Elle semble en effet bien utopique cette femme vaillante dont parle le roi Salomon (Proverbes chapitre 31).

Cette femme, levée aux aurores, empressée à la besogne, ne se donne aucun répit pour assurer la bonne marche de sa maison. Elle travaille au bien être de ses proches, tout comme elle pourvoit aux besoins des nécessiteux. Exemple de bonté, cette femme pleine de ressources et d’entrain, sur laquelle on peut toujours compter, respire la sérénité et ses paroles n’expriment que douceur et sagesse… De quoi faire rêver !

 

Pour la majorité d’entre nous, un tel idéal semble bien loin de la réalité quotidienne. Pouvoir faire face sur tous les fronts (maison, travail, courses, enfants, mari...) tout en gardant le sourire et la sérénité paraît un exploit réservé à celles dotées de forces surhumaines !

 

Car pour le commun des mortels, un tel poids de responsabilité entraîne généralement des effets secondaires indésirables, entre autre mauvaise humeur, voire colère. On entre alors dans un cercle vicieux, car, face à ses imperfections, la femme se sent dévalorisée (à ses propres yeux et aussi parfois aux yeux de son entourage). Ce qui ne contribue pas à lui rendre sa sérénité !

 

Pour comprendre comment il est malgré tout possible de concilier un quotidien chargé avec une attitude digne de la femme juive la plus exemplaire, voici une petite histoire ‘hassidique :

 

Un homme va sur la route, il avance péniblement car il porte sur ses épaules un lourd fardeau. Soudain, passe un attelage. Le cocher voyant le pauvre homme plié sous le poids de sa charge lui propose de monter. L’homme accepte. Au cours du voyage, le cocher s’aperçoit que son passager ne s’est pas déchargé de son fardeau qu’il continue à porter sur ses épaules. Interloqué, il questionne le voyageur qui lui répond qu’il ne veut pas accabler les chevaux du poids de son lourd fardeau…!

 

Cette histoire pourrait nous faire sourire si elle ne décrivait pas exactement notre propre attitude dans la vie. Tout comme ce voyageur qui a l’illusion de porter seul son fardeau et continue inutilement à le porter, de même, face aux charges qui nous incombent, nous pensons être seules à en porter le poids, et nous le portons bien inutilement, car nous oublions que nous sommes nous-mêmes portées par Celui qui conduit et dirige le monde !

 

Si devant chaque tâche que nous accomplissons, nous faisons l’effort de nous souvenir que c’est le Tout-Puissant qui nous conduit, que c’est de Lui seulement que le résultat dépend, nous agirons d’un coeur bien plus léger, sans inquiétude aucune, car, comme nous le savons, tout ce qu’Il fait est pour le bien. Curieusement, après nous être allégées du poids de nos inquiétudes en nous remettant en toute confiance à D.ieu, nous constatons que le poids des tâches quotidiennes qui nous incombent s’est allégé au point d’en devenir presque insignifiant....!