La Shoah aurait dû marquer pour les Juifs la fin de toute illusion de pouvoir un jour s’intégrer aux autres Nations. Depuis l’époque de l'Émancipation et des libertés accordées aux Juifs en Europe, ces derniers se sont rapprochés des non-juifs en cherchant à prouver leur patriotisme. Beaucoup d’entre eux vont lors cette démarche abandonner leur patrimoine afin de briser les barrières religieuses qui les séparaient des non-juifs. Les Juifs allemands vont exceller en zèle en allant jusqu’à remplacer le terme “Jérusalem” par “Berlin” dans leur liturgie, et en se convertissant en masse au christianisme. Mais les événements de la Nuit de Cristal vont briser à grand fracas les vitres de leurs commerces et leur rêve d’assimilation.
Toute l’Europe participera au génocide - à l’exception du Danemark - en dénonçant les Juifs et en œuvrant à leur arrestation, ou encore en les empêchant de se sauver du danger qui les menaçait. C’est ainsi que la France collaborera, que la Suisse fermera ses frontières, que la Grande-Bretagne refusera d’accorder des visas d’entrée en Palestine à la veille de la guerre, et que même les États-Unis n’accorderont qu’au compte-goutte les autorisations d’émigrer dans leur pays et négligeront de bombarder les voies ferroviaires menant aux camps de la mort.
Après une telle désillusion, on se serait attendu à ce que les Juifs en tirent les conclusions qui s’imposent et décident définitivement de renoncer à s'assimiler aux Nations (ce qui n’est absolument pas contradictoire avec l’obligation que l’on a de remplir ses devoirs civiques). Pourtant, cela ne s’est pas produit et tout a continué comme dans le passé, comme si rien ne s’était passé. Étonnant, n’est-ce pas ?
En réalité, la démarche des Nations au lendemain de la guerre a induit les Juifs en erreur. En effet, on a alors permis aux Juifs de revenir en Terre Sainte, les chefs nazis furent jugés et condamnés et des indemnités furent accordées par l’Allemagne aux rescapés des camps. Les torts seront reconnus, les crimes de guerre dénoncés et on promettra que tout cela ne se reproduira plus jamais. Tout laisse supposer une véritable “Téchouva” !
Mais le temps passe et le monde oublie peu à peu le massacre des Juifs durant la guerre ; les témoins de la Shoah disparaissent et en parallèle se lèvent des négationnistes. De plus en plus, on fait passer des messages sournois laissant supposer que l’État hébreu commet lui aussi des actes maléfiques envers les Palestiniens, allant jusqu'à accoler à la politique de l’État d’Israël le terme d’apartheid.
Depuis les événements du 7 octobre, les masques tombent et le monde entier (sauf le chef d’État argentin qui aspire à se convertir au judaïsme) parle désormais de “génocide des Gazaouis”, ni plus ni moins. Les faits sont manipulés et déformés par les médias qui se gardent de rappeler les raisons pour lesquelles Israël est rentré à Gaza, et passent sous silence le sort des otages dont on a toujours aucune nouvelle. On a très vite effacé de la mémoire toutes les vidéos des horreurs perpétrées par le ‘Hamas. Nous nous retrouvons avec les mêmes constatations qu’au lendemain de la Shoah : ‘Essav hait Ya’akov !
Nos Sages assimilent Edom au porc (animal interdit à la consommation, voir Parachat Chemini 11, 7) car il se présente comme un être civilisé et moral (il s’allonge en montrant son sabot fendu comme pour signifier qu’il compte parmi les espèces Cachères), mais son intériorité est corrompue (il ne rumine pas).
On peut se désoler d’une telle réalité, mais quelque part celle-ci pousse les Juifs à conserver leur identité et à se tourner vers leur patrimoine et leur croyance. On espère qu’effectivement la leçon sera comprise définitivement et que nous reconnaissions tous que notre salut ne dépend uniquement que de D.ieu !