Question 

Bonjour,

Ma femme et moi-même avons déménagé récemment dans une maison de retraite. Nous avons notre propre chambre. Ce n’est pas un endroit respectant scrupuleusement la Halakha et il n’y a pas de Mézouza à l’entrée de la pièce. Est-ce que c’est considéré comme notre habitation et devons-nous y mettre une Mézouza 

Réponse

Chalom et Brakha et bonne santé à votre épouse et à vous-même.

Selon l’enseignement bien connu du Rav Chlomo Zalman Auerbach, la distinction est faite entre une chambre normale d’une maison de retraite et un service médicalisé. Dans les maisons de retraite où chaque résident ou chaque couple dispose d’une chambre privée, celle-ci est considérée comme son lieu d’habitation permanent et nécessite donc la pose d’une Mézouza. Mais dans une unité médicalisée dans laquelle le patient ne reçoit qu’un lit, celui-ci n’exerce aucun contrôle sur la salle où on le met et peut être également déplacé d’un endroit à l’autre. Il est considéré comme quelqu’un n’ayant pas de maison et, par conséquent, n’est pas tenu d’y fixer de Mézouza

Le Rav Nissim Karelitz partage également cet avis et écrit que la question est de savoir si le résident possède un endroit bien à lui. Il ramène l’exemple d’un malade qui serait hospitalisé plus de trente jours. Même s’il payait son séjour ainsi que la nourriture et les soins, il n’aurait pas le statut Halakhique de locataire, qui, si ce dernier reste plus de trente jours, a l’obligation d’apposer une Mézouza, car, de toute manière, un hôpital n’est pas considéré pour un patient comme son « lieu d’habitation » et le fait qu’il y séjourne ne donne pas l’impression qu’il est chez lui. Mais si en vérité le résident a sa propre chambre, il devra mettre une Mézouza.   

[Bien entendu, il ne s’agit pas des hôpitaux d’Erets Israël ou de ceux appartenant à des Juifs, car leurs directeurs ont l’obligation d’y fixer des Mézouzot. Je ne parle que du cas du patient se trouvant actuellement dans un endroit de non-juifs et qui veut savoir si, en tant que résident en ce lieu, il lui incombe de poser une Mézouza.] 

La raison en est que, dans un hôpital, jamais le patient ne semblera être chez lui, car tout le monde sait qu’il ne s’y trouve que jusqu’à ce qu’il guérisse et qu’il n’a le droit d’y demeurer que pendant cette période-là. En foi de quoi, il y a un décisionnaire qui prétend que, puisqu’une maison de retraite fonctionne suivant la même méthode, à savoir qu'une personne âgée n’a le droit à une chambre que momentanément, bien que l'on souhaite au pensionnaire une longue vie en bonne santé, et qu’ensuite la maison de retraite récupère la chambre, son occupant ne sera pas non plus tenu d’y fixer une Mézouza. Mais il semble que la plupart des décisionnaires ne partagent pas cet avis.

Par conséquent :

  1. Une personne âgée à qui l'on attribue une chambre privée dans une maison de retraite devra y fixer une Mézouza et réciter la bénédiction relative à cette Mitsva.

  2. S’il se trouve dans une unité médicalisée dans laquelle il ne reçoit qu’un lit et qu’il n’a aucun contrôle sur les activités se déroulant dans la pièce, par exemple, le fait d’y entrer fréquemment sans sa permission afin d’examiner les personnes âgées et de leur prodiguer des soins ou de laisser la lumière allumée sans son consentement, et qu’il n’a pas le loisir de décider qui sera avec lui dans la pièce dans le lit voisin, il n’aura pas l’obligation de poser une Mézouza.

  3. Cette règle Halakhique s’applique aux malades atteints de démence ou d’Alzheimer qui n’ont absolument pas l’obligation de poser de Mézouza, la plupart des patients se trouvant d’ailleurs dans ces unités étant de toute façon dispensés des Mitsvot.

Je me dois de souligner que, d’après ce que vous m’écrivez, cette maison de retraite ne suit pas minutieusement la Halakha. Il va de soi que s’il n’y a pas de Mézouza, il y a fort à parier que la nourriture n’est pas cachère et qu’il y a d’autres points sujets à caution. Aussi vous faut-il faire preuve de rigueur et vous efforcer d’entrer dans un lieu où l’on respecte  la Halakha convenablement afin de passer votre vieillesse sereinement en sachant que vous continuez à observer la Halakha, et ce, en bonne santé, avec l’aide d'Hachem. 

Nous répondons à vos questions concernant les sujets Halakha, Vieillesse et Médecine, à l'adresse mail: [email protected]. Certaines des réponses seront développées et publiées ici même.