Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhai Steboun vous offre 3 petits trésors d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !
Qui méritera la terre d’Israël ?
« Allez servir l'Éternel votre D.ieu ; quels sont ceux qui s’en iront ? » (Chémot 10, 8)
Pharaon était un astrologue hors pair. Grâce à sa science des astres, il était en mesure de connaître de nombreux évènement à venir. Ainsi, lorsque Moché Rabbénou lui demanda de libérer les Bné Israël, Pharaon lui posa cette question : « Quels sont ceux qui s’en iront ? »
En effet, Pharaon avait vu dans les astres que les Bné Israël ne mériteraient pas d’entrer sur la terre d’Israël et qu’ils mourraient tous dans le désert ! Sa question en sous-entendait donc une autre : « Puisqu’ils vont tous mourir, pourquoi les faire sortir d’Egypte ? »
De plus, Pharaon ajouta de l’eau à son moulin en argumentant que seuls Kalev et Yéhochoua auraient le mérite de pénétrer sur la terre sainte, alors à quoi bon délivrer ce peuple ?
Moché Rabbénou lui répondit : « Nos enfants et nos personnes âgées ». Autrement dit : « Tu as raison, sauf sur un point : les personnes ayant moins de 20 ans et plus de 60 ans ne mourront pas dans le désert et mériteront d’entrer sur la terre d’Israël ! »
Le crime ne paie pas !
« Quant aux enfants d'Israël, aucun chien n'aboiera contre eux… » (Chémot 11, 7)
L’Admour Rabbi Méir Mipérimchlan explique ce verset de la manière suivante : il existe un principe essentiel dans le service divin : un homme doit toujours se conduire avec honnêteté car la fin ne justifie pas les moyens. Lorsqu’il reste intègre en toute circonstance, il mérite l’aide d’Hachem.
En effet, lorsque les Bné Israël s’efforcent d’être droits et justes en s’abstenant de recourir à la fourberie, Hachem se soucie d’éloigner d’eux tous les animaux dangereux sans qu’ils n’aient besoin d’intervenir pour cela, comme l’illustre l’histoire suivante :
Dans un quartier de Jérusalem, un homme possédait un chien tellement énorme qu’il effrayait tous les habitants, et particulièrement les enfants qui craignaient de sortir dans la rue.
On demanda gentiment au propriétaire de tenir son chien en laisse afin que tous se sentent un peu plus en sécurité, mais il refusa. La peur des enfants était si intense qu’ils en faisaient des cauchemars…
Ne pouvant plus supporter cette situation, un proche du Rav Mordékhaï Charabi (de mémoire bénie) qui habitait dans le quartier lui demanda s’il était possible de donner au chien un morceau de viande empoisonnée…
Le Rav répondit : « Il n’est pas convenable d’agir de la sorte. Patientez un peu et Hachem vous viendra en aide ».
Effectivement, quelques jours plus tard, le chien bondit brusquement sur son propriétaire et le mordit profondément. Par la suite, le vétérinaire du quartier décida que, selon la loi, il fallait impérativement abattre ce chien…
La gravité du Lachone Hara
« Ce mois-ci est pour vous le commencement des mois… » (Chémot 12, 2)
Ce verset fait allusion à la Mitsva de Roch ‘Hodèch (sanctification du nouveau mois) que nous célébrons au début de chaque mois. Une question se pose : Pourquoi Hachem a-t-Il ordonné l’accomplissement de cette Mitsva précisément lors de la sortie d’Egypte ?
La réponse est très simple : afin de se souvenir de la raison pour laquelle le peuple d’Israël est descendu en Egypte. Quelle est cette raison ? Le Lachone Hara (la médisance) de Yossef envers ses frères. Or, la réparation de cette faute ne s’acheva que lors de la sortie d’Egypte, soit plus de deux siècles plus tard !
Qui a dit du Lachone Hara pour la première fois ? La lune ! En effet, le Midrach affirme qu’elle n’était pas satisfaite de sa condition et qu’elle dénigra le soleil en disant : « Est-il possible que deux rois se partagent une même couronne ? »
Hachem a donc ordonné la Mitsva de Roch ‘Hodèch dès la sortie d’Egypte afin que le peuple d’Israël ait toujours en tête à quel point le Lachone Hara peut être lourd de conséquences. D’ailleurs, à la fin du Birkat Halévana (bénédiction de la lune), nous nous disons mutuellement « Chalom Alékhèm » (paix sur vous), comme pour signifier à la lune de faire la paix avec le soleil…