Pour qu’un individu s’élève, il doit connaître sa valeur.
Il n’est pourtant pas donné à tout un chacun de savoir quelles sont ses capacités. Et c’est souvent l’entourage qui les lui révèle.
Rabbi Akiva se considérait comme un simple berger ignorant, avec pour seul but dans la vie celui de mordre un érudit en Torah !
C’est Ra’hel qui a levé le voile sur ses aptitudes cachées, c’est elle qui lui a montré jusqu’où il pouvait arriver. Elle s’est dévouée en renonçant à la fortune de son père.
Un Avrekh est assis au Collel, soudain, ses yeux s'illuminent…
Il vient de comprendre le texte d’une nouvelle façon. A cet instant, il lève les yeux, scrute ses compagnons d’étude et sent cette ambiance euphorique. Il se demande pourquoi il a mérité cet éclair de lucidité…
A quelques kilomètres de là, son épouse jongle entre le bébé qu’elle doit allaiter, le petit de quatre ans qui est souffrant et celui de deux ans qui s’amuse à grimper sur le frigidaire.
Elle hésite à appeler son mari en urgence, peut-être survivra-t-elle jusqu’au soir. Finalement, elle se décide à renoncer à l’appeler.
Cette bravoure a ouvert les portes de la compréhension et de la grandeur de son mari…
Ce bonheur enivrant est ressenti par chaque femme qui s’associe à son mari en lui ôtant tout fardeau, en prenant sur elle de subvenir aux besoins de la famille. Elle affronte seule toutes sortes de situations en ayant à l’esprit à quel point son rôle est noble.
La voix de la Torah qui s’échappe de sa maison lui procure un plaisir infini et fait couler dans ses veines une énergie intarissable. Lorsque son mari et ses élèves parviennent à approfondir le sens d’un texte, tout le mérite lui en revient !
Cependant, il t’appartient de dévoiler le potentiel de ton mari dans tous les domaines de la vie !
« Durant de longues années, mon mari a travaillé dans un bureau d’architectes. A première vue, nous n’avions pas de raison de nous plaindre. Le salaire était honorable, les heures de travail très convenables et l’architecture était le métier de mon mari. Mais on le sentait insatisfait » raconte Léa.
« Au début, je n’ai pas trop prêté attention à ses états d’âme. Je pensais, en mon for intérieur, qu’il « jouait le gâté ».
Mais lorsque ses maux de dos se sont multipliés, j’ai pris l’affaire au sérieux.
Après mûre réflexion, il m’a paru clair comme de l’eau de roche, que mon mari devait être indépendant, plutôt que de recevoir des ordres. Il avait plus l’envergure d’un employeur que d’un employé.
Mon mari était d’accord, mais avait du mal à faire le pas.
C’est moi qui l’ai poussé à se faire licencier et à ouvrir un bureau.
Je lui serinais du matin au soir : « Je suis sûre que tu vas réussir ! », même si le chemin paraissait long et parsemé d’embûches. Quand il désespérait, je lui affirmais que c’était la meilleure décision pour nous.
Aujourd’hui, dix ans après, nous ne finissons pas de remercier le Créateur, d’avoir pris ce tournant décisif.
L’affaire de mon mari a prospéré au-delà de toutes espérances. Nos rentrées d’argent vont de pair avec le sourire de mon mari avant de sortir de la maison…
Mettre en exergue les aptitudes de ton mari et le placer sur la bonne voie ne suffit pas. Tu dois l’accompagner tout au long du chemin. Aux périodes de crise, tu es tenue de lui insuffler des forces, l’encourager, prendre sur toi la gestion entière de la maison pour qu’il s’attèle à la tâche qu’il s’est fixée. Tu t’associes à lui dans les décisions et ensemble, vous faites face aux conséquences.
Chlomo a ouvert une succursale à son magasin de meubles.
Sarit l’a encouragé dans ce sens pendant de nombreuses années. Elle ne se doutait guère de la difficulté de l’entreprise et de combien de forces morales elle aurait à déployer.
Elle s’était faite à l’idée que son mari travaille beaucoup, qu’il soit sans arrêt stressé, mais elle n’avait pas envisagé d’emmener seule son fils aux urgences… Ou que sa directrice la mette sur un nouveau projet, exigeant d’elle des heures supplémentaires de travail !
Elle se sentit accablée et aurait bien voulu reculer l’ouverture de ce nouveau local, mais, à ce stade, impossible de faire marche arrière !
« Ce fut la période la plus chargée de ma vie, qui s’est prolongée de nombreux mois. Mais j’ai serré les dents et je n’ai rien dit. Je me suis faite aidée par des baby-sitters, j’ai acheté des plats tout prêts, j’ai pris une femme de ménage et mis tout en place pour jouer mon rôle jusqu’au bout.
Je savais que si j’ajoutai les tracasseries du quotidien à ses préoccupations, il risquerait de tout arrêter.
Aujourd’hui, lorsque je lui rends visite au magasin, je sens réellement qu’il m’appartient… Ce n’est certes pas moi qui ai fabriqué les meubles, qui ai choisi les vendeurs ou qui ai mis en page les publicités, mais mes dix doigts en ont autant fait que ceux de mon mari… »
Tu as devant toi, un rôle de la plus haute importance : amener ton mari à connaître ses points forts, croire au bien qui est en lui, l’encourager et l’estimer au plus haut point pour ses capacités.