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Torah écrite (pentateuque) » Deutéronome (Devarim)

Chapitre 12

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12,1
"Voici les lois et les statuts que vous aurez soin d'observer dans le pays que l'Éternel, Dieu de tes pères, t'a destiné comme possession; vous les observerez tout le temps que vous vivrez dans ce pays.
12,2
Vous devez détruire tous les lieux où les peuples dépossédés par vous auront honoré leurs dieux, sur les hautes montagnes et sur les collines, et au pied des arbres touffus.
Détruire

D’abord « détruire », et ensuite « vous détruirez ». D’où l’on apprend que celui qui arrache l’idolâtrie est tenu d’en extirper les racines (‘Avoda zara 45b)

Tous les endroits là où les nations ont servi…

Et qu’en détruirez-vous ? « Leurs dieux » qui sont « sur les montagnes »

12,3
Renversez leurs autels, brisez leurs monuments, livrez leurs bosquets aux flammes, abattez les images de leurs dieux; effacez enfin leur souvenir de cette contrée.
Autel

Fait de beaucoup de pierres

Monument

Fait d’une pierre unique. C’est le bimous dont parle la Michna : « Une pierre que l’on a commencé de tailler pour servir de bimous est interdite… » (‘Avoda zara 47b)

Achéroth

Arbres objet d’un culte

Vous détruirez leur nom

En les affublant de sobriquets (‘Avoda zara 46a). Une beith galiya (« maison haute »), on l’appellera : beith kariya (« maison basse »), un ‘ein kol (« œil total »), on l’appellera : ‘ein qots (« œil à l’épine »)

12,4
Vous n'en userez point de la sorte envers l'Éternel, votre Dieu;
Vous ne ferez pas ainsi

En brûlant partout de l’encens en direction du Ciel, mais uniquement à l’endroit qu’Il aura choisi. Autre explication : « Vous renverserez leurs autels […] vous détruirez leur nom. Vous ne ferez pas ainsi… » C’est une mise en garde contre l’effacement du Nom et contre l’arrachement d’une pierre de l’autel ou du parvis (Sifri). Rabi Yichma’el a enseigné : Te serait-il venu à l’esprit qu’Israël pût renverser [ses propres] autels ? Cela veut dire : Vous n’imiterez pas leurs manières d’agir, afin que vos péchés ne soient pas cause d’une destruction du sanctuaire de vos ancêtres

12,5
mais uniquement à l'endroit que l'Éternel, votre Dieu, aura adopté entre toutes vos tribus pour y attacher son nom, dans ce lieu de sa résidence vous irez l'invoquer.
Vous chercherez vers Sa résidence

C’est le sanctuaire de Chilo (Sifri)

12,6
Là, vous apporterez vos holocaustes et vos sacrifices, vos dîmes et vos offrandes, vos présents votifs ou spontanés, et les prémices de votre gros et menu bétail.
Et vos sacrifices

Les chelamim obligatoires

Vos dîmes

Le ma‘assér des animaux et le ma‘assér chéni, à consommer à l’intérieur des murailles [de Jérusalem]

L’offrande élevée de vos mains

Ce sont les bikourim, à propos desquels il est écrit : « Prendra le pontife la corbeille de ta main… » (infra 26, 4)

Et les premiers-nés de votre gros bétail

A donner au kohen pour qu’il les y apporte comme sacrifices

12,7
Là, vous les consommerez devant l'Éternel, votre Dieu, et vous jouirez, vous et vos familles, de tous les biens que vous devrez à la bénédiction de l'Éternel, votre Dieu.
Comme t’aura béni Hachem

Apporte à la mesure de la bénédiction (Sifri)

12,8
Vous n'agirez point comme nous agissons ici actuellement, chacun selon sa convenance.
Vous ne ferez pas selon tout ce que nous faisons…

Ces mots font suite à ce qui précède : « Car vous passez le Yardén… » (supra 11, 31). Lorsque vous passerez le Yardén, il vous sera aussitôt permis d’apporter des sacrifices sur une bama (« autel individuel »), et ce pendant l’intégralité des quatorze ans que dureront la conquête et le partage [du pays]. Mais vous ne sacrifierez pas sur une bama tout ce que vous apportez « ici aujourd’hui » dans le tabernacle qui est avec vous, qui a reçu l’onction et qui se prête aux ‘hataoth, aux achamoth, aux nedarim et aux nedavoth. Sur une bama, en revanche, on ne peut présenter que ce qui a fait l’objet d’un nédèr ou d’une nedava. C’est ce que veut dire : « chaque homme selon tout ce qui est bon à ses yeux » – les nedarim et les nedavoth que vous offrez parce qu’il semble « bon à vos yeux » de les apporter, et non ce qui constitue une obligation. Ces sacrifices-là, vous pourrez les offrir sur une bama

12,9
C'est que vous n'avez pas encore atteint la possession tranquille, l'héritage que l'Éternel, ton Dieu, te réserve.
Car vous n’êtes pas venus

Pendant tous ces quatorze ans (Sifri)

Jusqu’à maintenant

Comme : « encore »

Vers le repos

C’est Chilo (Zeva‘him 119a)

L’héritage

C’est Jérusalem (ibid.

12,10
Mais quand, le Jourdain passé, vous serez fixés dans le pays que l'Éternel, votre Dieu, vous donne en héritage; quand il vous aura délivrés de tous vos ennemis d'alentour et que vous vivrez en sécurité,
Vous passerez le Yardén

Vous le partagerez, et chacun reconnaîtra son lot et sa tribu

Il vous donnera du repos

Après la conquête, le partage et le repos que procureront « les peuples que Hachem laissera pour éprouver Israël » (Choftim 3, 1 et suivants). Et cela n’aura lieu qu’à l’époque de David, et alors

12,11
c'est alors, au lieu choisi par l'Éternel, votre Dieu, pour y asseoir sa résidence, c'est là que vous apporterez tout ce que je vous prescris: vos holocaustes et vos sacrifices, vos dîmes et vos offrandes, et tous les présents de choix que vous aurez voués au Seigneur.
Ce sera

Vous vous construirez la « maison d’élection » à Jérusalem, et c’est ainsi qu’il est écrit à propos de David : « Ce fut, alors que le roi siégeait dans sa maison et que Hachem lui donnait du repos à l’égard de tous ses ennemis d’alentour, le roi dit à Nathan le prophète : “Vois ! J’habite dans une maison de cèdres, et l’arche de Eloqim habite sous une tente !” » (II Chemouel 7, 1 et 2)

Là vous apporterez

Il s’agissait plus haut de Chilo, et ici de Jérusalem. Voilà pourquoi le texte opère une distinction, afin d’édicter une autorisation valable pendant la période comprise entre l’un et l’autre : Après la destruction de Chilo, lorsqu’ils sont venus à Nov, et lors de la destruction de Nov, quand ils sont venus à Guiv‘on, les bamoth ont été autorisées, et ce jusqu’à leur venue à Jérusalem (Zeva‘him 112b)

Le choix de vos vœux

Cela nous apprend qu’il fallait apporter du meilleur

12,12
Et vous vous réjouirez en présence du Seigneur, votre Dieu, avec vos fils et vos filles, avec vos serviteurs et vos servantes, et aussi le Lévite qui sera dans vos murs, parce qu'il n'aura point, comme vous, de part héréditaire.
12,13
Garde-toi d'offrir tes holocaustes en tout lieu où bon te semblera:
Prends garde à toi

Pour stipuler ici une interdiction relative à la question (Sifri)

Dans tout endroit que tu verras

Qui te viendra à l’esprit. Tu peux, en revanche, en offrir [en tout lieu] sur ordre d’un prophète, comme Eliyahou sur le mont Carmel (I Melakhim 18, 19 et suivants)

12,14
mais uniquement au lieu que l'Éternel aura choisi dans l'une de tes tribus, là, tu offriras tes holocaustes, là, tu accompliras tout ce que je t'ordonne.
Dans une de tes tribus

Dans le lot de Binyamin. Mais il est écrit plus haut : « d’entre “toutes” vos tribus » (verset 5) ! Comment concilier ces deux textes ? Quand David a acheté l’aire de Arona le Yevoussi (II Chemouel 24, 18 et suivants), il a collecté de l’or auprès de toutes les tribus. Il n’en demeure cependant pas moins que l’aire se trouvait sur le territoire de Binyamin

12,15
Néanmoins, tu pourras, à ton gré, tuer des animaux et en manger la chair, dans toutes tes villes, selon le bien-être que l'Éternel, ton Dieu, t'aura accordé; l'impur ainsi que le pur pourront la manger, comme la chair du chevreuil et du cerf.
Toutefois

De quoi le texte parle-t-il ? S’il s’agit ici d’autoriser la viande de consommation courante, sans qu’il faille en offrir les parties grasses [en sacrifice], cela figure déjà ailleurs : « Quand Hachem, ton Eloqim, élargira ta limite […] tu diras : “Je mangerai de la viande…” » (verset 20). De quoi s’agit-il donc ici ? Des animaux consacrés qu’a atteints un défaut corporel, qu’il faut racheter et que l’on peut consommer n’importe où (‘Houlin 16b). J’aurais pu penser qu’il fallût les racheter pour un défaut passager. Aussi est-il écrit : « toutefois »

Tu sacrifieras

Ne te sont permis ni la tonte ni le lait, mais uniquement la consommation après présentation comme sacrifice (Bekhoroth 15a)

L’impur et le pur

Etant donné qu’ils sont issus d’animaux consacrés, ainsi qu’il est écrit à leur sujet : « Et la chair qui aura touché à quelque impureté ne sera pas mangée » (Wayiqra 7, 19), il fallait autoriser [explicitement] le pur et l’impur à manger du même plat

Comme la gazelle et comme le cerf

Qui ne sont jamais offerts en sacrifice

Comme la gazelle et comme le cerf

Pour les exempter de [l’obligation d’offrir au kohen] l’épaule, les mâchoires et l’estomac (infra 18, 3)

12,16
Seulement, vous n'en mangerez point le sang: tu le répandras sur la terre, comme de l'eau.
Toutefois

Même si je vous ai dit qu’il n’y a pas lieu, pour lui, d’aspersion du sang sur l’autel, vous ne le consommerez pas

Tu le verseras comme de l’eau

Pour t’indiquer qu’il n’est pas besoin de couvrir le sang (voir Wayiqra 17, 13). Autre explication : Il est comme de l’eau, apte à rendre les graines accessibles à l’impureté

12,17
Tu ne pourras pas consommer dans tes villes la dîme de ton blé, de ton vin, de ton huile, les premiers-nés de ton gros ni de ton menu bétail, les dons que tu auras voués, ceux que tu offriras spontanément ou que prélèvera ta main;
Tu ne pourras pas

Le texte stipule ici une interdiction relative à la question

Tu ne pourras pas

Rabi Yehochou‘a ben Qor‘ha a enseigné : Tu « peux » le faire, mais tu n’en as pas la permission. C’est comme dans : « Les Yevoussis, habitants de Jérusalem, les enfants de Yehouda n’ont pas “pu” les déposséder » (Yehochou‘a 15, 63). Ils auraient pu le faire, mais ils n’en avaient pas la permission à cause d’un pacte conclu avec eux par Avraham lorsqu’il leur a acheté la caverne de Makhpéla. Ce n’était pas des Yevoussis, mais des ‘Hithis, mais c’est à cause de la ville, qui s’appelait Yevous. Voilà ce qui est expliqué dans les Pirqéi deRabi Eli‘èzèr (chapitre 35). C’est ce qui est écrit : « … Uniquement si tu peux en soustraire les aveugles et les boiteux… » (II Chemouel 5, 6), c’est-à-dire les images sur lesquelles avait été rédigé le serment

Les premiers-nés de ton gros bétail

Mise en garde adressée aux kohanim

Et l’offrande prélevée de ta main

Ce sont les bikourim

12,18
mais tu devras les consommer en présence de l'Éternel, ton Dieu, dans le lieu qu'il aura choisi, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, et le Lévite qui sera dans tes murs; et tu jouiras, devant l'Éternel, ton Dieu, de ce que tu possèdes.
Devant Hachem

A l’intérieur des murailles

Et le Léwi qui est dans tes portes

Si tu ne possèdes pas de quoi lui donner sa part, comme le ma‘assér richon, donne-lui le ma‘assér ‘ani. Et si tu n’as pas de ma‘assér ‘ani, invite-le à tes chelamim

12,19
Garde-toi de négliger le Lévite, tant que tu vivras dans ton pays.
Prends garde à toi

Pour stipuler ici une interdiction relative à la question

Sur ta terre

Tandis qu’en exil, tu n’es pas tenu de l’assister plus que [l’ensemble] des pauvres d’Israël

12,20
Quand l'Éternel, ton Dieu, aura étendu ton territoire comme il te l'a promis, et que tu diras: "Je voudrais manger de la viande," désireux que tu seras d'en manger, tu pourras manger de la viande au gré de tes désirs.
Quand Il élargira ta limite…

La Tora nous enseigne ici une règle de bonne conduite : On ne doit avoir envie de manger de la viande que dans l’aisance et la richesse (‘Houlin 84a)

Selon tout le désir de ton âme…

Tandis que dans le désert, la viande « profane » leur était interdite. Il fallait la consacrer et l’apporter comme chelamim

12,21
Trop éloigné du lieu choisi par l'Éternel, ton Dieu, comme siège de son nom, tu pourras tuer, de la manière que je t'ai prescrite, de ton gros ou menu bétail que l'Éternel t'aura donné, et en manger dans tes villes tout comme il te plaira.
Lorsque sera éloigné de toi l’endroit

Et que tu ne pourras pas venir offrir chaque jour des chelamim comme tu le fais maintenant où le sanctuaire se déplace avec vous

Tu sacrifieras […] comme je t’ai ordonné

Cela nous apprend qu’il existe une prescription sur la manière d’égorger un sacrifice. Il s’agit des halakhoth sur la che‘hita qui ont été dictées à Mochè au Sinaï

12,22
Seulement, comme on mange du chevreuil et du cerf, ainsi tu en mangeras; l'impur et le pur en pourront manger ensemble.
Toutefois

Tu n’es pas tenu de les manger en état de pureté. [Tu aurais pu penser] : De même que la graisse de la gazelle et du cerf est permise, de même la graisse des animaux « profanes » est-elle permise (Bekhoroth 15a). Aussi est-il écrit : « toutefois »

12,23
Mais évite avec soin d'en manger le sang; car le sang c'est la vie, et tu ne dois pas absorber la vie avec la chair.
Seulement

De ce qu’il est écrit : « tiens fortement », tu peux déduire qu’ils s’adonnaient communément à la consommation du sang. Aussi a-t-il fallu écrire : « fortement ». Tel est l’enseignement de Rabi Yehouda. Rabi Chim‘on ben ‘Azaï a enseigné : Le texte ne vient ici que pour te mettre en garde et pour t’apprendre combien il faut se montrer fort dans l’accomplissement des mitswoth : S’il faut tenir « fortement » à s’abstenir de sang, substance dont il est facile de se garder car les gens n’en ont pas envie, à plus forte raison le faut-il pour les autres mitswoth

Et tu ne mangeras pas l’âme avec la viande

C’est une mise en garde contre la consommation d’un évèr min ha‘haï (« membre arraché à un animal vivant ») (‘Houlin 102b)

12,24
Ne le mange point! Répands-le à terre, comme de l'eau.
Tu n’en mangeras pas

C’est une mise en garde contre la consommation du sang qui se répand pendant la che‘hita (Kerithoth 4b)

12,25
Ne le mange point! Afin que tu sois heureux, toi et tes enfants après toi, pour avoir fait ce qui plaît au Seigneur.
Tu n’en mangeras pas

C’est une mise en garde contre la consommation du sang des membres

Afin qu’il te soit fait du bien…

D’où l’on peut déduire la récompense qui s’attache à l’accomplissement des mitswoth : Si pour le sang, pour lequel les gens ont de la répulsion, celui qui s’en abstient s’acquiert du mérite pour lui-même et ses descendants, à plus forte raison en sera-t-il ainsi pour le vol et les unions interdites, vers lesquels on se sent de l’attirance (Makoth 23b)

12,26
Quant aux choses saintes que tu posséderas et à tes offrandes votives, tu les apporteras au lieu qu'aura choisi le Seigneur:
Seulement tes objets de sainteté

Même si tu es autorisé à pratiquer la che‘hita sur des animaux « profanes », je ne t’ai pas permis de pratiquer la che‘hita sur les animaux consacrés et de les consommer chez toi sans les avoir « présentés ». Mais tu devras [d’abord] les amener à la « maison d’élection », (c’est-à-dire au Temple)

12,27
tu offriras tes holocaustes, la chair comme le sang, sur l'autel du Seigneur, ton Dieu; pour tes autres sacrifices, le sang en sera répandu sur l'autel du Seigneur, ton Dieu, mais tu en consommeras la chair.
Tu feras tes holocaustes (‘oloth)

Si ce sont des ‘oloth, mets la viande et le sang sur l’autel. Et si ce sont des sacrifices de chelamim, « le sang de tes sacrifices sera versé sur l’autel » tout d’abord, après quoi « tu mangeras la viande ». Nos maîtres ont encore interprété les mots : « seulement tes saintetés » (verset 26) comme s’appliquant aux « saintetés » qui se trouvent hors d’Erets Yisrael, aux animaux consacrés faisant l’objet d’un échange et aux petits des animaux consacrés (Sifri)

12,28
Retiens et observe toutes ces instructions que je te donne, afin d'être heureux, toi et tes descendants à jamais, en faisant ce qu'aime et approuve l'Éternel, ton Dieu.
Prends garde

C’est [l’étude de] la Michna, qu’il faut que tu gardes en toi afin de ne pas l’oublier, ainsi qu’il est écrit : « Car il est beau que tu la gardes dans ton ventre… » (Michlei 22, 18). Si tu étudies, tu pourras comprendre et « faire ». Ce qui, en revanche, ne fait pas partie de [l’étude] de la Michna n’est pas dans le « faire » (Sifri)

Toutes ces paroles-là

Une mitswa « facile » doit t’être aussi chère qu’une mitswa « difficile » (Sifri)

Le bon

Aux yeux du Ciel

Et le droit

Aux yeux de l’homme

12,29
Quand l'Éternel, ton Dieu, aura fait disparaître devant toi les peuples que tu vas déposséder, quand tu les auras dépossédés et que tu occuperas leur pays,
12,30
prends garde de te fourvoyer sur leurs traces, après les avoir vus périr; ne va pas t'enquérir de leurs divinités et dire: "Comment ces peuples servaient-ils leurs dieux? Je veux faire comme eux, moi aussi."
De peur que tu ne sois pris au piège (tinnaqéch) après elles

La Targoum Onqelos rend le mot avec une connotation de « piège », mais il n’a pas, à mon avis, été scrupuleux dans l’examen de l’expression. Car nous ne trouvons pas la lettre noun dans les tournures signifiant : « prendre au piège », pas même en tant que lettre caduque de la racine. Nous la trouvons, en revanche, dans les expressions signifiant : « va-et-vient » ou : « heurt », [comme dans] : « Et ses genoux s’entrechoquaient (naqchan) » (Daniel 5, 6). Le mot tinnaqéch doit lui aussi, à mon avis, compris dans le sens de : « de peur que tu ne sois “entraîné” après elles à t’attacher à leurs actions ». Il en est de même dans : « Que le créancier le harcèle (yenaqqich) dans tous ses biens… » (Tehilim 109, 11), [verset qui] maudit le méchant, lui souhaitant de nombreux créanciers acharnés à lui réclamer son argent

Après les avoir détruites devant toi

Après que tu auras vu que je les aurai détruites devant toi, tu devras t’appliquer à connaître les raisons de leur destruction : à cause de leurs actions dépravées. Toi-même ne devras pas agir ainsi, afin que ne surviennent pas d’autres qui te détruiront [à leur tour]

Comment servaient-elles

Il n’était [jusqu’ici] de punition pour idolâtrie que s’il y avait sacrifice, encens, libation et prosternation, ainsi qu’il est écrit : « … uniquement à Hachem seul » (Chemoth 22, 19), c’est-à-dire des actes accomplis vers le Très Haut (Sanhèdrin 60b et 61a). On vient t’apprendre ici que s’il existe d’autres manières canoniques d’adorer les idoles, comme la défécation en l’honneur de Pe‘or ou le jet d’une pierre en direction de Mercure, cela correspond à son culte et l’on est coupable. En revanche, celui qui offre des sacrifices, brûle de l’encens, se prosterne est [toujours] coupable, même si ce n’est pas la manière prescrite d’adorer

12,31
Non, n'agis point de la sorte envers l'Éternel, ton Dieu! Car tout ce qu'abhorre l'Éternel, tout ce qu'il réprouve, ils l'ont fait pour leurs dieux; car même leurs fils et leurs filles, ils les livrent au bûcher pour leurs dieux!
Car leurs fils et leurs filles aussi

Le mot gam (« aussi ») vient inclure leurs pères et leurs mères. Rabi ‘Aqiva a enseigné : J’ai vu un païen qui avait attaché son père devant son chien et il le mangeait

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