Lorsque l’on parle de 'Hinoukh - d’éducation des enfants - à une maman, elle pense aussitôt à son quotidien qui la projette bien évidemment dans tous les petits problèmes de lever, coucher, devoirs, obéissance etc.
Mais pensons-nous au climat général qui doit régner dans la maison ?
On aimerait y penser, mais nous n’avons pas le temps, prises dans la course effrénée de la vie moderne. Alors, nous souhaitons au plus vite, des « trucs » qui nous améliorent notre quotidien.
Au cours de cet article, je souhaite que nous nous arrêtions quelques instants pour aborder un des sujets qui me semble un impératif : la relation que nous devons établir avec nos enfants.
Pourquoi ce sujet est-il crucial ? Parce que la relation parents-enfants créée depuis le plus jeune âge est une clé de voûte pour tout ce que les parents souhaitent faire passer à leurs enfants.
En d’autres termes, le lien établi avec son enfant depuis le plus jeune âge joue un rôle majeur dans son épanouissement et dans sa proximité avec les valeurs prônées par ses parents.
La plus belle relation père-fils que nous voyons dans la Torah est celle de Ya’acov Avinou avec Yossef.
Lorsque Yossef Hatsadik était en passe de fauter avec la femme de Poutifar qui ne cessait de lui faire des avances, Rachi explique que, malgré 22 ans d’absence, l’image de son père lui est apparue, l’aidant à ne pas succomber.
Et lorsqu’au bout du compte il a retrouvé son père après toutes ces années de séparation, sa première pensée a été de lui témoigner qu’il a continué à servir Hachem fidèlement et a étudié Sa Torah.
Nous pouvons nous aussi espérer que nos enfants, dans chaque circonstance qui se présente à eux, se demandent si nous agréerions leur comportement.
1- Tout d’abord, la hiérarchie doit être bien posée.
L’enfant sait que papa et maman sont tout en haut de la pyramide. Non pas avec un bâton de dictateur, mais avec amour et respect.
Les parents ne sont pas l’égal des enfants, ce ne sont pas des copains, ce sont leurs PARENTS, à qui ils doivent le respect. La Mitsva de « Kiboud Av Vaèm » fait partie des 10 commandements donnés au Har Sinaï !
Mais c’est bien mieux qu’un copain, car le papa et la maman sont ceux qui agissent toujours avec amour et pour le bien de leur enfant. Même les meilleurs amis ne parviennent pas à ce niveau de dévotion pour l’autre.
De plus, ne pas être l’égal de mon enfant, mais AU-DESSUS, signifie pour lui qu’il peut s’appuyer sur ses parents, comme un arbre solide. Cela est donc très réconfortant pour lui.
Pour reprendre l’exemple de Yossef, il est allé au devant de son père avec des chars l’accueillant ainsi avec le plus grand respect.
2- Ensuite, il s’agit d’installer dès le plus jeune âge un climat de confiance.
L’enfant DOIT SAVOIR que dans toutes les situations, quelles qu’elles soient, ses parents seront TOUJOURS à ses côtés. Quelles que soient ses difficultés, il pourra TOUJOURS en discuter avec eux. Cela ne veut pas dire que ses parents sont systématiquement d’accord avec lui, loin de là. Mais l’échange existe, sans suspicion. Le papa et la maman doivent réfléchir au meilleur pour l’enfant, et c’est cela qu’il doit ressentir.
Parfois, l’enfant se verra contraint de renoncer à quelque chose qu’il souhaite, mais il saura que ses parents ont agi pour son bien. Et malgré ses frustrations il acceptera leur décision.
Montrez à votre enfant que vous avez confiance en lui et il ne vous décevra pas !
L’enfant à sa naissance a une confiance totale en ses parents, ils représentent son seul univers ! « Mon papa est le plus fort », il le pense vraiment.
Pourquoi alors cette confiance s’érode-t-elle avec le temps ? Sans nous en rendre compte, nous décevons nos enfants, nous trahissons leur confiance : une injustice, une parole blessante, un manque d’intérêt pour ce qu’ils aiment, sont autant de messages destructeurs pour la solidité de notre lien avec eux.
Bien sûr que cela peut arriver, nous ne sommes pas des anges, mais plus nous ferons attention, et plus le lien restera fort.
Dans chaque situation il faut être juste, ne pas conclure hâtivement. L’enfant a peut-être raison, peut-être pas.
On ne cherche JAMAIS à accuser. En français, cela s’appelle le bénéfice du doute, dans la Torah, être « Dane Lékol Adam Lékaf Zekhout », juger chaque homme du bon côté. Ceci est une Mitsva Mine Hatorah.
Il a poussé un enfant, il ne l’a peut-être pas fait exprès. Il a la même copie que son voisin, peut-être ont-ils révisé ensemble ?
Ou même, il a effectivement commis la faute, mais ses intentions étaient bien moins graves qu’il n’y parait.
Dans chaque situation, je dois être totalement honnête, uniquement à la recherche de la vérité, avec équité.
Si l’école vous appelle, écoutez attentivement, mais ne raccrochez pas ni énervé contre votre enfant, ni contre l’école.
Demandez à votre enfant sa version des faits, détendue, sans animosité, encore une fois, à la recherche du Émet, de la vérité. Vous serez surpris par des réponses qui annulent fréquemment le problème.
S’il a tort, vous pouvez lui expliquer tranquillement en quoi il n’a pas bien agi et les conséquences de son acte. Un mauvais comportement d’un enfant est toujours source de tension, mais en prenant du recul et en agissant de la façon la plus équitable possible, vous gagnez à tout jamais la confiance de votre enfant.
Conserver le capital confiance dépend donc de la façon dont je vais régler les problèmes du quotidien. Les plus petits, comme les plus importants. Le jour où il sera confronté à une difficulté, à une tentation extérieure, c’est vers ses parents qu’il se tournera pour rechercher la meilleure solution.
La proximité avec mon enfant ne dépend pas du degré de « copinage » que j’ai avec lui, mais de la confiance que j’aurai su instaurer.
C’est cela la merveilleuse relation que partageait Ya’acov Avinou avec son fils Yossef.
Cela peut vous sembler un peu difficile, mais les résultats et les bienfaits sont infinis… Un climat serein et agréable dans la maison, des enfants, petits et grands, proches de leurs parents, et toujours à l’écoute de leurs bons conseils !
Essayez, persévérez, vous avez tout à y gagner.