Bonjour à vous toutes mes chères sœurs.
Je voudrais vous faire part d’une conversation que j’ai eue avec ma nièce, il y a quelques jours.
Il est 19h, mon téléphone sonne et son numéro apparait, c’est très inhabituel. Son horaire serait plutôt 23heures, je l’aime pour cela aussi.
Inquiète, je me précipite sur mon portable.
_salut ma princesse, tout va bien ?
_tata, est ce que tu as vu, la dernière campagne numéro 10, de Thora box, « la maison en l’air » ?
_ oui pourquoi, donc ?
_ j’ai 25ans, j’hésitais, me lancer dans les chiddouhim maintenant, ou m’investir dans un doctorat à l’étranger.
J’étais presque décidée pour les chiddouhim, mais je crois que je vais me lancer dans le doctorat.
_ Ne te précipite pas, on peut en parler d’abord ?
_ si tu m’expliquais ce qui t’a choqué à ce point-là ?
_ d’abord une femme juive mariée c’est faire le ménage, rester enfermée à la maison toute la journée avec les enfants, et un mari qui part travailler sans trop se poser de question et ne semble pas nous comprendre.
Moi je veux une vie professionnelle et un mari dont je ne suis pas la domestique, qui se fiche d’une maison rangée ou pas, et qui s’intéresse à ce à quoi j’aspire.
Si c’est ça la vie juive dans le couple, alors je ne suis absolument pas prête.
_ je comprends parfaitement ta réaction, mais ce petit film qui nous montre une situation extrême, voir caricaturale donne un autre message. La femme juive mariée c’est autre chose.
_ Pffff – Dans tous les cours, on présente la femme juive comme soumise, elle doit obéir à son mari.
Quand le rabbin, ce shabbat, dans son cours nous a expliqué que l’argent que gagne la femme appartient à son mari, et que lui seul peut décider ce que l’on fait avec, j’ai cru que j’allais étouffer d’indignation. Et je n’étais pas la seule !!
_ Tu es très en colère, comment vois-tu donc la femme juive ?
_ la femme n’existe pas, elle n’a ni valeur, ni pouvoir, c’est une femme de ménage et une poule pondeuse !
_ princesse, si je m’installais dans tes croyances, je ne serais pas prête non plus à me marier aujourd’hui.
Je ne vais pas faire l’apologie de la femme par rapport à l’homme.
Il n’y a pas d’opposition entre l’un et l’autre, il y a complémentarité.
Pour réaliser le projet humain et construire un couple harmonieux et pérenne, l’homme et la femme doivent être complémentaire et ensemble.
Alors ils pourront faire de leur couple un sanctuaire, où peut résider le divin, tout en avançant dans ce monde.
Tu parles de ménage, nous attendons le troisième beth hamikdash ; en attendons, ceux sont nos maisons qui sont des temples saints, avec la femme dans le rôle du Cohen Gadol (le grand prêtre).
Le jour de yom Kippour, jour d’expiation, il avait un rôle central. Qu’y faisait-il ?
Le talmud décrit, qu’avec une joie profonde, le Cohen Gadol priait et brulait des encens dans le saint des saints.
Nos maitres nous disent que si ces pensées n’étaient pas conformes à ce qu’elles devaient être à ce moment-là, le grand prêtre pouvait mourir.
_ je ne vois pas le rapport !
_ j’y viens, ma princesse,
On apprend par-là, la place fondamentale de la pensée qui accompagne l’acte.
L’acte, c’est l’encens qui est brulé ; cela nous renvoie à l’idée d’une action physique qui laisse une odeur invisible.
Tous nos actes laissent une trace, dont nous avons la responsabilité et qui a un impact sur ce monde voire sur l’univers.
Où se déroule ce rituel ? dans le saint des saints, aussi appelé dans nos écrits, « heder hamitot », la chambre conjugale.
Le lien avec hachem, comme celui que nous développons avec notre conjoint ne peut grandir, s’approfondir, que si notre acte est en accord avec notre pensée.
Le projet de la femme est d’entretenir et de faire grandir cette odeur qui sera la caractéristique de son foyer.
Tout comme le Cohen, qui entretenait le beit hamikdash, elle entretient son foyer.
Elle remplit le monde sa prière, et, son intuition cadeau d’hachem, lui permet d’anticiper les évènements.
C’est à elle qu’Hachem a offert de porter des enfants. Pendant 9 mois, cet enfant sent les émotions de sa mère et vit avec elle ses pensées les plus profondes.
Ceux sont ces aptitudes qu’elle utilise pour l’éducation de ses enfants.
Quand elle apprend à aimer profondément son essence divine, alors, cet Amour inonde les siens. Elle est à la fois don et réceptacle pour son mari.
_ alors quoi, Echet Hayil ce n’est pas une femme soumise ?
_ nous avons été élevés dans une culture arabo chrétienne, le terme « Hayil » a été faussement traduit par « soumise ».
Dans « Hayil » nous retrouvons le mot « hayal », soldat, cela lui donne le sens de puissante, vaillante. La femme juive a une conscience particulière du temps, et sait agir dans l’urgence.
Souviens-toi de Yehoudit, rapportée dans l’histoire de Hanoucca. Alors que les juifs désespérés étaient proche de la reddition, elle prend l’initiative de rentrer dans le camp grec avec un panier contenant du vin rouge et du fromage, qu’elle réussit à faire consommer au général. Il s’écroule de sommeil et en profite pour lui couper la tête, sauvant ainsi son peuple.
Elle sait monter au combat quand c’est nécessaire. Son meilleur combat c’est la Tefila.
Tout comme le Cohen Gadol qui fait descendre le divin dans le beth hamikdash, la femme quand elle embrasse son essence divine, la fait descendre dans sa maison.
C’est ainsi qu’elle permet à ses proches et à elle-même de s’épanouir tant sur le plan personnel que professionnel.
Elle saura alors, aimer, donner et recevoir comme une épouse.
Aimer, donner et recevoir comme une mère.
Aimer, donner et recevoir de son prochain.
Chaque fois à sa place.
_ je veux bien reconsidérer ma position, on en reparle Chabat.
Ps : ma princesse a 25 ans, elle mesure 1m70, toute proposition sera étudiée.