En tant que qu’encadrante parentale, on me pose de nombreuses questions.
« Pourquoi mon enfant n’écoute-t-il pas ? »
« Comment développer le sens des responsabilités chez mes enfants ? »
Et puis, il y a les parents qui sont curieux de savoir : « Vous arrive-t-il de « dérailler » avec vos enfants ? Vous arrive-t-il de hurler ? »
Cela me trouble à chaque fois. Je ne sais que répondre. Si je dis « non », ce serait un mensonge (parce qu’en réalité, cela m’arrive). Si je passe aux aveux et que je dis « oui », je risque de perdre ma réputation professionnelle et leur respect ? Effectivement, comment puis-je être une bonne encadrante si, moi aussi, je crie sur mes enfants ? Ne devrais-je pas dépasser tout cela ?
Pour tout vous dire, je ne suis pas une bonne menteuse. Et donc, après ma confusion première, j’opte pour l’approche honnête, pour casser le morceau. Et voici ce que je réponds :
« Bien sûr, je crie, je me fatigue et je m’impatiente. Je deviens agacée et contrariée. Je suis un être humain et mes enfants sont des enfants. Mais au fil des années d’enseignement, j’ai appris à lâcher la vapeur sans que cela ne porte atteinte à l’amour propre de mes enfants. J’essaie au maximum de crier sans accuser, blâmer, injurier ou humilier mes enfants. »
Je ne m’arrête pas là (une fois que j’ai abordé le sujet, je continue sur ma lancée et je leur fais tout mon « baratin ») :
« J’ai aussi appris à détecter toutes les choses qui me font « exploser », qui me rendaient (et continuent de me rendre) folle. Cela aide et je ne crie plus autant qu’avant. »
J’espère ne pas paraître trop pharisaïque. J’essaie d’enseigner des méthodes qui prennent en compte les sentiments et les besoins des parents. Je désire aider les parents à surmonter avec succès les épreuves quotidiennes avec leurs enfants, de manière simple et naturelle. Je veux également faire en sorte que les besoins des enfants soient satisfaits, que leurs sentiments soient respectés et qu’ils se sentent aimés.
Je dis cela, parce que je me souviens de la peine que je ressentais lorsque l’on me houspillait, quand j’étais enfant. À quel point je me sentais incomprise... Et à présent, en tant que parent, je réalise qu’il est très facile d’être excédé avec les enfants. J’eus pour priorité d’apprendre à gérer cette contrariété de parent sans blesser mes enfants. J’étais prête à m’instruire par n’importe qui pourrait m’enseigner comment y parvenir.
Vioci trois choses qui m’aidèrent et qui peuvent vous aider à ne pas « perdre le contrôle » avec vos enfants :
1. Parlez de vous-même
J’enseigne aux parents à utiliser l’un des outils de communication les plus utiles, bénéfiques et efficaces, le « je ». Chaque membre de la famille peut utiliser cet outil pratique. Cela permet aux cris de ne pas être blessants.
Au lieu d’accuser : « Tu te comportes comme un bébé en pleurant et en hurlant comme ça ! »
Parlez de vos sentiments : « Toutes vos disputes m’agacent », ou « Je perds patience avec tout ce bruit et ces disputes autour de moi. »
Les enfants peuvent aussi apprendre à utiliser cette formulation. Cela leur apprendra à parler avec respect, et réduira les moments de colère.
Au lieu d’accuser : « Tu es bête ! »
Apprenez-leur à parler d’eux-mêmes : « Tes taquineries m’énervent ». « Je n’aime pas que tu touches à mes affaires sans permission ! »
2. Acquérez un ami
Comme il est écrit dans les Pirké Avot : « Kené lekha ‘haver ». Si vous voulez vraiment maîtriser votre colère, vous devriez trouver un ami (une amie) qui vous aidera à extérioriser vos sentiments. Vous aurez ainsi une bonne sortie de secours. Dans l’idéal, vous voudrez quelqu’un qui vous comprendra et qui vous renforcera. Vous voudrez aussi vous assurer qu’il (ou elle) ne vous laissera pas « macérer » dans votre mauvaise humeur, mais qui vous forcera à voir le bien dans chaque situation. J’ai une amie de ce genre et son soutien m’a été inestimable.
3. Prenez soin de vous
La fatigue est l’un des éléments qui déclenchent ma colère. Il m’est bien plus difficile de me contrôler si je n’ai pas bien dormi la nuit. Idem si j’ai faim ou que je suis malade. Alors j’essaie d’éviter ce genre de choses, autant que possible.
Il est également bon de faire savoir à vos enfants ce que vous ressentez. Dans ce genre de situations, je préviens mes enfants : « Les enfants, je ne me sens pas bien/je suis fatiguée/j’ai faim. Je n’ai pas beaucoup de patience pour le moment. J’ai besoin de votre coopération. » Généralement, ils sont assez obligeants et gentils une fois que je leur ai dit comment je me sentais.
Pour récapituler : gérer la colère peut être une tâche très difficile, mais il existe des techniques utiles. Apprendre les bons outils de communication, acquérir un ami et prendre soin de soi.
Adina Soclof