Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhai Steboun vous offre 3 petits trésors d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !
Servir Hachem de façon désintéressée
« Ils prendront pour Moi une offrande… » (Chémot 25,2)
Rachi s’exprime ainsi sur ce verset : pour Moi et pour mon Nom. Qu’est-ce que cela signifie ?
L’un des élèves de Rabbi Israël de Rouzine entendit que pour mériter le dévoilement d’Eliahou Hanavi, il fallait s’abstenir de parler de choses futiles pendant 40 jours consécutifs.
Après de nombreux efforts, le 40ème jour arriva, mais Eliahou Hanavi ne se révéla pas à cet élève. Précisons que ce jeûne de la parole était uniquement dans ce but, et non à des fins spirituels. Désespéré, il s’adressa à son Rabbi afin de connaître la raison pour laquelle Eliahou Hanavi ne lui était pas apparu. Mais il ne répondit rien…
Le Rabbi était habillé avec des vêtements de prestige, mais intérieurement, il était un véritable serviteur d’Hachem. En sortant, l’élève s’aperçut que son Rabbi se dirigeait vers l’écurie afin d’y caresser un cheval.
Etonné, il lui demanda : « Quel genre de Mitsva peut-il bien y avoir en agissant ainsi ? »
Le Rabbi répondit : « Penses tu réellement qu’il s’agit d’un cheval ordinaire ? Il n’a pas prononcé une seule parole vaine depuis plus de 40 jours ! »
L’élève avait compris la leçon : il est possible de se taire et de rester malgré tout un cheval… A l’inverse, il est également possible de vivre de manière grandiose au point de mériter la révélation d’Eliahou Hanavi, tout en restant humble et un véritable serviteur d’Hachem. En réalité, tout dépend de notre véritable intention au moment où nous accomplissons nos actions.
C’est la signification de notre verset : il faut savoir que chacun à la possibilité d’atteindre le degré de pratique le plus élevé, à savoir réaliser les Mitsvot d’une manière complètement désintéressée, c’est-à-dire dans l’unique but de servir le Roi du monde.
Une Mitsva collective
« Ils prendront pour Moi une offrande, chacun d’entre eux… » (Chémot 25,2)
Les Bné Israël sont sortis d’Egypte avec une grande richesse. Ainsi, chacun d’entre eux avait la possibilité de construire le Michkan à lui tout seul. Cependant, Hachem désirait que chaque juif participe à cette précieuse Mitsva de la construction du Michkan, lieu de résidence de la Présence divine.
A ce sujet, on raconte l’histoire suivante à propos du Rav Kadouri (de mémoire bénie) :
Lorsqu’il décida de créer sa propre Yéchiva, il partit récolter de l’argent dans le monde entier dans ce but. Il croisa alors l’un des frères Safra (réputés pour leur grande générosité en faveur de la Torah) qui lui demanda le montant exact dont il avait besoin car en effet, il souhaiter financer lui-même entièrement la construction de la Yéchiva afin d’épargner au Rav la fatigue inhérente à tous ces voyages.
Il lui répondit : « Désolé, mais je dois décliner ton offre car je suis intéressé à ce que tout le monde participe à cette grande Mitsva. Celle-ci doit être partagée, elle ne peut donc pas appartenir à une seule personne ! »
L’importance de donner à autrui
« Ils prendront pour Moi une offrande… » (Chémot 25,2)
Il est possible de transformer un acte simple et quotidien en un acte éternel. C’est le sens de ce verset qui nous enseigne l’importance de donner, mais également le bienfait qu’on en retire par cette action altruiste.
Par exemple, le fait de boire une boisson fraîche nous procure un petit plaisir physique de quelques secondes. En revanche, lorsqu’on fait don d’une telle boisson à une personne assoiffée, notre satisfaction, cette fois-ci de nature spirituelle, devient presque infinie !
Le roi Mounbaz distribua toute la fortune de son royaume aux pauvres. A ceux qui se moquaient de lui, il répondait : « Mes ancêtres ont caché des trésors pour les autres, mais en ce qui me concerne, je préfère préserver le véritable trésor pour moi… »
Voici une histoire qui illustre parfaitement cette notion :
Le Rav Steinmann était en voyage à l’étranger. Un puissant homme d’affaires l’aborda en lui demandant de bénir son fils afin qu’il soit à son tour un homme riche.
Le Rav lui demanda : « Combien d’argent veux-tu qu’il possède exactement ? »
L’homme d’affaires répondit : « Le maximum ! »
Le Rav insista : « Je t’ai demandé un somme précise ! »
L’homme réfléchit et répondit : « 25 millions de dollars ! »
Le Rav déclara : « Je suis disposé à le bénir pour qu'il ait une somme de 50 millions de dollars, à condition qu’il redistribue l’intégralité de l’argent gagné au-delà de cette somme à des institutions de Torah… »
Le riche homme d’affaires se mit à blêmir : « Mais pourtant, il est écrit dans la Torah qu’il est interdit de donner plus que 20% de son argent ! Et s’il gagnait 100 millions de dollars ? »
Certaines personnes peuvent être tellement avides d’argent que cela peut leur faire perdre non seulement toute considération, mais également leur monde futur…