La Rabbanit Dina Brandwein, épouse de l’Admour de Stratyn, est célèbre dans le monde juif pour ses infatigables actions auprès du public féminin. Forte de son expérience de formatrice au mariage, elle nous livre ici ses réflexions concernant les mérites incommensurables de la femme juive.
« Plus d’une fois, j’entends des femmes se plaindre du fait qu’elles ne mènent pas une existence aussi spirituelle que leurs époux. A leurs dires, leur quotidien est rythmé par le travail, l’éducation des enfants, la gestion de la maison, et autres tracasseries, tandis que leurs maris ont eux tout le loisir d’étudier la Torah et de s’élever au niveau spirituel », explique-t-elle.
« Bien que je comprenne leur sentiment, je leur explique toutefois qu’il est infondé. La place qu’accorde la Torah à la femme est tout à fait privilégiée. Pour preuve, nous prononçons chaque matin la bénédiction : “Béni Tu es Hachem… Qui m’a faite selon Sa volonté” ! Y a-t-il de plus grand compliment que d’avoir été façonnée conformément au désir de D.ieu ? », demande-t-elle… Elle ajoute : « La force de la femme juive est incommensurable. Elle peut bâtir son foyer et donner naissance à des générations de Juifs fidèles à la Torah, comme elle peut par un comportement inapproprié tout détruire de ses mains. »
A la question de savoir ce que peut faire une femme pour se rapprocher d’Hachem dans son quotidien, la Rabbanit répond sans hésiter : « Elle doit se renforcer dans les trois Mitsvot spécifiques de la femme : l’allumage des bougies de Chabbath, le prélèvement de la ‘Halla, et le respect des lois de pureté familiale ».
L’allumage des bougies de Chabbath, ou faire briller la lumière cachée
« Lorsqu’Adam et ‘Hava furent créés, une lumière intense d’ordre spirituel régnait dans le monde. Avec la faute originelle, cette lumière disparut de notre monde matériel ; Hachem la conserva pour la dévoiler à nouveau lors de l’avènement du Machia’h. Pourtant, il est des moments où il nous est donné de faire briller au sein de nos foyers cette lumière cachée : c’est à l’entrée de Chabbath, lorsque la femme juive allume les bougies. Vous remarquerez d’ailleurs que lorsque vous rentrez le vendredi soir chez des familles juives, une étrange sensation de bien-être, de sérénité vous étreint, comme une lumière invisible… C’est le pouvoir des bougies de Chabbath, qui apportent avec elles la paix, le calme, l’harmonie dans nos foyers. C’est également le moment privilégié pour prier : pour la santé, pour la réussite, mais aussi et surtout pour notre Chalom Bayit et l’éducation de nos enfants. »
Lorsqu’on lui demande comment faire pour accueillir le Chabbath dans le calme et non dans la précipitation, la Rabbanit conseille : « Effectivement, le Yétser Hara’ de la colère fut créé le vendredi soir, à l‘approche du Chabbath. C’est ce qui explique la tension qui règne chez nous à ce moment précis. Connaître son adversaire est déjà un premier pas vers la victoire. Nous devons nous préparer mentalement à combattre la colère qui risque de surgir à ce moment critique. De plus, si nous savons nous organiser depuis le début de la semaine en vue du Chabbath à venir, nous ne nous retrouverons pas désemparées une fois le vendredi arrivé. Un autre conseil : savoir parfois réviser nos attentes à la baisse. Même si tout n’est pas parfait une fois le Chabbath arrivé, gardons en tête que, ce qui compte, c’est que la famille puisse se retrouver autour de la table du Chabbath dans une atmosphère agréable et chaleureuse. »
Prélever la ‘Hala et réparer le monde
« Tout le monde mange du pain et peut en préparer. Cela semble être des actes plutôt banals. Pourtant, introduire une dimension spirituelle au sein de cet aliment de base est un privilège réservé aux femmes juives qui prélèvent la ‘Halla. Le premier homme de l’Histoire, Adam, était appelé “la ‘Halla du monde”, c’est-à-dire l’élite de la Création. A l’instar de la ‘Halla que nous préparons, lui aussi fut créé à partir d’éléments amalgamés entre eux, de la terre mélangée à de l’eau. Comme il fut poussé à la faute par sa femme, celle-ci eut dès lors le devoir de réparer son acte par le prélèvement de la ‘Halla.
Il s’agit d’un instant très élevé, propice à la Téfila. C’est pourquoi tant de soirées consacrées au prélèvement de la ‘Halla en public sont organisées ces dernières années. Les miracles racontés par les femmes ayant assisté à ces réunions se comptent par milliers. C’est le moment de demander à Hachem de faire régner la bénédiction dans nos foyers, de donner des forces aux membres de la famille pour accomplir ce qui leur incombe, et de les mener sur le chemin de la Torah. La quantité minimale de farine à utiliser pour pouvoir prélever la ‘Halla avec bénédiction est de 1.650 kg. Celles pour qui cela représente une trop grande quantité de pain peuvent prélever la ‘Halla une ou deux fois par mois et congeler la pâte restante ou les ‘Halot déjà cuites pour les Chabbathot suivants. La pâte comme le pain se conservent très bien. Si vous avez la possibilité d’offrir les ‘Hallot en excédent autour de vous, c’est encore mieux », souligne-t-elle avec le sourire.
Se séparer – et donner vie
« La Mitsva du Mikvé est elle aussi directement liée à la faute originelle. Ayant entraîné la mort dans le monde, ‘Hava dut désormais expérimenter en elle chaque mois une sorte de mort, par le fait qu’elle ne put plus exploiter le potentiel de vie qui résidait en son sein. Mais en réalité, il ne s’agit pas d’un châtiment ; dans Sa grande bonté, D.ieu donna au contraire à la femme l’occasion chaque mois de réparer sa faute en lui accordant un cadeau d’une valeur incommensurable ! Il s’agit pour la femme de veiller à l’honneur qui lui est dû. En respectant les lois de pureté familiale, elle est semblable à une princesse dans son palais. En la protégeant de maladies vénériennes, en donnant à son corps un temps de repos, et en entretenant la flamme de l’amour dans le couple, les Mitsvot de la pureté familiale sont d’une importance et d’une puissance inégalées. Elles protègent l’homme comme la femme des attaques menaçant la stabilité de leur couple et elles instaurent une atmosphère de sainteté au sein du foyer », conclut la Rabbanit Brandwein.
Puissions-nous mériter à notre tour d’accomplir scrupuleusement ces lois spécifiquement féminines et faire ainsi régner la sérénité, la pureté, la joie et l’harmonie dans nos maisons, Amen !