« Un homme ne peut rien sans une femme ; Une femme ne peut rien sans un homme ; Les deux ne peuvent rien sans la Présence divine. » (Talmud de Jérusalem, traité Bérakhot Chap.9)
Les fiançailles furent très émouvantes. Des dizaines d’amis se firent un plaisir de participer à la fête et de bénir le jeune couple heureux.
Vers minuit, alors que résonnait encore le bruit de l’assiette cassée, il ne restait plus que les familles respectives des fiancés.
La grand-mère du fiancé salua tout le monde et avant de partir, elle s’adressa à la fiancée :
« Ma chérie, je dois te confier un grand secret !
Jusqu’à présent, nous étions deux entités distinctes, mais ce soir nous ne sommes plus qu’une seule et même famille ! »
L’expérience de la vie a permis à cette grand-mère d’exprimer l’une des vérités, l’un des fondements de tout foyer juif qui se construit :
Croire absolument qu’ils ont été créés dès le début pour vivre ensemble leur procurera la force de remplir chacun leur mission et de surmonter et de braver les difficultés de la vie.
Dans le Ciel, l’âme de l’homme est unique, constituée d’une « composante féminine » et d’une « composante masculine ». Ce n’est que dans l’optique de la vie terrestre que les deux éléments se retrouvent ici-bas dans deux corps distincts. Le Créateur veille à faire rencontrer à chacun celle qui a reçu cette « demi-âme » et c’est pourquoi l’homme célibataire n’est qu’une « moitié d’individu. »
Lorsqu’il se marie, il s’attache à son épouse et retrouve son corps entier, comme nos Sages, de mémoire bénie, nous l’ont enseigné :
« Sa femme est comme lui-même. » (Réchit ’Hokhma, Porte de la sainteté, page 16)
Diverses preuves ont été rapportées par nos Sages pour étayer le fait que « la femme que l’homme reçoit vient de D.ieu ».
- De la Torah : « Lavan et Bétouel ont dit : « La chose émane de D.ieu Lui-même ! » (Béréchit 24,50)
- Des Prophètes : à propos de Chimchon « Son père et sa mère ne savaient pas que cela venait de D.ieu » (Juges 14,4)
- Des Hagiographes : « Maison et fortune sont un héritage des parents, une femme sensée est un don de l’Eternel. » (Proverbes 19,14)
Celui qui croit fermement qu’un homme et une femme sont un seul corps et que, quarante jours avant la formation du fœtus, on déclare dans le ciel « unetelle pour untel ! », ouvre la porte à la Présence divine dans sa maison.
« Je me suis beaucoup investie pour créer un foyer harmonieux », nous confie Chochana.
« Mon mari et moi avons multiplié nos efforts… beaucoup plus que les gens n’ont pu l’imaginer… une force morale, une retenue et des efforts sur soi.
Mais ce qui était évident pour moi, dès les premiers instants, c’est que D.ieu m’a donné ce conjoint sans avoir pu commettre la moindre erreur…
Ce n’est qu’avec lui que je dois bâtir mon foyer ! C’est ensemble que nous pouvons atteindre les buts pour lesquels D.ieu nous a créés ! C’est précisément avec nos personnalités et avec les obstacles à surmonter que nous parviendrons à combler les désirs de D.ieu !
Pour vivre heureux, les deux conjoints doivent se rappeler cet état de fait jour après jour.
Lorsque le Rav Arié Lévine accompagna sa femme chez le médecin, il s’exclama : « Nous avons mal au pied de ma femme ! » Ce n’était pas une figure de rhétorique, il souffrait vraiment…
Le Raavad, dans « Ba’alé Hanéfesh » exhorte l’homme « à aimer sa femme comme son propre corps, à la respecter, à éprouver de la compassion envers elle et à la protéger comme s’il s’agissait de l’un des membres de son corps. »