On ne voit qu'eux.
Omniprésents sur l'écran, jeeps flambantes neuves et drapeaux flottant au vent, ce sont les "loyaux fonctionnaires" de la Croix-Rouge. Affublés du fameux logo rouge sur fond blanc, ils se présentent au monde comme les médiateurs providentiels et indispensables de l'échange de nos otages.
Ce désir de l'ostentatoire, d'être vus, n'est pas de bon augure : une action d'assistance crédible, doit s'effectuer dans la discrétion et l'humilité.
Quelque chose sonne faux dans cette outrance à paraître, cette façon de dire : "je suis là... c'est grâce à moi." Les ustensiles creux sont ceux qui résonnent le plus bruyamment.
Et en effet, les familles des otages libérés témoignent d'un scénario bien différent, qui se joue en coulisses, loin des caméras : la Croix-Rouge, vitrines astiquées, n’a rien fait pour apporter par exemple à Alma Avraham, 84 ans, ses médicaments en captivité alors que son fils s’est rendu à leurs bureaux et les a suppliés de les lui transmettre. Il a été reçu dans une totale froideur et a essuyé un refus cinglant. Le CICR se défend : « Le 'Hamas ne nous a pas donné accès aux otages… », « nous ne pouvons forcer la porte, si l’organisme interlocuteur ne nous le permet pas ».
Mais n’est-ce pas justement son rôle ? De forcer les portes ? D’autant plus que son narratif en général est pro-palestinien, et largement critique à l’encontre d’Israël. Elie Bin, le directeur du Maguen David Adom est outré : les délégués n’ont même pas répondu à sa simple demande de recevoir le bilan de santé des otages libérés une fois entre leurs mains.
Les parents de l’otage Doron Steinbrecher, jeune vétérinaire de 30 ans enlevée le 7 octobre, ont été priés, il y a quelques jours, de se rendre au comité. Une lueur d’espoir s’est allumée dans leur cœur, pensant qu’ils allaient recevoir des informations sur leur fille. Mais les employés modèles de l’organisme humanitaire, sans même un mot de sympathie ou de réconfort, leur ont dit qu’il fallait comprendre la situation des Palestiniens bombardés sans répit. On croit rêver.
Petit tour dans les souterrains de l’association…
La Croix-Rouge naquit dans l’esprit d’un brave homme, Henri Dunant, né en 1828 à Genève, qui grandit avec l’exemple de parents très investis dans l’action sociale et la charité, visitant régulièrement malades et indigents. Dunant se trouve à 31 ans, sur le champ de bataille de Solférino, en Italie, lors de la guerre entre la France alliée au Piémont et l’Autriche. Il sera alors confronté à des visions insoutenables : des milliers de combattants des deux camps agonisants et ne trouvant personne pour les soigner où simplement soulager leurs derniers instants. Sur place, avec rien, si ce n’est la bonne volonté de femmes italiennes du village proche du champ de bataille, Dunant commencera à porter secours aux malheureux, sans aucune distinction de nationalité.
Ces visions hantèrent le Genevois, et ainsi germa en lui l’idée de mettre en place un organisme apolitique, non affilié, totalement neutre (et la Suisse s’y prêtait parfaitement pour le voir naître) constitué de médecins et d’infirmières qui pourraient se trouver sur les lieux d’un conflit.
La Croix-Rouge était née.
Mais Dunant, bientôt ruiné dans ses affaires personnelles, accusant à l’intérieur même de l’organisme qu’il avait créé, des luttes intestines - s’il fut l’idéologue de l’organisme, d’autres, plus pragmatiques, en saisirent les rênes administratives -, mourut presque miséreux et marginal. Il reçut quand même en 1901 (in extremis) un prix Nobel de la Paix pour son œuvre.
Moi ? J’ai rien vu…
Autant le credo de Croix-Rouge ne prête pas à confusion, à savoir porter secours aux nécessiteux de toutes sortes et de tous bords, autant l’association, et c’est là toute son ambiguïté, nage en eaux troubles quand il s’agit de Juifs. Un voile descend sur son immaculée compassion, et soudain le comité chausse alors d’autres lunettes, fumées cette fois, qui l’empêchent de voir l’évidence. Trop d’indices prouvent que quelque chose ne tourne pas rond pour la Croix-Rouge lorsqu’il s’agit de l’étoile de David.
La plus grosse « bévue » a lieu en novembre 1944 alors que le CICR visite le camp de la mort Auschwitz-Birkenau et dans son rapport à un ministre américain, il affirme n’avoir pas vu d’installations d’extermination de détenus civils !!!
Il faut vraiment avoir sagement fait la visite que les Herr Kommandant SS leur assignaient sans avoir posé aucune question, pour avoir omis dans cet immense camp conçu pour l’assassinat en masse, toute trace d’extermination. Même si les Allemands étaient les rois du camouflage, on y tuait quand même 20 000 personnes par jour, et ne serait-ce que l’odeur de corps brûlés (pardon pour le détail épouvantable mais authentique) se dégageait partout.
Le 23 juin 1944, Maurice Rossel, également médecin du CICR, est délégué pour une visite dans le camp « modèle » de Theresienstadt. Il n’a pas le droit de parler avec les incarcérés, et comprend bien qu’on lui présente là un camp « modèle » enjolivé et remanié pour sa visite. Mais il fera un rapport satisfaisant ne voyant rien d’anormal, si ce n’est une population bien nourrie et joyeuse. Il note même que les captifs reçoivent des produits qu’on ne trouve pas à Prague !! Il « gobe » la mise en scène, alors qu’il sait très bien, vivant en Allemagne depuis 1942, quel genre de traitements les nazis réservent aux Juifs.
Continuons.
À la fin de la guerre, la Croix-Rouge délivre avec une générosité étonnante et sans vérifier l’identité des heureux bénéficiaires, main dans la main avec le Vatican, des laissez-passer par milliers, destinés aux réfugiés, mais que les nazis en fuite utiliseront pour s’échapper en Amérique du sud et se refaire une identité. Eichmann en utilisera un pour son échappée vers l’Argentine, et surtout, Dr Mengele, l’archi boucher, le Satan en blouse blanche, qui également fuira avec un pass de l’organisation. Gérald Steinacher dans son livre « Croix Gammées et Croix-Rouge » sur le sujet, révèle même que les nazis étaient en tellement bonne intelligence avec les employés qui délivraient ces passeports, qu’ils ne leur cachaient même pas leur véritable nom. Pour l’historien, c’est évident, l’organisation humanitaire a une lourde part de responsabilité morale dans la fuite des bourreaux du IIIème Reich.
La cerise sur le gâteau…
Le chef de la Croix-Rouge allemande pendant la guerre est un médecin, nazi haut-gradé, Ernst-Robert Grawitz, nommé à ce poste par Hitler.
Le rang hiérarchique de Grawitz, tout proche du sommet de la chaîne de santé SS, en fait l'un des principaux responsables des expériences médicales nazies. De 1942 à 1944, à Auschwitz, c'est une ambulance portant l'insigne de la Croix-Rouge allemande dont Grawitz est le président, qui apporte le gaz mortel des « actions spéciales ». Rav Moché Kaufmann rappelle ce détail, qui avait alors frappé son père, interné lui-même dans le camp de la mort.
L’organisme de charité commence à faire franchement froid dans le dos.
7 Octobre 2023
La présidente actuelle de la Croix-Rouge, Mirjana Spoljaric, est arrivée lundi 4 décembre, il y a une semaine, dans la bande de Gaza, où elle a dénoncé les souffrances "intolérables" de la population locale. "Il est inacceptable que les civils n'aient aucun endroit sûr où aller à Gaza, et avec un siège militaire en place" déclare t-elle avec pathos.
Elle ne cesse de déplorer les ravages occasionnés par les frappes israéliennes sur Gaza, et exige incessamment un cessez-le-feu, pour éviter une catastrophe humanitaire, faisant abstraction des massacres dans les Kibboutsim. Mais, impartiale (!!) en fin de phrase, elle demande la libération des otages. L’honneur de la CICR est sauf ! Elle pourra dire qu’elle est équitable, et montrer ses sabots fendus de piété.
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Mais, laissons le dernier mot à la Croix-Rouge, lors de ses propres communiqués :
1944 : « Nous n'avons trouvé aucune trace d'installations d'extermination des prisonniers civils à Auschwitz »
2023 : « Nous n’avons trouvé aucune preuve de détention d’armes ou d’otages dans les hôpitaux de Gaza.
Se discréditant elle-même devant l’Histoire, 80 ans de réflexion ne l’auront décidément pas changée…
