Ah, la joie des voyages en famille. Prendre l’avion ou le train lorsqu’on a de jeunes enfants, c’est comme un ultime test pour être sûre que nous méritons nos vacances.
Qui n’a jamais arpenté l’étroite allée de l’avion en suivant son bébé de 2 ans qui, tel le président de la république, va à la rencontre de son peuple ? Les voyageurs sont sous le charme, chacun le prend à tour de rôle sur les genoux, il récolte un riche butin de confiseries en tous genres, et moi je passe 2 heures à me contorsionner dans tous les sens pour me faufiler là où il y a un peu d’espace et laisser passer les hôtesses de l’air qui me fusillent du regard à chacun de leur passage.
Et ça, c’est quand tout se passe bien. Je vous passe les fois où les enfants vomissent, se sentent mal, où ils sont épuisés mais n’arrivent pas à trouver leur sommeil, où ils n’aiment pas les repas servis par l’équipage, où l’avion a du retard, où ils n’ont trouvé comme seule occupation durant tout le vol que de donner des coups de pied dans le siège de devant, sans se douter que ce même siège accueille la personne la plus anti-enfants qu’il m’ait été donné de rencontrer…
En un mot, les voyages avec de jeunes enfants peuvent virer au cauchemar s’ils ne sont pas suffisamment organisés. Voici une feuille de route à suivre, étape par étape, afin de voyager avec des petits en toute sérénité.
Au moment de faire les valises
- Prévoyez un petit sac à dos par enfant (qu’ils porteront eux-mêmes), avec tout ce dont il a besoin, ses occupations, jouets… et ses encas. Et pour les plus petits, mettez-y aussi leur tétine, biberon, couche, lingette, doudou. Ainsi, vous ne serez pas sollicitée en permanence sous prétexte que vous portez le garde-manger familial.
- Lorsque votre maisonnée compte un bébé, ne prenez pas le strict minimum. Il m’est déjà arrivé de me retrouver à court de lait infantile car j’avais rempli les dosettes prévues à cet effet, et mon avion avait eu du retard. Donc soyez larges en lait, couches…
- Pour le bagage cabine, dans lequel vous allez entreposer tout ce dont vous avez besoin pendant le voyage, préférez un bagage à compartiments ou pochettes, plutôt qu’une grande sacoche fourre-tout. Ainsi, vous trouverez facilement ce dont vous avez besoin, sans avoir à retourner la valise à chaque fois.
- Prévoyez une tenue de rechange pour chaque enfant, en cas d’accident. Et plusieurs sacs plastiques qui vous serviront pour les habits sales.
L’attente avant l’embarquement
- Si vous voyagez avec un bébé, réservez la nacelle. Certains avions n’en sont pas équipés, demandez alors les places du fond, à proximité des toilettes pour les enfants. Ces places offrent également davantage d’espace.
- Changez bébé avant d’entrer dans l’avion, ça vous évitera au moins une fois de galérer avec la mini table à langer des toilettes. Envoyez également tous les autres enfants aux toilettes, qu’ils aient envie ou non.
- Je ne comprends pas les parents qui demandent aux enfants de s’asseoir dans la salle pré-embarquement. C’est au contraire le moment de les faire courir, de les laisser se dépenser, de mettre bébé au sol pour qu’il rampe. Gardez en tête que vos enfants seront tenus immobiles (ou presque) pendant plusieurs heures d’affilée.
- Placez les billets et les passeports dans une poche du sac accessible, de façon à les avoir toujours sous la main lorsqu’on nous les réclame.
Les encas
Ne prenez pas ce chapitre à la légère. Il adoucira votre voyage.
- Lorsque vous voyagez avec plusieurs enfants, ne prenez pas les gros emballages familiaux. Ça va créer une tension dont on se passerait bien. Les enfants vont se disputer le paquet, il va y avoir des cris, des pleurs, le paquet va être tiré à droite, à gauche, il risque de se déchirer, et vous allez vous retrouver à compter un bissli Myriam, un bissli Moché… Oubliez ! Privilégiez les emballages individuels. Chacun son paquet. Il le mange quand il veut, à la vitesse qu’il veut.
- Vous vous rappelez du slogan de ce chocolat connu « fond dans la bouche mais pas dans la main » ? C’est l’idée maîtresse quand vous choisirez les gâteries du voyage. Ne prenez rien de trop salissant, qui fondrait dans le sac avec la chaleur, et qui ruinerait en quelques minutes toute la préparation de ce kit parfait du voyage sans vagues. Par exemple, les krembos sont à bannir ce jour-là, voire tous les autres jours aussi, mais ça, c’est une autre histoire.
Les occupations
- Dites-vous que vos enfants vont devoir rester assis pendant plusieurs heures. Aussi, investissez dans des activités qui vont les tenir occupés un bon moment, crayons, feuilles blanches, livrets d’exercices style passeport, et pour les plus grands, le mot mystérieux, sudoku…
- De la même façon que le grand paquet de chips familial est à bannir, le set de 70 crayons de couleurs l’est aussi. Achetez plutôt des petites boites de 10, chacun la sienne, pas d’histoires.
- Si vous avez peur de devoir partir à 4 pattes à la recherche des crayons de couleur qui roulent sous les sièges, l’ardoise magique est une super option, ni besoin de crayons, ni besoin de feuille, ni besoin de gomme.
- Enfin, les livres sont un incontournable des voyages. Petits comme grands, lorsque le livre est bien choisi, peut calmer les plus excités qui se plongeront volontiers dans l’histoire. Le tout est de procéder à une sélection pratique, pour ne pas en être trop encombrés. Choisissez des livres fins sans grosse couverture épaisse qui prennent de la place.
Les moments de décollage et atterrissage
Ces moments sont les plus compliqués, car les enfants doivent rester attachés, tablettes repliées… Et physiquement parlant, ces moments sont éprouvants. On ressent des sensations qu’il faut gérer (les oreilles se bouchent, le cœur « s’envole »), des appréhensions qu’il faut canaliser, surtout devant les enfants.
- Avant toute chose, expliquez-leur au calme ce qui va se passer et ce qu’ils risquent de ressentir. Anticipez.
- Placez l’enfant le plus excité à la fenêtre, quitte à faire un roulement après, une fois dans les airs. L’animation sera alors toute trouvée pour lui. Il sera subjugué par le spectacle qui s’offre à lui et n’aura donc aucun besoin de se lever, de gigoter…
- Distribuez les chewing-gum, juste avant le décollage ou l’atterrissage. Les enfants ne se feront pas prier pour cette première sucrerie. Et leurs oreilles seront ainsi épargnées de la pression de l’avion. Pour cette même raison, allaitez le bébé ou donnez-lui un biberon d’eau à téter.
- L’avion a atterri. Vous ne souhaitez qu’une chose, sortir de là, respirer l’air pur, et vous dégourdir les jambes. Encore un peu de patience. Rien ne sert de s’embarquer trop tôt dans la queue. Vous aurez bébé dans les bras, plus les autres petits à gérer, les sacs à porter etc. Et tout ça, compressé contre les autres passagers qui s’activent à sortir leur bagage du porte-cabine… Cette excitation de l’atterrissage me donne l’impression qu’on est au beau milieu d’une plateforme boursière lorsqu’une nouvelle action prometteuse est lancée sur le marché, ou en plein Champs Elysées aux heures de pointe. Restez assise quelques minutes de plus et restez spectatrice. Ça vaut mieux pour vous et vos enfants.
Malgré l’organisation que cela demande, voyager avec ses enfants reste une expérience à part entière. Gardez bien en tête que, dans ce contexte, chaque voyage vous relie à des vacances, des retrouvailles peut-être, mais, assurément, des moments de partage, de repos et de plaisir. Préparez votre voyage pour pouvoir en profiter pleinement et ne pas voir cette aventure gâchée par des petits désagréments. N’appréhendez plus. Foncez réserver vos billets d’avion.
Bonnes vacances et bon voyage à tous.