Tu aimeras donc l'Éternel, ton Dieu, et tu observeras ses lois, ses statuts, ses préceptes, en tous temps.
11,2
Reconnaissez en ce jour, car ce n'est pas à vos enfants que je parle, eux qui ne connaissent pas, qui n'ont point vu, reconnaissez les enseignements de l'Éternel, votre Dieu, sa grandeur, sa main puissante et son bras étendu;
Vous saurez aujourd’hui
Appliquez-vous à savoir, à comprendre et à accepter mes reproches
Car pas à vos fils
Ce n’est pas avec eux que je parle maintenant, car eux pourraient dire : « Nous, nous n’avons pas su, ni n’avons vu tout cela.
11,3
les signes et les œuvres qu'il a opérés au sein de l'Egypte, sur Pharaon, roi d'Egypte, et sur tout son pays;
11,4
ce qu'il a fait à l'armée égyptienne, à ses chars et à sa cavalerie, alors qu'il les submergea sous les eaux de la mer des Joncs, quand ils vous poursuivaient, et que l'Éternel les fit disparaître jusqu'à ce jour;
11,5
ce qu'il vous a fait dans le désert, jusqu'à votre arrivée en ce lieu;
11,6
ce qu'il a fait à l'égard de Dathan et d'Abirâm, fils d'Elïab, descendant de Ruben, quand la terre ouvrit son sein et les engloutit avec leurs familles et leurs tentes, et tous leurs adhérents, à la vue d'Israël entier.
Au milieu de tout Israël
En quelque endroit où l’un d’eux s’enfuyait, la terre se crevassait sous lui et l’engloutissait. Telles sont les paroles de Rabi Yehouda. Ce à quoi lui a objecté Rabi Nè‘hèmia : « N’est-il pas écrit ailleurs : “La terre ouvrit sa bouche… ” (Bamidbar 16, 32) ? “Sa bouche” et non : “ses bouches” ! » Il lui demanda : « Comment expliquer alors les mots : “au milieu de tout Israël” ? » Il a répondu : « La terre a pris la forme de la pente d’un entonnoir, et où que se trouvât l’un d’eux il était précipité vers le lieu où était située la crevasse » (Bamidbar raba)
Et tout l’univers (hayeqoum) qui était dans leurs pieds
Il s’agit de l’argent de l’homme : il le fait tenir (qoum : « debout ») sur ses pieds (Sanhèdrin 110a)
11,7
Ce sont vos propres yeux qui ont vu toutes ces grandes œuvres opérées par l'Éternel!
Car ce sont vos yeux qui ont vu
Ces mots font suite à ce qui précède : « Car je ne parle pas à vos fils, qui n’ont pas connu… » (verset 2), mais c’est à vous que je parle, « dont les yeux ont vu…
11,8
Gardez donc tous les commandements que je vous donne aujourd'hui; alors vous serez forts, et vous obtiendrez la possession du pays où vous allez, pour le conquérir.
11,9
Alors aussi vous vivrez de longs jours sur cette terre que l'Éternel a juré à vos ancêtres de donner à eux et à leur postérité, terre où ruissellent le lait et le miel.
11,10
Car le pays où tu vas pour le conquérir ne ressemble point au pays d'Egypte, d'où vous êtes sortis; là, tu devais semer ta graine et l'humecter à l'aide du pied, comme en un jardin potager.
N’est pas comme le pays d’Egypte
Mais il est mieux que lui. Cette promesse a été faite à Israël lorsqu’il est sorti d’Egypte, car ils disaient : « Peut-être ne nous dirigeons-nous pas vers un pays aussi bon et aussi beau que celui-ci ! » J’aurais pu penser que le texte décrivît ici [Erets Yisrael] à son désavantage, comme pour leur dire : « Il n’est pas comme le pays d’Egypte, mais pire que lui. » Aussi est-il écrit : « … et ‘Hèvron a été construite sept ans avant Tso‘an d’Egypte » (Bamidbar 13, 22). C’est un même homme qui les a construites : ‘Ham a construit Tso‘an pour son fils Mitsrayim, et ‘Hèvron pour Kena‘an. D’ordinaire, on commence par construire du beau, et ensuite du laid, car l’on utilise pour le second ce qui reste des matériaux employés pour le premier. Et ce que l’on préfère passe toujours avant le reste. C’est donc que ‘Hèvron était plus belle que Tso‘an. Quant à l’Egypte, elle est le plus beau de tous les pays, comme il est écrit : « … comme le jardin de Hachem, comme le pays d’Egypte » (Beréchith 13, 10). Or, Tso‘an était la plus belle ville de toute l’Egypte, puisqu’elle servait de résidence aux rois, comme il est écrit : « Car ses princes ont été à Tso‘an » (Yecha’ya 30, 4). Pour ce qui est de ‘Hèvron, son état de « résidu » d’Erets Yisrael, d’où son utilisation comme lieu de sépultures, ne l’empêchait pas d’être plus belle que Tso‘an. Ce verset est expliqué d’une autre manière dans le traité Ketouvoth (112a) : Se peut-il que l’on construise pour son fils cadet avant de construire pour son aîné ? En réalité, ‘Hèvron a été bâtie sept fois plus solidement que Tso‘an
D’où vous êtes sortis
Pas même comme le pays de Ra‘amsés où vous avez résidé et qui constitue ce qu’il y a de mieux en Egypte, comme il est écrit : « … dans la meilleure partie du pays, dans le pays de Ra‘amsés… » (Beréchith 47, 11). Cette province-là non plus n’est pas comme Erets Yisrael
Et arrosais avec ton pied
Il te fallait, pour irriguer la terre d’Egypte, élever l’eau du Nil avec tes pieds. Il fallait que tu te réveilles de ton sommeil et que tu peines, seules les parties basses étant irriguées et non les plus élevées. Il te fallait donc élever l’eau depuis les parties basses vers les parties élevées. Mais ce pays-ci, « il boit l’eau à la pluie des cieux » (verset suivant) : Tu pourras dormir dans ton lit, le Saint béni soit-Il se chargeant d’irriguer simultanément les parties basses comme les parties élevées, ce qui est apparent comme ce qui ne l’est pas
Comme un jardin à légumes
Auquel les pluies ne suffisent pas et que l’on irrigue à pied et en portant l’eau sur l’épaule
11,11
Mais le pays que vous allez conquérir est un pays de montagnes et de vallées, abreuvé par les pluies du ciel;
Un pays de montagnes et de vallées
La montagne est plus prisée que la plaine. On peut, dans la plaine, sur une surface d’un kor, semer un kor. Sur une montagne, en revanche, pour une surface d’un kor, on sèmera cinq kor : un sur chacun de ses quatre versants et un à son sommet
Et de vallées
Ce sont les plaines
11,12
un pays sur lequel veille l'Éternel, ton Dieu, et qui est constamment sous l'œil du Seigneur, depuis le commencement de l'année jusqu'à la fin.
Dont Hachem ton Eloqim s’enquiert
Mais ne s’enquiert-Il pas de tous les pays, comme il est écrit : « … pour faire pleuvoir sur une terre inhabitée » (Iyov 38, 26) ? Il ne prend soin, en fait, s’il est permis de s’exprimer ainsi, que de ce pays-là, et l’attention qu’Il lui porte L’amène à prendre soin également des autres
Toujours les yeux de Hachem
Pour vérifier ses besoins et y renouveler Ses décrets, parfois en bien parfois en mal, comme expliqué dans le traité Roch hachana (17b)
Depuis le commencement de l’année
A Roch hachana est décidé ce qui arrivera jusqu’à la fin de l’année (Roch hachana 8a)
11,13
Or, si vous êtes dociles aux lois que je vous impose en ce jour, aimant l'Éternel, votre Dieu, le servant de tout votre cœur et de toute votre âme,
Ce sera
Ces mots font suite à ce qui précède : « … il boit l’eau à la pluie des cieux » (verset 11)
Ce sera
Si tu écoutes [ce qui t’a déjà été enseigné] autrefois, tu comprendras le neuf (Souka 46b). De même : « Ce sera, si oublier, tu oublies… » (supra 8, 19) – si tu commences d’oublier, un jour viendra où tu oublieras tout. C’est ainsi qu’il est écrit dans une meguila : « Si tu m’abandonnes un jour, deux jours t’abandonnerai-je » (Sifri)
Je vous ordonne aujourd’hui
[Que mes mitswoth] vous soient aussi neuves que si vous les aviez entendues aujourd’hui même (Sifri)
Pour aimer Hachem
Que tu ne dises pas : « Je vais étudier pour devenir riche, pour que l’on m’appelle : “Maître”, pour percevoir un salaire. » Mais tout ce que vous faites, faites-le par amour, et les honneurs finiront par venir (Nedarim 62a)
Et pour le servir de tout votre cœur
Un service qui est dans le cœur, à savoir la prière. La prière est en effet appelée « service », comme il est écrit : « Ton Eloqim que tu “sers” sans cesse… » (Daniel 6, 17). Or, existe-t-il un « service » en Babylonie ? C’est donc qu’il priait, comme il est écrit : « Ses fenêtres étaient ouvertes dans sa chambre vers Jérusalem et il priait trois fois par jour » (ibid. verset 11). De même est-il écrit pour David : « Puisse ma prière être déposée comme de l’encens devant toi » (Tehilim 141, 2)
De tout votre cœur et de toute votre âme
N’a-t-il pas déjà été prescrit : « de tout ton cœur et de toute ton âme » (supra 6, 5) ? Il s’agit là-bas d’une prescription adressée à l’individu, ici d’une prescription adressée à la collectivité
11,14
je donnerai à votre pays la pluie opportune, pluie de printemps et pluie d'arrière-saison, et tu récolteras ton blé, et ton vin et ton huile.
Je donnerai la pluie de votre pays
Faites ce que vous devez, je ferai ce que je dois (Sifri)
En son temps
Pendant la nuit, afin qu’elles ne vous importunent pas. Autre explication : « En son temps » – les nuits de chabath, quand les gens sont tous chez eux
Pluie d’automne (yorè)
C’est l’ondée qui tombe après les semailles et qui détrempe (marwè) le sol et les graines (Ta‘anith 6a)
Et pluie de printemps (oumalqoch)
C’est l’ondée qui tombe peu de temps avant la moisson pour remplir l’épi sur sa tige (ibid.). Le mot malqoch désigne quelque chose de « tardif », le Targoum Onqelos rendant : « Les “chétives” [au sens de : « tardives » – voir Rachi Beréchith 30, 42)] furent à Lavan » (ibid.) par : leqachiya. Autre explication : On l’appelle malqoch parce qu’elle tombe sur les épis (meliloth) et sur les tiges (qachin)
Tu réuniras ta céréale
C’est toi qui les feras entrer chez toi, et non tes ennemis, ainsi qu’il est écrit : « Je ne donnerai plus ta céréale à tes ennemis […] mais les mangeront ceux qui les auront récoltées » (Yecha’ya 52, 8 et 9). Et ce ne sera pas ainsi qu’il est écrit : « Quand Israël avait semé, accouraient Midyan et ‘Amaleq » (Choftim 6, 3)
11,15
Je ferai croître l'herbe dans ton champ pour ton bétail, et tu vivras dans l'abondance.
Je donnerai de l’herbe dans ton champ
Pour que tu n’aies pas à mener [ton bétail] dans le désert. Autre explication : Pour que tu puisses faucher ta récolte [en tant que fourrage] pendant toute la saison des pluies et la jeter à tes bêtes. Et si tu cesses de le faire trente jours avant la moisson, tu ne seras pas pour autant à court de céréales
Tu mangeras
Ces mots constituent une bénédiction distincte : le pain qui passera dans les entrailles sera bénédiction : tu mangeras et seras rassasié
11,16
Prenez garde que votre cœur ne cède à la séduction, que vous ne deveniez infidèles, au point de servir d'autres dieux et de leur rendre hommage.
Prenez garde à vous
Gardez-vous, lorsque vous aurez mangé et que vous serez rassasiés, de vous révolter, car on ne se révolte contre le Saint béni soit-Il que si l’on est rassasié, comme il est écrit : « De peur que tu ne manges, ne sois rassasié […] et que ton gros bétail et ton menu bétail ne se multiplient… » (supra 8, 12 et 13). Et qu’est-il écrit ensuite ? « Et que ton cœur ne s’élève, et que tu n’oublies Hachem… » (ibid. verset 14)
Que vous ne vous détourniez
En abandonnant la Tora, et alors « vous servirez d’autres dieux ». Car l’abandon de la Tora conduit à s’attacher à l’idolâtrie. C’est ainsi que David a dit : « Car ils m’ont repoussé aujourd’hui, m’empêchant de m’attacher à l’héritage de Hachem, en disant : “Va adorer d’autres dieux !” » (I Chemouel 26, 19). Mais qui lui avait parlé ainsi ? Il s’était dit, en fait : « Puisque je suis repoussé de l’étude de la Tora, me voici tout près d’adorer d’autres dieux.
D’autres dieux
Qui sont « autres » pour leurs adorateurs : On crie vers eux et ils ne répondent pas, se comportant ainsi comme des étrangers (Sifri)
11,17
La colère du Seigneur s'allumerait contre vous, il défendrait au ciel de répandre la pluie, et la terre vous refuserait son tribut, et vous disparaîtriez bientôt du bon pays que l'Éternel vous destine.
Sa récolte
Même ce que vous lui aviez apporté, [elle ne le rendra pas], ainsi qu’il est écrit : « Vous avez beaucoup semé, et peu récolté » (‘Haggaï 1, 6)
Vous serez détruits bientôt
En plus de toutes les autres punitions, je vous exilerai du pays qui vous aura fait pécher. Cela ressemble à un roi qui aura envoyé son fils assister à un festin et qui, depuis son trône, l’aura mis en garde : « Ne mange pas plus qu’il ne t’en faut, afin de rester propre lorsque tu rentreras à la maison ! » Mais le fils, qui n’aura pas tenu compte de l’avertissement, aura mangé et bu plus que de raison, il aura vomi et éclaboussé tous les convives. Ceux-ci l’auront empoigné par les mains et par les pieds et l’auront jeté hors du palais (Sifri)
Bientôt
Je ne vous accorderai pas de sursis. Et si vous deviez objecter qu’Il a pourtant octroyé un sursis à la génération du déluge, comme il est écrit : « Ses jours seront de cent et vingt années » (Beréchith 6, 3 ; voir Rachi ibid.), [la différence tient à ce que] la génération du déluge n’avait personne sur qui prendre d’exemple, tandis que vous avez, vous, sur qui prendre exemple (Sifri)
11,18
Imprimez donc mes paroles dans votre cœur et dans votre pensée; attachez-les, comme symbole, sur votre bras, et portez-les en fronteau entre vos yeux.
Vous mettrez ces miennes paroles-là
Même après que vous aurez été exilés, distinguez-vous par les mitswoth : Mettez les tefilin, faites des mezouzoth, afin qu’elles ne vous soient pas à votre retour comme des nouveautés. C’est ainsi qu’il est écrit : « Fais-toi des signes distinctifs ! » (Yirmeya 31, 20) (Sifri)
11,19
Enseignez-les à vos enfants en les répétant sans cesse, quand tu seras à la maison ou en voyage, soit que tu te couches, soit que tu te lèves.
Pour en parler
Dès le moment où l’enfant sait ce qu’est parler, enseigne-lui : « Mochè nous a prescrit une loi… » (infra 33, 4), et que ce soit ainsi qu’il apprenne à parler. D’où l’enseignement : Lorsque l’enfant commence à parler, son père doit lui parler en « langue sacrée » et lui enseigner la Tora. Et s’il ne le fait pas, c’est comme s’il l’enterrait, comme il est écrit : « Vous les enseignerez à vos fils pour en parler…
11,20
Inscris-les sur les poteaux de ta maison et sur tes portes.
11,21
Alors la durée de vos jours et des jours de vos enfants, sur le sol que l'Éternel a juré à vos pères de leur donner, égalera la durée du ciel au-dessus de la terre.
Afin qu’augmentent vos jours et les jours de vos fils
Si vous agissez ainsi ils augmenteront, et sinon ils n’augmenteront pas. Car on peut interpréter ce que dit la Tora de manière à déduire une affirmation d’une négation, et inversement
De leur donner
Il n’est pas écrit ici : « de “vous” donner », mais : « de “leur” donner ». D’où nous apprenons que la Tora contient une allusion à la résurrection des morts (Sanhèdrin 90b)
11,22
Oui, si vous observez bien toute cette loi que je vous prescris d'accomplir, aimant l'Éternel, votre Dieu, marchant toujours dans ses voies et lui demeurant fidèles,
Garder
Cela constitue une exhortation à bien rester sur ses gardes, et à veiller avec soin à étudier, de manière à ne pas oublier
De marcher dans toutes Ses voies
De même qu’Il est miséricordieux, de même sois-le à Son imitation. De même qu’Il est bienfaisant, de même sois-le à Son imitation
Et de vous attacher à Lui
Est-il possible de parler ainsi ? N’est-il pas « un feu dévorant » (supra 4, 24) ? En réalité, attache-toi aux disciples et aux Sages, et je te le compterai comme si tu t’attachais à Lui
11,23
l'Éternel repoussera toutes ces nations devant vous, et vous déposséderez des peuples plus grands et plus forts que vous.
Hachem dépossédera
Si vous faites ce que vous devez, je ferai ce que je dois
Et plus puissantes que vous
Pour forts que vous soyez, ils sont plus forts que vous. Car si Israël n’était pas fort, que voudrait dire cet éloge décerné aux Emoris : « plus puissantes que vous » ? C’est donc que vous êtes effectivement plus forts que les autres nations, mais que celles-là sont plus fortes que vous
11,24
Toute région où se posera la plante de vos pieds, sera à vous: depuis le désert jusqu'au Liban, depuis le fleuve, le fleuve de l'Euphrate, jusqu'à la mer occidentale, s'étendra votre territoire.
11,25
Nul ne pourra tenir devant vous; l'Éternel, votre Dieu, répandra votre terreur sur tous les lieux où vous porterez vos pas, ainsi qu'il vous l'a déclaré.
Pas un homme ne se tiendra devant vous…
Il n’est question ici que d’un « « homme ». D’où sait-on que [cela s’applique aussi] à une nation, à une famille ou à une femme ? De ce qu’il est écrit : « il ne se tiendra », en aucun cas. Dans ce cas, pourquoi le texte parle-t-il d’un « homme » ? Même [un homme] comme ‘Og, roi du Bachane
Votre frayeur et votre terreur
Quelle différence sépare-t-elle « frayeur » et « terreur » ? « Votre frayeur » s’appliquera sur les peuples voisins, et « votre terreur » sur les peuples éloignés
Frayeur
Expression de crainte « soudaine »
Terreur
Expression d’angoisse « à long terme »
Comme Il vous a parlé
Et où a-t-Il ainsi parlé ? « J’enverrai ma frayeur devant toi… » (Chemoth 23, 27)
11,26
Voyez, je vous propose en ce jour, d'une part, la bénédiction, la malédiction de l'autre:
Vois
La bénédiction et la malédiction, telles qu’elles seront prononcées sur le mont Guerizim et sur le mont ‘Eval
11,27
la bénédiction, quand vous obéirez aux commandements de l'Éternel, votre Dieu, que je vous impose aujourd'hui;
La bénédiction
Afin que vous écoutiez
11,28
et la malédiction, si vous n'obéissez pas aux commandements de l'Éternel, votre Dieu, si vous quittez la voie que je vous trace aujourd'hui, pour suivre des dieux étrangers, que vous ne connaissez point.
Du chemin que je vous ordonne aujourd’hui
D’où l’on apprend que tout idolâtre se détourne de « tout » le chemin qu’Israël a reçu l’ordre de suivre. D’où l’enseignement : Celui qui légitime l’idolâtrie est comme s’il reniait toute la Tora dans son intégralité (Sifri)
11,29
Or, quand l'Éternel, ton Dieu, t'aura installé dans le pays où tu vas pour le conquérir, tu proclameras la bénédiction sur le mont Garizim, la malédiction sur le mont Hébal.
Tu donneras la bénédiction
Comme le rend le Targoum Onqelos : « Ceux qui bénissent »
Sur le mont Guerizim
Ils se tournaient face au mont Guerizim et prononçaient d’abord la bénédiction : « Béni soit l’homme qui ne fera pas une image et une idole de métal, etc. » (voir infra 27, 15). Ils commençaient par formuler sous forme de bénédictions toutes les malédictions du chapitre 27. Après quoi ils se tournaient face au mont ‘Eval et se mettaient à prononcer les malédictions (Sota 37a et b)
11,30
Ces montagnes sont au delà du Jourdain, en arrière, dans la direction du couchant, dans la province des Cananéens habitants de la plaine, vis-à-vis de Ghilgal, près des chênes de Moré.
Ne sont-elles pas
Il en a donné une indication [géographique] (voir Sota 33b)
Derrière (a‘harei)
Après la traversée du Yardén et bien loin au-delà. C’est ce que veut dire le mot a‘harei (« derrière »), lequel contient, toutes les fois qu’il est employé, une idée d’éloignement
Le chemin de la venue du soleil
Au-delà du Yardén, en direction de l’ouest. Cela est prouvé par les indications musicales : Les mots a‘harei (« derrière ») et dèrèkh (« le chemin ») portent des signes disjonctifs, le premier un pachta et le second, dont la lettre dalet est ponctuée d’un daguéch, un machpél (yethiv). Tandis que si les mots a‘harei et dèrèkh étaient inséparables, le premier porterait un signe auxiliaire (mahpakh) et le second un pachta, et le dalet de dèrèkh serait sans daguéch
Face au Guilgal
Loin du Guilgal
Les chênes de Morè
Il s’agit de Chekhem (Sota 32a), comme il est écrit : « jusqu’à l’endroit de Chekhem, jusqu’à Elon Morè » (Beréchith 12, 6)
11,31
Car, vous allez passer le Jourdain pour marcher à la conquête du pays que l'Éternel, votre Dieu, vous donne; vous en prendrez possession et y demeurerez.
Car vous passez le Yardén…
Les miracles sur le Yardén vous serviront de signe que vous allez prendre possession du pays
11,32
Appliquez-vous alors à observer toutes les lois et les statuts que je vous expose en ce jour.
Appliquez-vous à savoir, à comprendre et à accepter mes reproches