Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhai Steboun vous offre 3 petits trésors d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !
 

La sagesse de Moché Rabbénou

« Moché emporta les ossements de Yossef avec lui » (Chémot 13,19)

Le Midrach explique que les ossements de Yossef étaient à proximité de Moché Rabbénou, comme il est écrit : le Sage est celui qui se saisit de la Mitsva.

Le Tsvi Kérem pose les questions suivantes : Pourquoi Moché Rabbénou avait-il besoin d’avoir ces ossements à côté de lui ? En quoi a-t-il mérité le titre de Sage par rapport à cela ?

En réalité, Moché Rabbénou agit ainsi par précaution. En effet, il existe des personnes susceptibles de contrarier le dirigeant d’une communauté dans toutes sortes de situations. Ce dernier a donc souvent l’occasion de s’emporter, et garder son calme en toute circonstance n’est pas toujours facile…

Afin de surmonter ce type de désagrément, il faut donc avoir une parfaite maîtrise de soi. Or, Moché Rabbénou savait que cette qualité se trouvait chez Yossef. Effectivement, après tout ce que ses frères lui ont fait subir, il déclara : « Je suis Yossef, votre frère ! »

Ainsi, Moché conserva précieusement les ossements de Yossef auprès de lui afin de se rappeler que même si certains individus du peuple peuvent parfois être désagréables, il n’en reste pas moins qu’il s’agit de ses frères !

Mesure pour mesure

La Guémara (traité Méguila page 10a) écrit qu’Hachem ne se réjouit pas de la chute des mécréants. C’est la raison pour laquelle lorsque les anges demandèrent à chanter au moment de la traversée de la mer Rouge, Hachem leur dit : « Vous souhaitez chanter alors que Mes créatures sont en train de se noyer ?! »

Le Rav Rosenblaum nous donne l’explication traditionnelle de cette Guémara, à savoir qu’il est interdit de se réjouir de la déconvenue des impies.

Mais il existe une autre explication : en s’exprimant ainsi devant Hachem, la requête des anges suggéraient en réalité de faire périr les égyptiens par l’intermédiaire d’un chant, et non par l’eau !

En effet, un peu plus tard dans l’histoire, les anges savaient qu’ils feraient mourir les soldats de San’hériv lorsque ces derniers entendraient leur chant, donc pourquoi ne pas faire pareil avec les égyptiens ?

Ce à quoi Hachem leur répondit : « Mes créatures doivent périr par l’eau Mida Kénegued Mida (mesure pour mesure), car ils ont eux aussi jeté à l’eau tous les nouveau-nés du peuple d’Israël. Je ne leur ferai donc pas l’honneur de mourir par un chant ! »
 

Le chant de la mer

Il est écrit que tout celui qui chante la « Chirat Hayam » est assuré de voir ses fautes pardonnées. Si c’est ainsi, nous devrions sauter de joie tous les matins en récitant ce texte ! Pourquoi n’agissons-nous pas ainsi ?

La réponse est très simple : nous ne comprenons pas réellement ce que nous lisons. Si nous prenions le temps d’étudier ce passage, nous ne pourrions pas nous empêcher d’exulter !

On raconte qu’une personne se rendit un jour chez son Rav en lui disant : « Rav, j’ai été dans une ville où les gens sont tellement proches d’Hachem que lorsqu’ils chantent la « Chirat Hayam », ils remontent leur pantalons pour ne pas être mouillés, comme s’ils vivaient la traversée de la mer Rouge ! »

Loin d’être impressionné, le Rav répondit : « Il n’y a rien d’extraordinaire à cela. S’ils étaient véritablement proches d’Hachem, ils ne se soucieraient pas de leurs pantalons… »

Sachons prendre le temps d’étudier les explications de ce texte ainsi que celui de la prière en général, afin de nous imprégner de leur profondeur et d’acquérir ainsi une joie véritable et authentique !
 

Chabbath Chalom