Qui n’a jamais rencontré ce problème de concentration durant la prière ? On se réveille après une bonne nuit de sommeil, notre esprit est régénéré. Il est libre de toutes préoccupations. Nous tenons là des conditions parfaites pour une connexion intense avec le Seigneur.
Malgré cela, dès les premières lignes des bénédictions du matin, notre esprit s’évade, il fait défiler la facture de gaz à payer, le costume à aller récupérer au pressing, les enfants à emmener chez le coiffeur, le tuyau d’évacuation de la machine à laver à réparer…
Après 20 minutes de tentative de connexion, nous fermons notre livre de prières. De nouveau, une Téfila bâclée et décevante.
Comment réussir à libérer son esprit de toutes ces occupations de la vie de tous les jours pour mettre réellement ce moment d’épanchement, de louange et de recueil, à profit ?
Voici quelques conseils à suivre afin d’atteindre le statut du prieur concentré, peu importe le contexte et les circonstances.
- Stoppez net vos pensées. En effet, lorsque votre esprit commence à se diriger vers l’entrée du supermarché, ne vous dites pas « je suis en train de prier, je vais donc donner une dimension spirituelle à ma liste de courses pour me donner bonne conscience, il me faut des bougies de Chabbath, un napperon pour les ‘Hallot… ». Ce cas s’apparente à la femme au régime, qui comme pour annuler l’effet des 5 brownies qu’elle vient d’ingérer, enchaîne une poire, un concombre, un poivron, et j’en passe. Ce n’est pas la bonne attitude à adopter. L’esprit continue de se balader, que ce soit entre les rayons d’objets judaïques ou pas. Il faut stopper net ses pensées et se replonger dans sa prière.
- Suivez votre prière dans les mots. Oui, ce conseil est valable même lorsqu’on a plus de 10 ans. Parfois, nous voyons une scène touchante : un papa prend la main de son fils et l’aide à suivre dans le livre de prières en pointant du doigt chaque mot prononcé par le rabbin. Ce conseil est intemporel et aide à rester concentrés. Il existe certains livres de prières avec des annotations qui nous expliquent ce que chaque mot signifie, et implique comme attitude corporelle et spirituelle. Si vous faites un tour d’horizon dans les synagogues, il y a bien plus de personnes qui prient les yeux fermés, que de personnes qui prient en suivant mot à mot avec leur doigt. C’est une erreur.
- Eloignez-vous du sentiment destructeur de culpabilité. Vous étiez décidée à faire une prière parfaite qui ressemblerait à celle des anges. Vous avez échoué. Ce n’est pas grave. Ne brouillez pas votre cerveau avec des ondes négatives qui vous feraient penser que ce nouvel échec était l’ultime échec, et que vous n’y arriverez jamais. Souriez et passez à la ligne suivante. Le sourire n’est pas qu’un ornement facial extérieur. Le sourire a un impact scientifiquement prouvé sur notre cerveau. Le sourire permet un re-départ. On tourne la page et on reprend, on se relève et on avance. Il envoie des signaux positifs si puissants au cerveau, que ce dernier n’est plus en mesure de vous faire culpabiliser de quoi que ce soit. Reprenez-vous, il vous reste la moitié de la ‘Amida, le quart, rendez ces dernières lignes, ces derniers mots effectifs et productifs. « Servez D.ieu avec joie ». A quoi ressemblerait-on si on allait vers le Roi avec un visage triste en Lui disant du bout des lèvres, les larmes aux yeux et le cœur lourd, Roi, Tu es si bon, si grand… ? Comment ce dernier accueillerait-Il de telles louanges ?
- Choisissez une prière témoin pour commencer. Il ne sert à rien de viser trop haut si vous ne voulez pas être rapidement découragée par un échec couru d’avance. L’objectif doit être facile à atteindre, le projet facile à réaliser. Vous connaissez vos capacités et les moments où il vous est plus facile de vous concentrer. Est-ce le matin avant d’avoir commencé votre journée alors que votre esprit ressemble à une page blanche ? Ou est-ce le soir une fois que vous avez accompli les tâches quotidiennes que vous aviez planifiées pour la journée ? Choisissez une prière et choisissez un paragraphe dans cette prière. Un paragraphe qui vous touche ou vous concerne, celui sur la guérison des malades, ou un paragraphe en début de ‘Amida, alors que votre concentration est encore fraîche et intacte.
- Enfin, priez avec le cœur. S’il vous vient l’envie d’épancher votre âme dans le courant de la journée ou de chanter une louange à Hachem à l’occasion d’un heureux dénouement… Ne vous privez pas. Saisissez le moment. Il existe les moments de prières collectives, Cha’harit, Min’ha ‘Arvit, mais il existe aussi des moments de prières individuelles, spontanées où une maman priera depuis sa cuisine tout en préparant le dîner, où un malade priera depuis son lit d’hôpital… L’essentiel est de créer ces moments de prière et de les multiplier afin de se sentir connecté en permanence au Créateur de l’univers.