Israël est en guerre.
L’inquiétude des adultes peut aussi se communiquer aux enfants. Comment les préserver des angoisses liées à cette guerre ? Quelle est la bonne attitude, le bon ton, à adopter en famille ?
Voici quelques conseils qui aideront à gérer une situation difficile et maintenir la force mentale de vos enfants et à prévenir l'anxiété.
- Prendre soin de soi, en tant que parent
Parent, il s’agit de dominer vos émotions pour éviter de transmettre vos propres angoisses, et conserver un environnement calme au sein du foyer. Parler aux enfants sur un ton calme, même si les mots que vous leur dites sont difficiles, ils sentiront alors que c'est une situation que vous pouvez gérer et que vous contenez la réalité douloureuse. Avant de leur parler et de les tenir au courant de la situation, entrez dans une pièce, respirez profondément, buvez un verre d'eau et essayez de planifier comment organiser la situation pour les enfants.
- Être à l’écoute de vos enfants
L’essentiel, c’est de sonder les questionnements des enfants et leurs inquiétudes. Si un enfant pose une question, il est nécessaire de lui répondre quel que soit son âge. Nier les événements et l’inquiétude ne ferait que renforcer l’anxiété chez les enfants. La peur est un mécanisme de défense, elle cherche à prévenir un individu d’un danger, et ainsi de l’éviter. Chez les enfants, comme chez les adultes, elle est normale et signe de bonne santé. Les parents sont parfois réticents, mais la meilleure façon d’aider les enfants à surmonter leurs peurs et leurs angoisses est de les encourager à les exprimer. Demandez-leur ce qu’ils ressentent. Le cerveau créatif des enfants peut conduire à de graves anxiétés, aussi vous devez expliquer calmement par exemple que la sirène, avec son bruit effroyable, est là pour prévenir du danger, et ainsi organiser votre défense. Cette attitude va cadrer leur peur et les aider à ne pas développer d'anxiété. Même si la réalité est effrayante, l'imagination peut être encore plus effrayante, et parfois une compréhension correcte de la réalité alarmante peut être moins horrible que le monde imaginaire cruel des enfants.
Vous pouvez aussi anticiper comme par exemple, si vous avez peur qu'une alarme retentisse dans votre région la nuit, ne laissez pas l'alarme surprendre vos enfants, mais préparez-les d'un ton calme à la possibilité qu'une alarme se déclenche également la nuit - concentrez-vous sur des instructions pratiques et expliquez-leur calmement que si cela se produit, vous viendrez dans leurs chambres et les conduirez à la pièce sécurisée.
- Les mots ont un pouvoir énorme
Des mots comme « attaque, guerre, terroristes, prisonniers, blessés, morts, assassinés, missiles » et bien d’autres encore sont des mots qui créent des images troublantes dans notre cerveau, parfois même plus que la dure réalité à laquelle nous avons été exposés.
Les adultes doivent utiliser des mots simples, adaptés en fonction de l’âge, de la maturité et du questionnement de l’enfant. Décrire le moins possible la réalité aux enfants et se contenter de mots qui correspondent à la capacité de compréhension de l'enfant. On simplifie pour les petits qui ne peuvent pas tout saisir et on est plus explicite avec les plus grands. Souvent ce n’est pas la situation qui crée la peur mais les commentaires autour : ne pas rentrer dans tous les détails.
4. Minimiser l’exposition aux médias.
Les images de guerre diffusées en boucle par les médias s’adressent à un public adulte. Ces images sont nocives pour les enfants et même pour les adultes. Il est souhaitable de limiter, voire d’interdire l’accès aux enfants à ces images. Il ne s’agit pas de cacher ce qui se passe, ni de mentir, mais d’occulter les détails qui ne sont pas nécessaires. Les parents doivent éviter de parler de la situation et d'entendre des nouvelles à proximité des enfants, car cela augmente les peurs des enfants.
- Transformer ces moments difficiles en une expérience positive
Abritez-vous et remplacez le sentiment de peur par une expérience positive. Cela peut ressembler à une évasion de la réalité, comme par exemple, essayez de leur montrer le côté agréable de dormir ensemble dans la pièce sécurisée, et ainsi, vous pourrez les serrer dans vos bras calmement et leur dire : « Même s'il s'agit d'une situation indésirable, nous sommes actuellement ensemble en sécurité et vous n'avez pas à vous inquiéter ». Il peut y avoir aussi une série de câlins, de la mère à l'enfant, du frère à son petit frère et des câlins entre frères et sœurs ensemble. Un câlin est une chose qui guérit.
Si vous êtes dans un refuge public, vous pouvez essayer de créer de jolis jeux sociaux qui calmeront tous les résidents de l’abri.
- S’attacher à la réalité
Certes « Si L’Éternel ne garde pas une ville, c’est en vain que la sentinelle veille avec soin », mais il est important de saisir la réalité afin d'éviter l'anxiété, tout en reconnaissant que la situation elle-même est entre les Mains de D.ieu. Expliquez à vos enfants le fait que même si nos ennemis peuvent nuire aux Juifs, D.ieu nous protège et nous sommes plus forts qu'eux. En général, les missiles sont empêchés de pénétrer grâce aux systèmes de défense. Nous sommes sûrs du Salut de D.ieu, et dans son Amour pour nous, Il nous a donné des chars, des avions et des connexions internationales bien meilleures que ceux de nos ennemis.
Il faut connecter vos enfants à des actions concrètes. Agir, à son niveau, peut contribuer à faire une grande différence chez l’enfant. Agir, c'est reprendre le dessus sur ses émotions. Est-ce qu’il y a quelque chose, même minime, que les enfants peuvent faire ? Demandez-leur de ranger leur chambre, de faire la vaisselle ou d'aider leur petit frère à enfiler son pyjama. Même si vous vous réveillez au son d'une alarme au milieu de la nuit, demandez aux enfants d'effectuer des actions même si vous n'avez pas besoin de leur aide : un enfant apporte l’eau, un autre un peu de nourriture, et un autre des feuilles de papier et des crayons de couleur ou des jeux, etc. Les actions les aideront à s’en tenir à la réalité au lieu de creuser dans le monde de l’imagination. Cette approche aide les enfants à transformer leur impression d’impuissance en sentiment de pouvoir faire quelque chose.
- Apprenez-leur à supporter des situations
Les parents peuvent rassurer les enfants et leur redonner du courage, et développer leur résilience. Le peuple Juif est habitué à supporter des situations particulièrement difficiles, et même maintenant, malgré la douleur terrible pour chaque Juif blessé, il est important que les enfants voient que leurs parents sont capables de contenir la terrible douleur et de ne pas en être affaiblis. Mais le message doit être clair, il ne s'agit pas de la destruction du peuple Juif, et la vie continue autant que possible malgré la terrible perte et la douleur.
- Maintenir autant que possible la routine en temps de guerre
La routine apporte stabilité et sécurité aux enfants, et doit être préservée en temps de guerre.
Elle s’organise autour des repas préparés et pris ensemble, de discussions, de jeux, de lecture de psaumes, et de câlins. Organiser des jeux divertissants et aussi leur parler de façon encourageante et leur raconter des histoires d'héroïsme et de remerciements à D.ieu.
Toutes les prières sont utiles, celles des enfants en particulier. Mais veillez à ce qu’ils ne ressentent pas que le monde entier repose uniquement sur leurs maigres épaules. Assurez-vous qu'ils récitent des Téhilim avec confiance en Hachem - et non par anxiété, ou par remords de conscience parce que les psaumes n'ont pas été assez bien prononcés et qu'un Juif a été blessé à cause d'eux !
Nous aimerions tous vivre des jours plus sereins, mais si vous parvenez à calmer les enfants et à leur apprendre à gérer la situation - ils seront beaucoup plus forts, et ils sauront même qu'ils sont également capables de faire face à des situations difficiles et complexes avec calme et confiance en Hachem !