Le Professeur Debré, éminent médecin au 20ème siècle, fils du Grand Rabbin de Neuilly, raconte dans ses Mémoires que ses parents - il cite sa mère - n’ont guère aimé le sionisme qui commençait à s’infiltrer en France, au début du 20ème siècle, et sa mère disait : « Il n’y a pas de place en Palestine pour un royaume franc, qui n’a duré que quelques décennies ». Elle voulait dire qu’un État occidental ne pouvait réussir dans un Moyen-Orient oriental. Peut-on imaginer, disait-elle, des chauffeurs de taxi qui se disputent en hébreu ? La réalité a donné tort à Madame Debré, puisque, depuis près de huit décennies, l’État d’Israël vit et réussit à se faire une place au sein de la société des nations. Mais… ne nous trompons pas, il n’a pas cessé d’être refusé par les Arabes. Il est remarquable que, sans cesse depuis sa création en 1948, il n’a jamais été en paix. À chaque époque, une nouvelle guerre s’impose à ses habitants.
Ce fut d’abord la Guerre d’Indépendance où tous les États arabes se sont unis contre Israël. Dans un deuxième temps, trois États attaquèrent Israël : l’Égypte, la Syrie et la Jordanie ont essayé d’étouffer Israël. Ce fut la Guerre des Six Jours et la Guerre de Yom Kippour. Plus tard, les incidents aux frontières ont tenté de déséquilibrer Israël. Ce furent les guerres du Liban, puis du Golfe. Après, une tentative de « paix froide ». On essaye de « vivre ensemble », et même l’Arabie Saoudite et certains États du Golfe acceptent de créer des relations avec Israël.
Ce qui est, aujourd’hui, nouveau, apparemment, mais plus essentiel que dans le passé, ce ne sont plus des États qui s’attaquent, mais des groupes terroristes qui traduisent les intentions des Arabes. Le 'Hamas et le 'Hezbollah, l’un au Sud, l’autre au Nord, soutenus par un État, l’Iran, et l’attaque des terroristes est bien plus difficile à éradiquer. Ils ne veulent pas de la solution des deux États ; ce qu’ils veulent, ce ne sont pas les colonies. Un seul but : détruire Israël. L’attaque du 7 Octobre l’a prouvé, car ils ne revendiquent pas des territoires. Ils se sont attaqués à leurs voisins, paysans plutôt enclins à vouloir faire la paix avec les Arabes. Ce que les Arabes recherchent, c’est la « solution finale », l’extermination du peuple. La femme du Grand Rabbin de Neuilly, citée plus haut, avait raison. Y a-t-il une place en Orient pour un état occidentaliste ? De plus, cet État gêne les autres nations du monde. On le voit à l’O.N.U. où une majorité anti-israélienne l’emporte souvent.
Pendant ce temps, tente de se créer une culture israélienne non-juive, une littérature, un théâtre, des poésies sans relation avec l’être juif « Galoutique ». Toute culture est valable selon l'Israélien laïc seulement si elle n’est pas rattachée au devenir du peuple juif. Cette littérature veut s’intégrer dans la culture occidentale. Amos Oz est l’un des représentants de cette volonté de disparition de l’être juif, mais nombreux sont ceux qui suivent cette voie. Être israélien, non Galoutique, est l’idéal de cette nouvelle culture israélienne. Pour ceux qui croient à une telle culture, éloignée de la Torah, l’attaque de Sim'hat Torah a été une bombe inattendue. Par contre, ceux qui se relient à l’histoire éternelle du peuple juif comprennent qu’il s’agit aujourd’hui de l’un des méandres de l’histoire du peuple. Être juif, ce n’est pas être Israélien ! Vivre en Terre Sainte, cela implique une affirmation d’une foi dans Quelque chose qui dépasse l’instant. L’israélianisme « nouveau » est une tentative globale d’assimilation, à l’échelle mondiale, et les évènements actuels nous prouvent l’ÉCHEC absolu de cette tentative d’abandon du peuple. Le Juif ne cesse d’être poursuivi.
N’oublions pas ce que le Kouzari écrit : « La souffrance est l’un des éléments essentiels de la survie : le cœur est le premier organe à subir les souffrances du corps, mais c’est aussi le plus solide, puisque tant qu’il fonctionne, le corps survit ! » L’« israélianisme » est un avatar de l’assimilation. Il faut le dire et le comprendre. La spécificité d’Israël est un facteur important de l’Histoire de l’humanité. Quand le Juif refuse d’accepter cette vérité, les nations le lui rappellent. Par ailleurs, c’est un facteur d’espoir, alors que la guerre, fomentée par les Arabes, se réveille en tout moment. C’est notre espoir qui assure la vérité et la pérennité du message de la Torah.