‘Hanna : « Peux-tu m’apporter la boîte de "Materna" ? Elle se trouve sur le plan de travail de la cuisine. Je dois aller rapidement chez la nourrice. Si je ne pars pas dans une fraction de seconde, je serai encore en retard au travail et alors, gare à moi… »
Daniel : « Avec plaisir ; je n’ai pas envie que ton chef te fasse des remontrances, mais où est la boîte de "Materna" ?! Sur le plan de travail, il y a plein d’objets : la bouilloire électrique, le toaster, une casserole, mais pas de boîte de "Materna". Es-tu sûre d’en avoir acheté ? Peut-être que les enfants s’en sont occupés ? »
Alors qu’il est toujours en train de se demander où se trouve la boîte de "Materna", ‘Hanna entre dans la cuisine, un sourire indulgent sur les lèvres. Effectivement, elle se rappelle qu’ils sont fondamentalement opposés, qu’il a une vision globale alors qu’elle discerne les détails… Elle s’empare de la boîte qui se trouve dans un endroit bien visible, sur le côté, près de la bouilloire.
« Quoi, c’est la boîte de "Materna" ! Je n’ai pas remarqué ; ils ont dû changer la couleur de la boîte. Je suis habitué au bleu et elle est maintenant jaune. C’est une couleur qui ne saute pas aux yeux… »
« Pas de problème, tu n’as pas besoin de t’excuser… J’ai vu la boîte qui était invisible à tes yeux non pas parce que j’ai une meilleure vue, mais pour la simple raison que je passe le plus clair de mon temps autour de la boîte de "Materna", et tout ce qui lui ressemble…
Mais par-dessus tout, tu viens de me montrer que tu es prêt à m’aider pendant les moments de stress, et, ça, c’est beaucoup ! »
Elle se dirige vers la porte en faisant un signe de la main en guise d'au revoir, leur sourire valant tous les mots.
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Elichéva, la fille aînée de la famille, pleine de talent, revient de son cours de dessin et apporte le travail qu’elle y a fait : une jolie cabane en bois au bord d’un ruisseau entourée de canetons qui y barbotent en toute liberté. Les parents arrivent à peine à contenir leur enthousiasme devant cette œuvre.
Daniel, le père : « Quel dessin exceptionnel ! Le bleu du ciel est plus bleu que le vrai bleu et la cabane semble vraiment réelle. Est-ce que je peux m’inviter pour Chabbath ? »
'Hanna, la mère : « Magnifique ! Comment as-tu pu dessiner si finement les nervures du bois de la cabane ?! Et le bec des canards qui s’arrondit vers le bas, on a l’impression d’entendre leurs coin-coin… Leurs plumes si douces, peut-on les toucher, les caresser ? La végétation verdoyante près du ruisseau est si fraîche et si florissante ; elle vient d’être arrosée… Et ces toutes petites fleurs rouges… »
L’enfant prodige rayonne de fierté et de satisfaction et le père est frappé d’étonnement : « Je n’avais pas remarqué toutes ces petites choses, elles sont vraiment magnifiques ! Comme on dit : tout est dans la finition ! »
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Ils ont organisé cette excursion bien avant la période des vacances scolaires. Un climat d’effervescence règne à la maison. Tous les enfants manifestent un enthousiasme et une allégresse débordants et les parents ne peuvent s’empêcher d’être gagnés un peu par cette gaieté juvénile.
Une fois par an, ils partent avec leurs enfants faire une excursion qu’ils ont auparavant planifiée minutieusement. C’est leur manière de jouir des vacances et de recharger leurs batteries pour l’année.
‘Hanna s’occupe du programme pendant le voyage, des jeux de société pour les grands et des friandises, des tupperwares pour la nourriture et des fruits, des lingettes et des biberons…
Pendant ce temps, Daniel, le front plissé, étudie les cartes, compare les prix des voitures de location et ainsi de suite.
Et comme toujours, il voit l’image dans son ensemble tandis qu'elle s’intéresse aux petits détails et cherche à fignoler ; c’est leur manière éternelle d’agir.
L’homme
L’homme a habituellement une approche globale, il voit « en grand ». C’est pourquoi il est apte à gérer.
Lorsqu’un problème surgit, il est capable de choisir la solution qui convient le mieux parmi plusieurs possibilités.
La femme
La femme a une vision centrée sur les détails, elle prête attention aux petites choses.
Elle est donc capable de construire avec de petites pierres, de tricoter, de coudre, de trier le riz.
Cela l’aide à édifier sa maison et à éduquer ses enfants.
Solution
Ne demandez pas à votre mari de faire des choses qui sont, pour lui, difficiles à exécuter : trier du riz ou peigner les cheveux de vos filles.
Souvenez-vous que chacun a été doté de facultés dépendant du rôle et du but qui lui sont attribués et faites preuve de compréhension à son égard lorsqu’il ne prête pas attention aux détails.
Parfois, comme après la période qui suit une naissance, les maris prennent en charge ce type de tâches et, plus d’une fois, ils commettent des erreurs qu’ils qualifient eux-mêmes d’« amusantes » : la chaussure droite du garçon est mise à la place de sa chaussure gauche, la chemise de la fille ne va pas avec sa jupe, etc. Le mari ne sait pas s’il faut en rire ou en pleurer. Une chose est sûre : cette période lui donne l’occasion d’éprouver de l’admiration envers sa femme et de compter les jours qui le séparent de son retour à la maison.