"Tout ce que je vous prescris, observez-le exactement, sans y rien ajouter, sans en retrancher rien.
Toute la chose
Ce qui est facile comme ce qui est difficile
Vous prendrez garde de faire
Pour stipuler ici une interdiction associée aux commandements actifs énumérés dans le contexte. Toutes les fois que le texte emploie l’expression : « prendre garde », c’est pour stipuler une interdiction, sous cette réserve que l’on ne condamne pas à la peine de malqouth celui qui a transgressé une interdiction liée à un commandement actif
Tu n’ajouteras pas sur elle
Comme cinq paragraphes dans les tefilin, cinq espèces dans le loulav, quatre bénédictions dans la bénédiction des kohanim (Sifri)
13,2
S'il s'élève au milieu de toi un prophète ou un visionnaire, t'offrant pour caution un signe ou un miracle;
Il donnera vers toi un signe
Dans le ciel, ainsi qu’il est écrit pour Guid‘on : « Tu me feras un signe… » (Choftim 6, 17), et plus loin : « Que le sec soit donc sur la toison… (ibid. verset 27)
Ou un prodige
Sur terre. Un « signe » est dans le ciel, puisqu’il est écrit : « Ils seront des “signes”, et pour les fêtes… » (Beréchith 1, 14). Tandis qu’un « prodige » est sur terre, puisqu’il est écrit : « … s’il n’y a de rosée que sur la toison et que toute la terre soit sèche » (Choftim 6, 27). Malgré cela tu ne devras pas l’écouter. Sans doute te demanderas-tu la raison pour laquelle le Saint béni soit-Il lui donne pouvoir d’accomplir un signe. [La raison en est que] « Hachem, votre Eloqim, vous éprouve » (verset 4)
13,3
quand même s'accomplirait le signe ou le miracle qu'il t'a annoncé, en disant: "Suivons des dieux étrangers (que tu ne connais pas) et adorons-les",
13,4
tu n'écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce visionnaire! Car l'Éternel, votre Dieu, vous met à l'épreuve, pour constater si vous l'aimez réellement de tout votre cœur et de toute votre âme.
13,5
C'est l'Éternel, votre Dieu, qu'il faut suivre, c'est lui que vous devez craindre; vous n'observerez que ses préceptes, n'obéirez qu'à sa voix; à lui votre culte, à lui votre attachement!
Et Ses mitswoth vous garderez
La Tora de Mochè (Sifri)
Et Sa voix vous écouterez
La voix des prophètes
Et Lui vous Le servirez
Dans son sanctuaire
Et à Lui vous vous attacherez
Attache-toi à Sa manière de manifester de la bonté : Enterre les morts, rends visite aux malades ainsi que l’a fait le Saint béni soit-Il (Sota 14a)
13,6
Pour ce prophète ou ce visionnaire, il sera mis à mort, parce qu'il a prêché la révolte contre l'Éternel, votre Dieu, qui vous a tirés du pays d'Egypte et rachetés de la maison de servitude, voulant ainsi t'écarter de la voie que l'Éternel, ton Dieu, t'a ordonné de suivre; et tu extirperas le mal du milieu de toi.
Révolte (sara)
Quelque chose qui est étranger (mossar) du monde, qui n’a jamais été, qui n’a jamais été créé et que je ne lui ai pas ordonné de dire. En français médiéval : « destourde »
Et qui t’a racheté
Même s’Il ne pouvait se prévaloir sur toi que de t’avoir racheté, cela suffirait (Sifri)
13,7
Si ton frère, l'enfant de ta mère, si ton fils ou ta fille, ta compagne ou l'ami de ton cœur vient secrètement te séduire, en disant: "Allons servir des dieux étrangers," que toi ni tes pères n'avez jamais connus,
Lorsque t’incitera (yessithkha)
Le verbe yassith signifie toujours « inciter », comme il est écrit : « Si Hachem t’a incité contre moi » (I Chemouel 26, 19). En français médiéval : « ametra » – on le pousse à agir ainsi
Ton frère
Consanguin
Fils de ta mère
Utérin (Qiddouchin 80b)
De ton sein (‘heiqékha)
Celle qui se couche sur ton sein et qui t’est attachée. En français médiéval : « affichide ». De même : « Et depuis le sein (oumé‘hiq) de la terre » (Ye‘hezqèl 43, 14) – depuis les fondations qui s’enfoncent dans la terre
Qui est comme ton âme
C’est ton père. Le texte explicite ceux qui te sont chers. Il doit donc en être ainsi, à plus forte raison, pour les autres
En secret
Le texte parle des situations les plus fréquentes, car les paroles de « l’incitateur » sont toujours émises dans le secret. C’est ainsi que Chelomo a écrit [à propos de celui qui s’apprête à séduire une femme mariée] : « Au crépuscule, quand le soir tombe, et que la nuit se fait sombre et obscure » (Michlei 7, 9)
Que tu n’a pas connus
Cette chose-là est une grande honte pour toi, car même les nations du monde ne délaissent pas ce que leur ont légué leurs ancêtres, tandis que celui-là vient te dire : « Abandonne ce que t’ont transmis tes pères !
13,8
tels que les dieux des peuples qui sont autour de vous, dans ton voisinage ou loin de toi, depuis un bout de la terre jusqu'à l'autre,
Ceux qui sont proches de toi ou ceux qui sont éloignés
Pourquoi le texte spécifie-t-il explicitement : « ceux qui sont proches » et : « ceux qui sont éloignés » ? Voici ce qu’il a voulu dire : De ce qui caractérise « ceux qui sont proches » tu peux déduire ce qui caractérise « ceux qui sont éloignés ». De même qu’il n’y a rien de réel chez ceux qui sont proches, de même n’y a-t-il rien de réel chez ceux qui sont éloignés
D’une extrémité de la terre
Ce sont le soleil, la lune et l’armée céleste, car ils se déplacent d’une extrémité à l’autre de l’univers (Sifri)
13,9
toi, n'y accède pas, ne l'écoute point: bien plus, ferme ton œil à la pitié, ne l'épargne pas ni ne dissimule son crime,
Tu ne lui céderas (thovè) pas
Tu ne le chériras pas (taév) et tu ne l’aimeras pas. Car s’il est vrai qu’il est écrit : « tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Wayiqra 19, 18), celui-là tu ne l’aimeras pas
Et tu ne l’écouteras pas
En lui accordant le pardon lorsqu’il suppliera pour sa vie. Car s’il est vrai qu’il est écrit : « aider, tu l’aideras » (Chemoth 23, 5), celui-là tu ne l’aideras pas
Et ton œil ne s’apitoiera pas sur lui
Car s’il est vrai qu’il est écrit : « tu ne te tiendras pas sur le sang de ton prochain » (Wayiqra 19, 16), de celui-là tu n’auras pas pitié
Et tu n’auras pas pitié
Tu n’essaieras pas de le défendre
Et ne le cacheras pas
Si tu connais un élément à charge le concernant, tu n’as pas le droit de te taire
13,10
au contraire, tu devras le faire périr! Ta main le frappera la première pour qu'il meure, et la main de tout le peuple ensuite.
Car tuer
S’il sort innocenté du tribunal, ramène-le pour qu’il soit condamné. S’il sort condamné du tribunal, ne le ramène pas pour qu’il soit innocenté (Sifri)
Ta main sera la première contre lui
C’est une mitswa pour celui qui a été « incité » de le mettre à mort. S’il ne meurt pas de sa main, il mourra de celle des autres, comme il est écrit : « et la main de tout le peuple en dernier »
13,11
C'est à coups de pierres que tu le feras mourir, parce qu'il a tenté de t'éloigner de l'Éternel, ton Dieu, qui t'a délivré du pays d'Egypte, de la maison d'esclavage,
13,12
et afin que tout Israël l'apprenne et tremble, et que nul ne commette plus un tel méfait au milieu de vous.
13,13
Si tu entends dire, à l'égard de l'une des villes que l'Éternel, ton Dieu, te donnera pour y habiter,
Pour y habiter
A l’exclusion de Jérusalem, qui n’a pas été donnée pour servir à l’habitation (Sifri)
Lorsque tu entendras […] en disant
[Lorsque tu entendras des gens] parler ainsi : « Sont sortis des hommes de perversion, etc.
13,14
que des hommes pervers, nés dans ton sein, ont égaré les habitants de cette ville, en disant: "Allons, servons des dieux étrangers," que vous ne connaissez point,
De perversion (beliya‘al)
Dépourvus de joug (beli ‘ol), qui ont rejeté le joug de Hachem
Des hommes
Et non des femmes (Sanhèdrin 111b)
Les habitants de leur ville
Et non les habitants d’une autre ville. D’où l’enseignement : Une ville n’est traitée comme ville « fourvoyée » que si ce sont des hommes qui l’ont fourvoyée et si ceux qui l’ont fourvoyée en sont originaires
13,15
tu feras une enquête, tu examineras, tu t'informeras avec soin; et si le fait est avéré, constant, si cette abomination a été commise au milieu de toi,
Tu rechercheras
D’où l’on apprend, en raison de la multiplicité des expressions, qu’il existe sept « enquêtes ». Ici en figurent trois : « recherche », « enquête » et « bien ». « Tu interrogeras » n’entre pas en ligne de compte, et c’est de lui qu’on a déduit l’interrogatoire sur les circonstances [du crime]. Il est écrit ailleurs : « Les juges rechercheront “bien” » (infra 19, 18), et ailleurs encore : « tu rechercheras “bien” » (infra 17, 4). La double présence du mot « bien » dans ces versets permet, en utilisant un mode de raisonnement faisant appel à deux textes qui contiennent le même mot (guezéra chawa), d’appliquer à l’un des cas ce qui est écrit à propos de l’autre (Sanhèdrin 40a)
13,16
tu passeras au fil de l'épée les habitants de cette ville, tu la voueras, avec tout ce qu'elle renferme, jusqu'au bétail, au tranchant du glaive;
Frapper
Si tu ne peux pas les faire mourir de la manière qui leur est applicable, fais-les mourir d’une autre manière (Baba Metsi‘a 31b)
13,17
tu en réuniras toutes les richesses au centre de la place, et tu livreras au feu la ville et tous ses biens, sans réserve, en l'honneur de l'Éternel, ton Dieu. Elle restera une ruine éternelle, elle ne sera plus rebâtie.
A Hachem
En l’honneur de Son Nom et à cause de Lui
13,18
Que rien de la cité maudite ne s'attache à ta main, afin que l'Éternel apaise sa colère, qu'il te prenne en pitié et te dédommage en te multipliant, comme il l'a juré à tes pères,
Afin que Hachem revienne de l’embrasement de Sa colère
Car aussi longtemps que l’idolâtrie est dans le monde, Sa colère s’embrase dans le monde
13,19
si tu écoutes la voix de l'Éternel, ton Dieu, en observant tous ses commandements que je te signifie en ce jour, en faisant ce qui est juste aux yeux de l'Éternel, ton Dieu.
Ce qui est facile comme ce qui est difficile