Il peut paraître banal de dire : « D.ieu est partout » ou « D.ieu est toujours à mes côtés ». Mais il n’y a pas de vérité plus éclatante que celle-ci ! D.ieu n’impose ni horaire d’accueil, ni tarif de consultation, ni dossier à remplir, Il est là, pour nous, quand nous le voulons et où nous le voulons !

« Maman, encore une histoire, et après, c’est tout… », m’a-t-il demandé sur un ton de petit poussin opprimé.

« Non chéri, maintenant, on fait dodo », ai-je répondu avec assurance.

« Tu sais ce que David m’a fait ce matin pendant la récré ? », a-t-il tenté.

Presque sur le point de déposer les armes, je me suis néanmoins rapidement reprise. « Bonne nuit mon amour », ai-je dit tout en me dirigeant vers la porte.

Mais petit poussin ne l’entendait pas de cette oreille. « Mais maman, quand est-ce que t’auras le temps de m’écouter ? ». J’ai senti la flèche atterrir droit dans le cœur, mais là encore, je n’ai pas cédé. « Il y a un temps pour chaque chose, mon poussin. Là, c’est l’heure de dormir, mais demain, tu pourras tout me raconter », ai-je dit en lui faisant un dernier câlin avant de le border.

5 minutes de conversation

Je passe deux coups de fil tout en lançant une machine, je fais chauffer de l’eau pour mon thé tout en finissant la vaisselle qui s’est amoncelée mine de rien dans l’évier, et, d’un coup, je me souviens que je n’ai pas encore pris le temps de parler avec Hachem aujourd’hui – une résolution prise à Roch Hachana et à laquelle je me tiens fidèlement depuis. Ces 5 minutes où j’ouvre mon cœur à mon Créateur sont comme une oasis de lucidité, dans ce monde qui ne tourne pas toujours dans le bon sens…

Mon chronomètre en marche, je me suis installée tranquillement sur une chaise et j’ai commencé à parler – à remercier pour le passé, le présent et le futur, pour ce que j’ai et ce que je n’ai pas, pour mes enfants et pour mon mari, j’ai puisé des forces et… biiiiiip, ça y est, les 5 minutes sont passées avant même que je n’aie pu réaliser qu’elles avaient commencé.

Jetant à nouveau un coup d’œil furtif dans la chambre de mon fils, je l’ai aperçu en train de dormir à poings fermés, dans le silence de mes pensées qui commençaient à faire surface : « Peut-être aurais-je dû malgré tout lui consacrer encore quelques minutes ? Mais d’un autre côté, il faut bien lui poser des limites ! J’espère qu’il ne m’en voudra pas… ».

Parler avec sa mère et parler avec son Père

C’est drôle, mais je n’ai pu m’empêcher de faire la comparaison. C’est tout de même incroyable : quand mon fils veut parler à sa mère, il faut que ce soit au bon moment, au bon endroit, lorsque je ne suis pas trop fatiguée, ni trop à bout de nerfs, ni trop occupée, ni au téléphone… Et la liste est encore longue ! Je ne soutiens pas qu’il faille instaurer l’anarchie, mais le fait est que parler avec sa maman exige des conditions préalables sans lesquelles le dialogue n’est pas possible.

Par contre, lorsque moi-même ai voulu parler avec mon Père, peu importe l’heure et peu importe l’état de la cuisine, il m’a suffi de m’assoir et de Lui parler… aussi simple que cela !

Toujours là pour nous

Sommes-nous juste conscientes de cette extraordinaire disponibilité ? Réalisons-nous la valeur inestimable de cet état de fait ? Je n’en suis pas si certaine. Nous pouvons à toute heure et en tout lieu (sauf certains rares endroits) prier, demander, ouvrir notre cœur, exprimer nos joies, nos peines, nos échecs, nos réussites, remercier et même nous plaindre. Saisissons-nous ces merveilleuses opportunités qui nous sont offertes ?

Alors oui, il peut paraitre banal de dire : « D.ieu est partout » ou « D.ieu est toujours à mes côtés ». Mais il n’y a pas de vérité plus éclatante que celle-ci ! D.ieu n’impose ni horaire d’accueil, ni tarif de consultation, ni dossier à remplir, Il est là, pour nous, quand nous le voulons et où nous le voulons !

Certes, 5 minutes quotidiennes pour parler avec Hachem, c’est déjà très bien. Elles boostent ma journée, elles me procurent joie et sérénité, elles me permettent d’atteindre une juste vision de la vie et de remettre chaque chose à sa bonne proportion. Mais je continue de croire que notre conscience peut être élevée encore davantage. La vie passe si vite et rien ne reste. Rien, sauf ce qui est éternel. Et qu’y a-t-il de plus éternel que notre lien avec le Maître du monde… ?

C’est avec ces pensées pleines la tête que je suis retournée pour border mon petit poussin. « Demain, maman t’écoutera tout le temps que tu veux », ai-je chuchoté à son oreille, comme pour tenter d’imiter un tant soit peu mon Créateur…