Parmi les vocables qui trahissent notre époque, et qui n’auraient pas été significatifs il y a 20 ans, les termes de « populisme » et de « post-vérité » semblent inclure assez clairement les objectifs d’une société inquiète, dont les buts ne sont guère précisés. Le populisme, c’est l’attitude des politiciens qui cherchent non à flatter le peuple, mais à en saisir les pulsions profondes. Ce n’est pas le prolétariat des marxistes – qui s’adressait aussi au peuple pour améliorer leurs conditions de vie – plutôt un nationalisme qui veut donner la préférence aux nations, et refuse les migrants. En fait, le populisme est l’expression des difficultés de l’époque contemporaine qui s’inscrit dans une orientation droitière radicale. Aujourd’hui, cette orientation s’exprime, comme on l’a écrit, par une opposition à l’héritage des Lumières : refus du multiculturalisme, conséquence de la globalisation et de la rencontre des cultures. Particulièrement, en Europe, mais de plus en plus aux Etats-Unis, les gouvernants ressentent cette réaction négative vis-à-vis de l’étranger. En Hongrie, en Italie, les populistes sont au pouvoir, et même, le Brexit anglais, ou le « trumpisme » américain expriment plus ou moins ces réserves vis-à-vis de toute forme de supra-nationalisme. Cela se traduit par un désengagement face à l’Union Européenne, à l’O.N.U., à l’OTAN. Les partis populistes estiment qu’il faut changer le cours de l’Histoire. Ce qui était évident jusqu’à aujourd’hui – progrès d’une civilisation fondée sur l’apport judéo-chrétien – doit être repensé, pour ne pas dire transformé. La vérité, implicite, d’une avancée de l’humanité, vers plus de liberté, plus de démocratie, n’est qu’une illusion qu’il convient de rejeter. Le programme de Marine Le Pen rejoint cette attitude : contrôle aux frontières pour éviter le passage des migrants, protections douanières. Le populisme radical cherche à éviter le métissage des cultures, pour protéger la civilisation européenne, théoriquement orientée pour développer certaines avancées de la culture occidentale. Il apparaît actuellement que le populisme est un danger pour la civilisation occidentale.
Il semble bien que ce danger, fondé sur une négation des valeurs occidentales, soit, consciemment ou non, fondé sur une absence d’idéologie, ou plutôt sur une idéologie faussée et falsifiée par une cécité réelle. Veut-on vraiment le bien de l’humanité ? Ou ne cherche-t-on pas plutôt à voiler l’inquiétude ambiante, le vide idéologique, en développant inconsciemment un sur-moi qui cache l’angoisse – ce qui conduit à un nationalisme exacerbé ? Ne se cache-t-on pas la vérité ? Le conflit actuel entre l’Italie et la France, entre le populisme italien et l’européen Macron, semble bien recouvrir le refus italien de reconnaître la vérité des valeurs traditionnelles. En d’autres termes, presque ironiques, la vérité ne se cache-t-elle pas en une post-vérité, qui deviendrait la valeur absolue ? Cette post-vérité qui vient de faire l’objet d’un livre récent (Post-Vérité et autres énigmes, de Maurizio Ferrari – P.U.F.) est peut-être le révélateur d’une nouvelle idéologie, cachée derrière le paravent d’Internet. La relativisation généralisée due à ce phénomène libère l’individu des contraintes sociales et justifie l’éloge du mensonge, ou de l’aveuglement face aux exigences et aux refus de l’autorité.
Relevons ici le mensonge de ces développements. D’après la Torah, l’Eternel est EMET/אמת (Vérité). Le sceau de la vérité est gravé sur le Trône divin. S’en éloigner c’est retirer le א, et il ne reste que la MORT/ מת ! Un refus de la tradition, une fidélité à la post-vérité qui n’est autre que le mensonge, tel est le danger que court aujourd’hui l’humanité. Voyons plus clair et sachons effacer le mensonge, pour rester fidèles à la vérité. Ce n’est que par la sincérité que l’on dépassera les faux problèmes qui guettent la société contemporaine, pour retrouver une VRAIE harmonie, fondée sur un équilibre nécessaire pour éviter la Chute. Ainsi, l’humanité saura relever la tête, dépasser les post-vérités, pour découvrir la VÉRITÉ UNIQUE, la foi en un Créateur, désireux de réaliser le bonheur de la créature.