Cette semaine, nous parlerons de l’intérêt de céder dans l’éducation de nos enfants.
Il existe plusieurs façons de céder. Il y a céder entre enfants, céder en tant que parent devant nos enfants et céder envers notre conjoint concernant l'éducation de nos enfants.
Céder est une Midda, une qualité fascinante dans le contexte du développement de l'enfant et dans le contexte de notre rôle parental.
Le lien entre céder et le développement de l'enfant :
Dès la naissance, l'enfant apprend à découvrir le monde et les gens qui l'entourent.
L'une des étapes les plus importantes et les plus intéressantes du développement d'un enfant est l'étape où il apprend à s'identifier et à comprendre qui il est. Cela semble si naturel pour nous, en tant qu'adultes, mais pour les enfants, c'est vraiment une nouvelle découverte. Ils apprennent et découvrent ce qu'ils aiment, ce dont ils sont capables, quelle nourriture ils aiment, comment ils aiment s'endormir, quel genre d'amis les attire etc...
Cette découverte commence vers l'âge de deux-trois ans lorsque l'enfant se rend compte en réalité qu'il est une personne séparée de ses parents.
Naturellement, lorsqu'un enfant se rend compte qu'il est une personne distincte, il commence à avoir un sentiment naturel de vouloir contrôler sa vie et avoir des choses à lui uniquement, comme des jeux par exemple. Le terme professionnel est "l'estime de soi" ce qui est important et central dans le développement émotionnel des enfants.
C'est aussi là que commence notre défi, car en tant que parents, en plus d'aider notre enfant à développer son "estime de soi", nous voulons aussi lui enseigner des valeurs qui sont importantes pour nous.
Il y a des enfants dont l’estime de soi est forte et stable ; ils pourront céder facilement car cela ne diminue pas leur confiance en eux. Par contre, il y a des enfants qui auront beaucoup de mal à céder ou à l’inverse tendance à trop céder. Pour ces enfants, nous devrions renforcer leur estime de soi et les aider à développer leur confiance en eux.
Une façon d'aider un enfant à construire son estime de soi est, par exemple de dédier une boîte à la maison où il y a des choses qui n'appartiennent qu'à l'enfant, des choses qu'il choisit d'y mettre, que personne n'est autorisé à toucher, nous ne lui demanderons pas de donner ces choses à une autre personne et nous n'interférerons pas avec ce qu'il est dans cette boîte (Peut-être seulement à Pessa'h....).
Une autre façon est de donner à l'enfant plus de choix : choisir que manger, choisir ses habits (dans la limite qui vous convient). La capacité de choisir donne à l'enfant le contrôle de sa vie et construit ainsi son estime de soi.
Céder est important et bon, mais ça ne peut pas se faire au détriment du développement de l'estime de soi d'un enfant. C'est pourquoi, en tant que parents, nous avons un rôle important, de trouver l'équilibre quand nous demandons à notre enfant de céder.
Le lien entre la clémence et notre rôle parental :
Nos vies de parents sont pleines de moments de choix et de négociation avec nos enfants dont nous allons aborder aujourd’hui un point spécifique.
De nombreux parents ont du mal à céder devant leurs enfants de peur que cela casse leur autorité parentale. S’ils ont dit non, mais que par la suite, ils cèdent à leurs enfants, leurs enfants penseront qu'ils sont faibles.
Je voudrais proposer une perspective différente.
Quand je choisis de céder à mon enfant, je décide à quel sujet céder et quand, la décision est toujours la mienne et c'est le message que je transmets à mon enfant.
Par exemple - un enfant qui ne veut pas se coucher à une certaine heure, si je cède en disant à mon enfant "alors dors quand tu veux", c'est vraiment une absence de limites qui ne convient pas aux jeunes enfants qui ont besoin de leurs parents pour les guider (l'adolescence, c'est autre chose).
Ce que je peux dire par exemple c'est : "je comprends que tu ne veuilles pas dormir à 19h30, je t'autorise à rester dans la chambre pour lire un livre jusqu'à 20h15."
De cette façon, j'ai cédé à l'enfant, j'ai respecté sa demande mais j'ai gardé les limites qui sont importantes pour moi.
J'engage le dialogue avec mon enfant sans craindre de perdre mon autorité de parent, en toute confiance car je sais ce qui est bon pour lui et ce que je suis prêt à abandonner ou pas.