Un petit virus a soudainement bouleversé notre vie quotidienne tant sur le plan collectif qu’individuel. Chacun(e) de nous, et ceci dans le monde entier, en a subi les effets. Situation tout à fait inimaginable il y a plus d’un an… Un an d’arrêt complet de nos activités habituelles, de nos façons de vivre, jusque-là tellement automatiques et rodées. Je vous épargne l’énumération de tous les éléments qui semblaient si importants dans nos vies et qui ont dû être réaménagés, réévalués et parfois même annulés. Ceci étant, j’aimerais tout de même réfléchir avec vous sur ce que tout cela veut nous dire…
Comment tirer parti de cette expérience Hors Norme ? Quel serait le message d’Hachem ? Sommes-nous réellement à l’époque messianique ?
La situation dûe au Covid
J’ai moi-même été hospitalisée dès le mois de mars 2020 à la suite d’une insuffisance respiratoire et d'une très forte fièvre. Je fus une des premières patientes reçues aux urgences. J’ai alors senti une puissance supérieure qui voulait me dire quelque chose et en même temps me protéger. Un oncle m’a même appelée la « rescapée » du Covid… avec quelques réminiscences du passé.
Les prières ont réellement agi dans le Ciel pour mon rétablissement et j’en ai été tellement reconnaissante ! Longtemps, j’ai cherché à comprendre et me suis interrogée sur ce que pouvait bien être le message caché dans tout cela. Hachem, dans sa grande miséricorde, ne peut pas faire tout cela pour « rien » me disais-je. Alors quel était le message caché ou évident, bien au contraire ?
Les effets et conséquences
Ainsi, j’ai commencé à percevoir les bienfaits de l’arrêt de cette course effrénée vers les loisirs, de l’abandon de cette consommation à outrance, de la fin de ces temps de transports démesurés et de cette halte salvatrice pour ces familles « disloquées » avec chacun de leurs membres pris par ses activités très loin de leurs proches !
Avant le covid… on pouvait constater une communication avec l’extérieur ultra développée et quasiment nulle au sein de la famille… Le monde était réellement devenu un village et la famille, un ensemble d’individus colocataires !
Puis avec le Covid, les petits problèmes sont devenus énormes, exacerbés, monumentaux. Ils ont augmenté de façon exponentielle comme l'on a pu le voir notamment dans des entreprises, au sein des familles et également à l'échelle individuelle.
Un nouveau monde, une nouvelle vision
Une amie m’a dit un jour, désabusée : « les gens sont de plus en plus individualistes, surtout les jeunes qui se regroupent et ne mettent pas de masques ». Moins de sens civique ou collectif, désolation, pessimisme, fatalisme…
Pour ma part, ce fut davantage une envie d’écrire, de vivre, de respirer… À la suite du Covid, j’ai découvert une apnée du sommeil assez sévère et depuis, je retrouve mon oxygène grâce à une petite machine miraculeuse. Merci mille fois Hachem ! Je revis et retrouve mon énergie Baroukh Hachem. Un problème se pose, et déjà une solution se présente… quoi de plus beau ?
Le mot Covid peut être lu aussi Kavod (« honneur » en hébreu avec les mêmes consonnes). Aurait-on un problème à se reconnaître soi-même ou bien l’autre dans notre unicité ? Manquerait-on de respect et d’honneur ? Une réflexion à poursuivre…
Quand on lit le mot Covid à l’envers, on peut lire Dibouk (mêmes consonnes). Nos corps seraient-ils habités par une âme autre que la nôtre, tel un envoûtement (voir le monde des shtetls) ? Aurait-on du mal à être nous-mêmes et à sortir du « prêt à penser » ? Les médias, réseaux sociaux ou autres doctrines nous auraient-ils subrepticement assaillis à un point extrême ?
Pour revenir à mon épisode de maladie, je peux dire que j’ai réellement senti La Présence divine et je L’ai remercié. Qui est comme Lui ? Eïn od milvado (Il n’y a rien si ce n’est Lui).
Une profonde reconnaissance et un profond bien-être. Est-ce lié ? Je le pense. Rien n’arrive par hasard… à nous de savoir décoder la situation et le message sous-jacent.
Profiter de ce temps d’arrêt pour se poser et essayer de se reconnecter à soi-même et à son Créateur. Cela nous permet de voir notre environnement différemment. D’être plus présente à soi et par conséquent plus à l’écoute de l’autre, surtout de nos proches.
On a vraiment pu s’oublier dans le monde d’avant, d’actions, de courses et d’oubli de soi. « Aime ton prochain comme toi-même » peut-on lire dans la Torah. Mais on a un peu négligé le « comme toi-même », me semble-t-il. On n’a pas appris à s’aimer mais plutôt à « aimer » l’autre et à constamment s’oublier au profit de l’autre. Telle la maman ou l’épouse qui peut courir toute la journée et accomplir de multiples tâches sans fin.
Est-ce cela le vrai amour ? Le vrai 'Hessed (bonté) ? Dans l’avion, on nous demande bien de mettre notre masque à oxygène avant de le mettre à notre enfant, en cas de danger. On peut en être choqué, mais l’évidence est bien d’être vivant pour pouvoir aider son enfant efficacement !!!
On a vite fait de s’oublier tant l’injonction souvent inconsciente « Sois parfaite ! » nous étouffe. Stop ! Stop !
La libération de la femme et son accès à la soi-disante « égalité », nous a asservies davantage encore. Nous les femmes, nous serons toujours les “ministres de l’intérieur”, quand bien même nous ferions carrière ! Nous serons toujours celles qui accouchent et sont soucieuses de leur progéniture. Alors de quelle égalité parlons-nous ? N’est-ce pas plutôt de complémentarité ?
Quelques recommandations pour de nouvelles dispositions :
- Se faire aider physiquement et moralement quand on en ressent le besoin. C’est notre plus beau cadeau !
- Penser un peu plus à soi et s’octroyer des petits plaisirs. A quand date mon dernier fou rire ? Se faire un kif par jour.
- Retrouver l’enfant qui est en nous et les joies simples de créativité, de partage et de bien-être.
- Savourer le moment présent, les petits bonheurs du quotidien.
- Étudier et écouter des cours de Torah (merci Torah Box !).
- Voyager moins et mieux, le plus long voyage n’est-il pas entre la tête et le cœur ?
- Prier et remercier chaque jour avec Kavana (intention pure) des bienfaits reçus, parler à Hachem, sentir Sa présence et Son amour inconditionnel.
Pour conclure ces réflexions :
- Se poser et réfléchir à la situation et surtout à sa propre situation.
- Remercier pour tout ce que j’ai et même pour tout ce que je n’ai pas (Rav Arouch).
- Remercier pour les épreuves qui nous font grandir.
- Se recentrer sur l’essentiel comme l’exigeait de nous la situation sanitaire.
- Et paradoxalement, tirer les bienfaits de ce qui nous arrive et reconnaître la main d'Hachem.
On nous dit bien que la période pré-messianique sera emplie d’épreuves douloureuses telles un accouchement, alors apprenons à respirer et atténuer la douleur.
Maintenir toutes nos avancées personnelles même lorsque la vie reprend le dessus, c’est notre défi ! Être mieux “présente à soi”, telle serait la clé de notre réussite individuelle et collective Be'ezrat Hachem, ce que je nous souhaite sincèrement.
Et vous, qu’avez-vous appris et changé grâce à cette période ? Au plaisir de nous retrouver...