe, porte la main sur ce dernier et le saisisse par les parties honteuses,
Lorsque se querelleront des hommes
Viendra le moment où ils se frapperont, ainsi qu’il est écrit : « … de la main de celui qui le frappe ». Rien de bon ne peut découler d’une querelle (Sifri)
25,12
tu lui couperas le poing sans lui accorder aucune pitié.
Tu couperas son poing
Un dédommagement pécuniaire. L’indemnisation pour la honte ressentie se fait selon [le rang social] de celui qui a fait honte et de celui qui l’a subie. A moins que [l’on doive couper] effectivement sa main ? [Cela ne se peut, car] il est écrit ici : « n’aura pas pitié », et il est écrit plus haut, à propos des témoins « conspirateurs » : « n’aura pas pitié » (supra 19, 21). De même qu’il s’agit là-bas d’un dédommagement pécuniaire (voir Rachi ibid.), de même s’agit-il ici d’un dédommagement pécuniaire (Baba Qama 28a et 83b)
25,13
N'aie point dans ta bourse deux poids inégaux, un grand et un petit.
Pierre et pierre
Des poids
Une grande et une petite
Une grande qui annule la petite : On ne doit pas prendre avec une grande et rendre avec une petite (Sifri)
Tu n’auras pas
Si tu as agi ainsi, tu n’auras rien
25,14
N'aie point dans ta maison deux mesures inégales, une grande et une petite.
25,15
Des poids exacts et loyaux, des mesures exactes et loyales, doivent seuls être en ta possession, si tu veux avoir une longue existence dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne.
Une pierre entière et juste tu auras
Si tu as agi ainsi, tu auras beaucoup
25,16
Car l'Éternel, ton Dieu, a en horreur quiconque agit ainsi, quiconque fait une chose déloyale.
25,17
Souviens-toi de ce que t'a fait Amalec, lors de votre voyage, au sortir de l'Egypte;
Souviens-toi de ce que t’a fait
Si tu fraudes dans les poids et les mesures, redoute les provocations de l’ennemi, comme il est écrit : « Les balances de tromperie sont une abomination pour Hachem » (Michlei 11, 1), et au verset suivant : « Vient l’orgueil et vient la honte »
25,18
comme il t'a surpris chemin faisant, et s'est jeté sur tous tes traînards par derrière. Tu étais alors fatigué, à bout de forces, et lui ne craignait pas Dieu.
Qui t’est survenu (qarkha) dans le chemin
Par une rencontre fortuite. Autre explication : Ce mot contient une connotation de pollution nocturne (qèri) et d’impureté, car il les a souillés par l’homosexualité. Autre explication : Ce mot contient une connotation de froid (qor), comme dans : « froidure et chaleur » (Beréchith 8, 22). Il t’a refroidi et tiédi alors que tu étais bouillant. Car toutes les nations craignaient de vous combattre, et celui-là est venu et a commencé de montrer la voie aux autres. Cela ressemble à un bain brûlant dans lequel personne n’aurait pu se plonger. Arrive un voyou qui y saute et y descend. Quand bien même il s’y sera brûlé, il l’aura refroidi pour le compte des autres
Il tomba en queue contre toi
En tranchant le membre viril. Il a coupé l’endroit de la circoncision et l’a lancé vers le ciel
Tous les retardataires après toi
Affaiblis à cause de leur péché, ceux que la nuée avait repoussés
Et toi tu étais fatigué et las
Fatigué à cause de la soif, ainsi qu’il est écrit : « Le peuple eut là soif d’eau » (Chemoth 17, 2), et il est écrit après : « Vint ‘Amaleq… » (ibid. verset 8)
Et las
A cause du voyage
Et il ne craignait pas
‘Amaleq [ne craignait pas] Eloqim, [au point de se retenir] de te nuire
25,19
Aussi, lorsque l'Éternel, ton Dieu, t'aura débarrassé de tous tes ennemis d'alentour, dans le pays qu'il te donne en héritage pour le posséder, tu effaceras la mémoire d'Amalec de dessous le ciel: ne l'oublie point.
Tu effaceras le souvenir de ‘Amaleq
« De l’homme à la femme, de l’enfant au nourrisson, du bœuf à la brebis, du chameau à l’âne » (I Chemouel 15, 3), afin que l’on ne se souvienne plus de ‘Amaleq pas même à propos d’un animal, en disant : « Cet animal appartenait à ‘Amaleq »
Ils finiront par « s’avancer vers la justice ». En conséquence, la paix ne peut pas résulter d’une querelle. Quelle a été la cause de la séparation de Lot d’avec Avraham ? Une querelle