Je ne vous apprendrai rien en vous disant que la femme est un être aux multiples facettes, une création d’Hachem qui contient en elle tellement de capacités et de forces. Elle donne la vie, elle comprend les douleurs, elle panse les blessures, elle est capable de pleurer avec une personne triste, de rire avec une personne heureuse, elle partage les émotions de chacun et est un pilier pour sa famille.
Si les qualités de la femme ne sont plus à conter, elle a, néanmoins, un défaut qui se retrouve chez toutes les femmes, tout âge et toute origine confondus. Elle a tendance à s’oublier.
À qui n’est-ce jamais arrivé de dire : « Je n’ai pas encore eu le temps de manger, je me suis occupée du bébé toute la matinée », ou : « Je préfère passer l’heure que j’ai de libre à rendre visite à mon amie fatiguée que d’aller à la salle de sport », ou encore : « Je ne peux pas dormir, le voisin ne va pas tarder à me venir chercher son repas »… Les exemples sont sans fin et je suis persuadée que chacune de vous se retrouvera dans ces lignes. Que vous soyez mère au foyer, femme de carrière, mamie à la retraite, ou jeune adolescente en recherche de soi, vous avez toutes un point commun : vous ne vous aimez pas suffisamment pour vous faire passer avant le reste.
L’un des enseignements qui nous sont inculqués depuis notre plus jeune âge est un enseignement de Rabbi Akiva : « Aime ton prochain comme toi-même. » Enseignement qui a donné naissance à plusieurs chansonnettes, histoires à morale et autres, mais a-t-on jamais décortiqué simplement cette phrase ?
L’amour de soi-même est donc une condition sinéquanone à l’amour d’autrui. Et quand on y réfléchit bien, ça paraît tout à fait logique.
Lorsqu’une maman fait une pause et prend du temps pour soi, elle donnera peut-être moins de temps en quantité à son mari, ses enfants, sa famille, mais, je peux vous le certifier, elle donnera plus de temps de qualité.
Être là toujours présente pour sa famille, c’est magnifique, mais lorsque la maman est épuisée, physiquement ou moralement, sa place n’est pas forcément dans son salon au milieu de ses enfants qui ne comprennent pas pourquoi leur maman est là, certes, mais complètement éteinte. Dans ces moments, il n’y a aucune culpabilité à prendre une baby-sitter pour 2/3 heures de temps et aller s’aérer l’esprit seule ou avec une amie pour faire quelque chose que l’on aime et qui nous remplira de nouvelles forces pour reprendre notre rôle avec joie et énergie.
Rachel, la femme de Rabbi Akiva, a su où était sa place et ne s’est jamais laissée distraire de son objectif à la vue de tout ce qu’elle allait perdre, la présence de sa famille, le confort de son train de vie… Rachel savait ce qu’elle voulait, elle a vu le potentiel de Akiva son futur époux et elle voulait être celle qui révélerait ce potentiel au monde. Et c’est en cela que toutes les connaissances et le savoir de Rabbi Akiva et de ses 24.000 élèves lui appartiennent, ni plus ni moins.
Rachel a su penser à elle et à son avenir, envers et contre tous, et elle en a été largement récompensée. D’un premier abord, on pourrait penser que Rachel a choisi une vie de sacrifices, mais en fait, non, elle a simplement fait les bons choix au bon moment. Et de cette sagesse et cette détermination, est sorti l’éminent Rabbi Akiva, qui nous enseigne depuis des millénaires : « Aime ton prochain comme toi-même. »
Notre réservoir d’amour et d’estime de soi doit être plein pour pouvoir en donner aux autres correctement. Et c’est uniquement en s’occupant de soi, en sachant quand c’est le moment de donner et quand c’est le moment de prendre, quand c’est le moment d’aider et quand c’est le moment de s’arrêter, quand c’est le moment d’être là pour les autres et quand c’est le moment de s’éclipser pour soi, qu’on atteindra un équilibre de vie sain.
Car, rappelez-vous bien d’une chose, même lorsque vous vous arrêtez, et même lorsque vous prenez du temps pour vous, vous continuez pleinement à donner !