Question
Chalom Rav,
Ma mère habite seule. Une aide à domicile non-juive lui vient en aide pour tout ce dont elle a besoin. L’employée est continuellement à ses côtés parce que l’on craint qu’elle ne tombe, mais ma mère est encore capable une ou deux fois par semaine de se lever et de cuisiner un peu. Nous apportons le reste de la nourriture qui a déjà été préparée avant Chabbath et une autre fois au milieu de la semaine. Une partie des aliments est constituée de viande. J’aurais voulu savoir si le fait que l’aide ménagère se trouve chez elle ne pose pas de problème.
Réponse
La Halakha concernant cette question comporte de nombreux détails. Je vais essayer de vous indiquer le plus précisément possible la marche Halakhique à suivre dans ce cas-là.
Les Sages nous ont interdit de consommer de la nourriture même parfaitement Cachère si celle-ci se trouvait dans un lieu où un non-juif était seul, car nous devons craindre que ce dernier ne l’ait remplacée par un aliment non Cachère. Cette interdiction s’applique également à un non-juif en lequel nous avons pleinement confiance et pour lequel nous ne nourrissons aucune crainte qu’il le fasse et même si nous l’avons averti de s’en garder. Quelle que soit la situation, la Halakha stipule qu’il est défendu de le laisser seul avec les aliments et si cela s’est produit, la nourriture sera interdite à la consommation.
Par conséquent, s’il s’agit d’une personne âgée confinée dans son lit et qu’elle n’a pas la force de se lever pour aller dans la cuisine, cette crainte sera en vigueur. Mais si votre mère peut encore circuler dans la maison, il n’y a pas d’interdiction puisque le non-juif redoute qu’elle ne s’aperçoive de ce qu’il fait.
La condition fixée par cette interdiction est que le non-juif reste seul à la maison. Mais dans le cas où un Juif est avec lui, même si c’est un enfant, il n’y a rien à craindre, car le non-juif aura peur qu’on apprenne qu’il a échangé la nourriture.
Il est clair que cet interdit ne prend effet que si on peut l’éviter, par exemple, en veillant à fournir des aliments emballés ou à ce qu’un autre Juif soit présent au domicile ou au moins à ce qu’un Juif entre et sorte de la maison (même s’il n’y habite pas, mais qu’il soit en mesure d’y venir à n’importe quel moment). Mais si toutes ces conditions ne sont pas remplies, la personne âgée aura quand même le droit de consommer des aliments non surveillés par crainte de mettre sa vie en danger (Pikoua’h Néfech). C’est à ces enfants qu’il incombe de prévenir une telle situation.
Le fait qu’il suffise qu’un Juif entre et sorte ne s’applique pas au cas où celui-ci informe le non-juif qu’il s’absente pour un long laps de temps ou que, par exemple votre mère l’avertit qu’elle va à la synagogue Chabbath matin. Le non-juif saura alors que cela pourra durer plus de deux heures et qu’on ne risque pas de le surprendre en flagrant délit. Si c’est ainsi, la nourriture sera interdite.
Il convient de noter certains cas où les aliments ne seront pas prohibés même si le non-juif était seul à la maison :
- L’interdit ne s’applique que si le non-juif éprouve du plaisir en échangeant les aliments (par exemple, si la nourriture du Juif est meilleure que la sienne). On ne craindra donc pas qu’un non-juif seul dans une maison remplace du lait Chamour (produit sous surveillance juive) se trouvant dans une bouteille ouverte par du lait Nokhi (non surveillé), car, pour lui, il n’y a aucune différence. Mais en ce qui concerne de la viande non cuite et non emballée, on peut redouter qu’elle ne soit meilleure que la sienne et qu’il n’échange les morceaux.
- Il est important de signaler que tous les aliments ne sont pas interdits : si, avant Chabbath, vous avez apporté à votre mère de la Dafina, il n’est nul besoin de craindre que le non-juif la remplace par un plat non Cachère, car les non-juifs n’ont pas l’habitude de manger ce type de mets.
- Dans le cas où la nourriture a été posée à un certain endroit et que, par la suite, le Juif la retrouve exactement au même endroit, on ne craindra pas que le non-juif l’ait substituée.
- Il est possible de faire des marques sur les aliments. Lorsqu’on y retrouve alors ces signes, la nourriture n’est pas défendue. Par exemple, mettre un papier collant sur un emballage fermé de nourriture ou entre le couvercle et la boîte et y écrire « Chabbath Chalom ». Si le non-juif l’a ouverte, nous le découvrirons plus tard. D’autres idées sont concevables. Le principe est de faire des marques telles que si le non-juif ouvre l’emballage, la chose se verra.
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