Chien condamné à la lapidation ? Le cho'had des médias...
Une info choquante a circulé ces jours-ci sur le Net : le 3 juin, le site Ynet du célèbre quotidien israélien Yédiot A’haronot a affirmé qu’un chien avait été condamné à la lapidation par un tribunal rabbinique orthodoxe de Jérusalem. Ayant refusé d’en sortir, il aurait été condamné à la lapidation, les enfants du quartier religieux de Méa Chéarim devant mettre à exécution la sentence. La S.P.A. locale s’en est mêlée en portant plainte, d’après le journal, contre le tribunal rabbinique.
De nombreux médias français, y compris ceux réputés comme très sérieux et disposant de nombreux envoyés à même de vérifier l’exactitude des faits, ont relaté l’info telle quelle, suscitant un déferlement hors du commun de réactions passionnées accusant les « hommes en noir » d’intolérance, d’obscurantisme, etc…
Le 15 juin, le journal a fini par publier un démenti, présentant ses excuses aux Rabbins : la direction du tribunal avait simplement demandé aux services municipaux d’emmener la pauvre bête qui ne voulait pas quitter l’entrée.
Ce qui est « choquant », c’est n’est donc pas l’info elle-même, puisque fausse, mais qu’on ait pu la diffuser sans prudence et objectivité !
Le problème de l’objectivité de l’information est bien connu de nos ‘Hakhamim, nos Sages :
Le Rav El’hanan Wasserman (1874-1941), Roch-Yéchiva de Baranovitch en Pologne, pose la question dans son livre Kovets Maamarim (vol.1, chapitre Emouna) :
« Comment la Torah peut-elle nous ordonner de croire en Hachem, ce qui est à priori dépendant de facteurs incontrôlables ! Si on croit, inutile de nous l’ordonner et si on ne croit pas, comment peut-on faire naître en nous cette croyance ? »
Il répond par le verset (Exode ; 23,8) qui interdit aux juges d’accepter de présent corrupteur (cho’had). Il précise que c’est une règle absolue dans la nature humaine :
« Il est impossible d’être objectif si on ne se débarrasse pas de ses Néguiot (intérêts personnels). Personne n’échappe à la règle, seuls les esprits forts seront moins influencés et les faibles le seront plus, mais tous sont concernés.
En vérité, n’importe qui, pourvu qu’il ne soit pas frappé de démence, peut reconnaître que le monde n’a pu se créer tout seul. Il existe donc bien un Créateur et il est impossible qu’il nous ait créés sans but et sans nous communiquer ce qu’il attend de nous.
Seulement, accepter de croire en la Torah et de la pratiquer est lourd de conséquences, c’est la raison pour laquelle de nombreuses personnes ne « veulent pas » croire. Mais si on est prêt à renoncer à nos Néguiot, on pourra voir le Emet (la vérité). »
