Vous apprenez à donner de l'empathie à votre partenaire pour son expérience. En d'autres termes, vous imaginez ce qu’il a pu ressentir.
Parfois, vous pouvez imaginer d'une manière très différente de celle de votre partenaire, d'autres fois vous ressentez réellement les mêmes émotions que lui.
Nous utilisons l'expression « imaginer », car jamais vous ne pouvez vous inscrire réellement dans « la carte du monde » de votre partenaire.
L'empathie, c'est prendre part à ses souffrances en les nommant, en les honorant, en leur permettant d'exister.
C'est l’aider à les écouter jusque dans la profondeur de ses émotions pour en guérir un jour.
« Aimer, c'est comprendre et sentir que l'autre est différent. » Swani Prajananpad.
Le dialogue terminé, les partenaires prennent le temps de se remercier, de reconnaître une chose positive qu'ils ont vécue ou ressentie durant le dialogue.
Ils prennent surtout conscience de « l'espace entre-deux ». Chacun développe la perception subtile de cet espace, en le décrivant avec un ou deux mots, de manière à lui donner une réalité. Ce travail permet de renforcer leur vigilance. Il aide les partenaires à rester attentifs à chaque instant de leur vie de couple à cet espace et à tout ce qui s'y passe, avec le sens de la responsabilité que chacun possède lorsqu'il lui est demandé de prendre soin d'un lieu sacré.
Pour illustrer l'expérience du récepteur tout au long du processus, imaginez-vous avec un appareil photographique équipé d'une pellicule. Vous avez du temps devant vous et vous décidez de sortir de chez vous pour explorer la campagne et prendre des photos qui vous rappelleront plus tard cette journée. Vous fermez la porte de votre maison et vous marchez dans un lieu nouveau, avec votre appareil photo. Vous captez toutes sortes de paysages, d'ambiances, de sujets qui se présentent à vous. Vous ne pouvez pas encore connaître le résultat de ce qui apparaîtra sur votre pellicule, car vous devez encore développer le film. Puis vous rentrez chez vous. Vous quittez cette campagne et de retour dans votre maison, vous allez dans votre laboratoire pour donner vie aux images imprimées sur votre film.
Alors, vous réalisez réellement ce que vous avez photographié. Ce n'est qu'à ce moment, après avoir fixé l'image que vous comprenez et que vous pouvez être touchés par le sujet que vous avez rapporté de votre voyage.
Cette métaphore décrit le processus du récepteur. Il décide d'aller visiter le paysage de son partenaire, il quitte sa maison, c'est-à-dire son monde, ses pensées, ses croyances, ses jugements, ses comparaisons. Il se promène dans la réalité de son partenaire, en se laissant impressionner, « imprimer » par ce que ce dernier manifeste, de manière verbale et non verbale. Il ne cherche pas encore à le comprendre, il ne fait que de recevoir les informations. Quand son film est fini, c'est-à-dire quand sa collecte d'informations est terminée, il retourne à son laboratoire. Il développe alors son film. Autrement dit, il découvre l'image qui est cristallisée dans le boîtier de sa mémoire. Ainsi apparaît une réalité : celle de son partenaire telle que ce dernier l'avait manifestée : c'est l'étape de la validation.
Et pour finir, il cherche à se souvenir des sentiments et des sensations vécues pendant sa promenade : c'est l'étape de l'empathie.
Puis, les rôles pourront être échangés, de manière à ce que les deux partenaires puissent expérimenter les deux positions : mais seulement si la réponse vise à approfondir le lien. En aucun cas si le besoin de répondre est conditionné par une
réaction. Et si c'est le cas, il est proposé d'attendre un jour pour reprendre le dialogue.
Une variante à cette fin de communication intra-conjugale consiste à laisser exprimer par le récepteur ce qui l'a particulièrement touché dans ce qu'il a entendu et à développer sa vision sur le sujet. L'émetteur devient alors récepteur, il y a eu une rocade des rôles.
Bon entraînement !