Le jour de Chabbath Chira, Parachat Béchala'h, on récite la prière de Chirat Hayam, le cantique de la mer. Ce cantique, récité lors de l’ouverture de la mer Rouge, est une prière célèbre pour trouver son âme sœur.
Le lien entre le moment de l’ouverture de la mer des Joncs et le fait de trouver un conjoint est une sorte de déchirure d’un état d’union et de perfection.
La déchirure est une action qui coupe une chose auparavant entière en deux parties ou plus. Le Ba’al Chem Tov explique que tout ce qui se passe dans la nature a déjà été fixé au moment de sa création, et il est écrit sur l’ouverture de la Mer des Joncs : « La mer (…) reprit son niveau. »
Le Midrach explique que « son niveau » (Eitano) a les mêmes lettres que le terme Tnaav (ses conditions) : dès la Création du monde, le Saint béni soit-Il avait posé comme condition à la mer : « Je t’ordonne de t’ouvrir, mais retiens que tu dois revenir à ton niveau. C’est la condition. »
En conséquence, depuis lors et jusqu’à aujourd’hui, l’ouverture aspire à redevenir entière, et revenir à son état originel lors de sa création.
De même que l’ouverture de la mer est contre nature, il en va de même pour le couple.
Une fois que la mer a été fendue en deux, elle a tout de suite voulu revenir à son niveau initial - se relier à l’eau qui avait été séparée d’elle, et revenir à son état naturel. C’est le même principe pour le couple. Le Saint béni soit-Il a créé l’homme et la femme d’une seule pièce, comme une chose entière. Comme il est écrit : « Il les a créés masculin et féminin. »
Seulement voilà ! Lorsque leurs âmes sont descendues dans le monde, elles ont été « déchirées », divisées, et sont descendues en tant que « demies » - l’une est née chez tels parents, et l’autre, chez d’autres parents. Et, depuis cette division, elles aspirent à s’unir, à renoncer à la séparation et à vivre une situation d’union.
Mais un instant. Il est dit en effet dans la Guémara (Sota 2) : « Quarante jours avant la formation de l’embryon, une voix céleste annonce : unetelle sera destinée à untel. » Nous voyons de là que le couple est fixé d’avance, alors comment se fait-il que, dans le même souffle, il soit écrit : « La formation d’un couple est aussi difficile que l’ouverture de la mer des Joncs » ?
Le Ba’al Chem Tov explique que, bien que le conjoint de l’homme soit fixé à l’avance, tout comme sa subsistance comparée aussi à l’ouverture de la mer des Joncs, alors ces « conditions premières » prononcées au moment de la création de l’homme sont modifiées en fonction de ses actes, d’où la grande difficulté à unir des mondes qui « ont changé » au point de n’être plus reconnaissables, et semblent parfois impossibles à unir.
« Jamais un œil humain n’avait vu un autre D.ieu que Toi »
La Chirat Hayam a été récitée dans le cadre d’un événement empli d’élévation et d’émotion, lorsque le peuple juif dans son ensemble a observé le prodige incroyable de l’ouverture de la Mer.
Justement dans cette situation qui, d’après les lois de la nature, n’a pas d’issue, un grand miracle a eu lieu.
De là, la Chirat Hayam, que nous lisons deux fois par an, le Chabbath précédant Tou Bichvat de la Paracha de Béchala’h, et le septième jour de Pessa’h, est liée à une Ségoula pour trouver un conjoint.
Certains affirment qu’il vaut la peine de la réciter pendant 40 jours, avec Kavana (concentration), dans la joie et en musique, car le fait de la réciter de cette façon annule tous les mauvais décrets et déverse sur l’homme une abondance de bénédictions dans sa vie, même après avoir mérité de trouver son âme sœur.