La petite ville de Loubavitch, berceau de la ‘Hassidout ‘Habad, fait actuellement l’objet d’une importante restauration en Russie, et pourrait devenir rapidement un important lieu de pèlerinage.
« Un village russe du bout du monde éloigné, de toute civilisation ». C’est par ces termes dépourvus de toute ambiguïté que Rabbi Gabriel Gordon, responsable des lieux, décrit le village de Loubavitch. Un hameau certes reculé, à plus de 5 heures de trajet de la capitale, Moscou, mais très riche spirituellement : quatre Rabbis de la dynastie Loubavitch y ont vécu (à compter du second), deux y sont enterrés ainsi les quatre épouses des quatre Rabbis. Le Tséma’h Tsédek, très célèbre troisième Rabbi de Loubavitch, y est également enterré. Le fondateur de la ‘Hassidout ‘Habad, Rabbi Chnéor Zalman de Liadi, y a écrit le Tanya, œuvre majeure et centrale du mouvement Loubavitch. La ville a effectivement connu son essor les des 19e et début du 20 siècle, jusqu’à la première guerre mondiale. 3000 juifs y vivaient, jusqu’à la première guerre mondiale, et les 500 juifs qui restaient y habiter ont été exécutés par les nazis, brûlant la maison du Rabbi et la célèbre Yéchiva du mouvement ‘Habad, Tom’hé Témimim. Ce centre d’étude de la Torah a commencé en Russie, à Loubavitch, et compte aujourd’hui une centaine de centres dans le monde.
Brûlée dans les flammes de la seconde guerre mondiale, la ville historique du mouvement Loubavitch fait l’objet d’importantes rénovations ces dernières années. Concernant le cimetière, la plus ancienne pierre tombale aujourd’hui retrouvée date de la toute fin du 18e siècle. Elle appartient à l’un des élèves de Rabbi Israël Baal Chem Tov, fondateur du ‘hassidisme. Les sites principaux de la ville – Yéchiva, maisons… – sont aussi au cœur de cette renaissance de la ville, menée en collaboration avec les communautés juives du pays et le gouvernement russe. Les maisons accommoderont les pèlerins, qui pourront ainsi rester plusieurs jours sur place, au vu de l’isolement du village.
Peut-on imaginer pour autant une « Alyah » ‘Habad à Loubavitch ? « Notre objectif n’est pas d’inciter des juifs à venir habiter ici », tempère Rabbi Gordon. « Il n’y a aucun résident juif actuellement ; cette rénovation, c’est un hommage aux lieux saints de la ville. C’est un endroit spécial ». Saint et chargé d’histoire juive.