Le Tsiyoun (tombeau) de Rabbi Chimon bar Yohaï à Mérone, en Haute Galilée, est un lieu d’une intense Kédoucha (sainteté) et nombreux sont ceux qui affirment avoir été exaucés après y avoir prié. Il comprend, outre le tombeau lui-même, des lieux de prières et d’hébergement. C’est le second site « touristique » du pays, avec un million et demi de visiteurs annuels, après le Kotel Hamaaravi, le Mur Occidental. A Lag Ba’omer, le jour de la Hiloula de Rabbi Chimon, ce sont 400.000 personnes qui sont attendues chaque année.
Mais l’état des lieux dressé dernièrement par un représentant du gouvernement signale un certain laisser-aller : un des bâtiments est non-conforme aux règles de sécurité, il n’y a pas d’accès pour les personnes à mobilité réduite, les panneaux en hébreu sont devenus difficiles à lire, il manque d’infrastructures qui garantissent les services médicaux correspondants à ce genre de site.
Le complexe est administré actuellement par un comité non gouvernemental, responsable des lieux saints, mais le gouvernement veut « profiter » de l’affluence qu’il connait pour développer une sorte de tourisme à thème kabbalistique à Mérone, à l’instar de ce qui existe à Tsfat (Safed), avec le centre de la Kabbale. Ainsi un projet d’un coût de 27 millions de shekalim devrait voir le jour avec, outre la remise en état des lieux, la construction d’hôtels et même d’une piscine, le tout passant sous le contrôle de ministère du tourisme.
Mais si ce projet de rénovation devrait faire honneur à Rachbi, certaines voix s’élèvent contre ce qui pourrait transformer ce qui est aujourd’hui un lieu de recueillement et de ressourcement en un grand centre mondial de la mystique. On sait combien les mouvements kabbalistiques en tous genres ont pu attirer vers eux nombre de célébrités dont la réputation sulfureuse tranche avec une réelle Kédoucha (sainteté).